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Risque et sécurité
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Comment vaincre le cyberharcèlement ?

24.09.2020

Plus de 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire en France. Si le harcèlement sévit depuis de longues années dans les cours de récré, les réseaux sociaux lui ont donné une nouvelle ampleur, très loin des scènes de la Guerre des boutons.

En effet, les réseaux sociaux n’ont pas amélioré la situation, au contraire une nouvelle forme de harcèlement a émergé : le cyberharcèlement. Rassurés par l’anonymat, et aveuglés par l’instantanéité de la publication de leurs réflexions, il semble désormais plus facile pour les jeunes de s’acharner sur un camarade. Mais alors comment faire pour lutter contre cette pratique dévastatrice ?

Faire appel à des associations… et à des applications

Plusieurs associations ont été créés pour aider les victimes. La plupart de ces structures proposent des formes de soutien psychologique, pour réussir à rompre la bulle de silence dans laquelle s’enferme souvent les cibles du cyberharcèlement. C’est un service que propose E-Enfance, qui a mis en place le numéro net Écoute 08 00 20 00 00. Au-delà de l’écoute et du conseil, l’association propose de contribuer aux retraits d’images ou propos blessants concernant la victime sur les réseaux sociaux. Mais face à l’ampleur du problème, de nombreuses autres organisations ont vu le jour tel que Cybhar’so ou Respect Zone.

En complément du travail des associations, une application permet de bloquer les messages des harceleurs pour protéger les victimes : Bodyguard. Créée en 2017 par un jeune entrepreneur français, cette app offre un dispositif de filtrage qui permet à l’utilisateur de ne pas voir les commentaires haineux grâce à un algorithme qui les masque et les bloque. L’appli est aujourd’hui utilisée par plus de 30 000 personnes. Un des plus connus ? Bilal Hassani qui a fait l’objet de milliers de commentaires homophobes sur les réseaux sociaux.

D’autres plateformes, comme Cyber Help, proposent un dispositif d’alerte qui une fois enclenché, va analyser la situation de cyberharcèlement dans laquelle se trouve la victime et la contacter afin de lui apporter un soutien psychologique et des solutions. Avec cette application, l’émetteur du message est aussi prévenu, et peut être découragé à poursuivre ses agressions.

Profiter des quelques ressources qu’offrent les réseaux

Lorsque l’on subit du cyberharcèlement, il faut se protéger, ses données numériques et soi, c’est-à-dire sécuriser ses informations personnelles qui figurent sur internet : photos, numéro de téléphone, adresse etc., mais aussi, verrouiller ses comptes sur les réseaux grâce aux paramètres de sécurité que proposent les plateformes.

Le réseau social où a eu lieu le cyberharcèlement peut aussi être contacté. La plupart de ces réseaux, Twitter, Facebook, Instagram ou encore Snapchat, propose les dispositifs “Bloquer” et “Signaler” qui permettent d’avertir le réseau. Les modérateurs pourront alors décider de supprimer ou suspendre la publication et/ou l’auteur incriminées, si les conditions d’utilisation du réseau ou la loi sont enfreintes.

S’entourer… de captures d’écran

La victime peut porter plainte, pour cela il faut des preuves, il est donc important de prendre un maximum de captures d’écran des propos injurieux dont la victime est la cible, afin de pouvoir aller déposer une plainte au commissariat, ou auprès du Procureur de la République. L’agresseur pourra alors encourir des peines importantes : un an à deux ans d’emprisonnement et 15 000€ d’amende qui peuvent s’élever à 30 000€ si l’avenir professionnel de la victime peut être compromis.

Soulignons que l’Etat cherche à être de plus en plus actif à ce sujet, en souhaitant obliger les plateformes comme Facebook, Twitter, YouTube, à supprimer le plus rapidement possible les commentaires et publications malveillants. Le projet de loi sur l’anonymat sur Internet cherche également à mettre fin à ce fléau en permettant une meilleure identification des agresseurs.

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