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Friperies digitales : concilier écologie, économies et plaisir

3min
05.12.2021

La surconsommation de vêtements est-elle vraiment en voie de disparition ? Une nouvelle vague d’acheteurs, plus consciente, adopte les multiples innovations des entrepreneurs du numérique engagés. Voyons comment s’articule ce marché en plein essor.

Les enjeux sociaux et environnementaux actuels viennent changer les codes dans l’industrie de la mode. À l’ère de l’instantané et du changement permanent, une part croissante de consommateurs s’interrogent, et agissent en faisant leur shopping différemment. Voyons quel rôle jouent les nouvelles technologies dans l’essor d’une mode plus éthique.

L’essor digital du marché de la seconde main dans la mode

Les nouvelles technologies nous permettent d’accéder en quelques secondes à des millions d’articles textiles de seconde main. C’est même devenu un véritable marché porteur pour les entrepreneurs du numérique. À tel point qu’une étude de Vestiaire Collective, un des pionniers du secteur du luxe d’occasion, prévoit une croissance de 12 % par an du marché sur les 5 prochaines années.

Selon le groupe Boston Consulting Group, qui a co-mené cette étude, l’émergence d’un nouveau type de consommateurs, issus de la Génération Z et des Millenials, est au cœur de cette tendance pour plusieurs raisons :

  • ils ont grandi avec un smartphone et sont habitués aux technologies ;
  • leur sensibilité aux enjeux environnementaux est plus ancrée que chez leurs aînés ;
  • ils sont en quête de pièces uniques, limitées pour se différencier, et moins chères pour conserver leur pouvoir d’achat.

La démocratisation des articles de luxe est porteuse du succès de ces plateformes, qui permettent entre autres de garantir l’authenticité et la qualité des articles vendus. 71% des acheteurs de vêtements d’occasion interrogés n’avaient pas les moyens de s’offrir des marques de première main. Une aubaine pour certaines maisons de mode iconiques, qui attirent ainsi une nouvelle clientèle. En effet, de nombreux acheteurs appartenant à ces catégories de clients (44 %) déclarent être plus à même de s’offrir un article neuf chez une marque de luxe car ils anticipent de le revendre facilement en ligne dans le futur.

Les principales marketplaces

Qui sont les principaux acteurs de la revente d’articles de mode en ligne et quels sont leurs modèles ?

  1. Vestiaire Collective, créé en 2009, est une des premières plateformes ayant pris le pari du haut de gamme d’occasion. Avec plus de 5000 marques référencées et environ 8000 pièces ajoutées chaque jour au catalogue en ligne, c’est un des leaders du secteur.

Son fonctionnement : le vendeur envoie un vêtement qui sera vérifié par le service de Vestiaire Collective. L’entreprise estime ensuite le prix de vente, en incluant sa commission (de l’ordre de 15 à 25 % du prix) et intègre la pièce sur son e-commerce. Une équipe logistique se charge ensuite de la livraison, partout en Europe.

  1. Vinted est un exemple de développement sur ce marché de l’occasion en ligne. Lancée en 2008 en Lituanie, Vinted était à l’origine spécialisée dans la revente de vêtements pour femmes entre particuliers. Puis, l’entreprise s’est élargie aux vêtements pour enfants et pour hommes, depuis peu aux accessoires, et même au mobilier ainsi qu’aux livres. Une sorte de Leboncoin à l’échelle européenne, qui revendique plus de 30 millions d’utilisateurs et près d’1,4 milliard de dollars de chiffre d’affaires.

Son modèle : une application mobile très intuitive, fonctionnant sur le principe de la notation des vendeurs et de la protection acheteur permettant de sécuriser les achats.

  1. Certaines marques lancent elles-mêmes leur propre marketplace d’occasion. C’est notamment le cas de Petit Bateau, qui permet de poster des annonces pour revendre un vêtement dans l’onglet Changer DEmain de son application mobile. Autre option intéressante : il est possible de rendre ses pièces Petit Bateau en boutique, en échange d’un bon d’achat si les vêtements sont revendables. Citons également La Redoute et sa plateforme La Reboucle, permettant de revendre entre particuliers des produits achetés sur le e-commerçant nordiste, ou bien encore L’atelier Bocage qui permet de louer des chaussures qui seront ensuite reconditionnées afin d’être vendues d’occasion.

  2. Enfin, s’il est plus connu pour son mobilier et ses voitures d’occasion, ou même ses maisons et appartements, l’incontournable Le Bon Coin dispose aussi d’une catégorie dédiée aux articles de mode. Avec plus de 100 millions de transactions par an, le site de petites annonces en ligne séduit en conciliant consommation responsable, lien social (la plupart des échanges se faisant en mains propres) et bonnes affaires.

Quel impact positif pouvons-nous espérer grâce à ces nouvelles tendances de consommation ?

Ces solutions pour une consommation plus responsable permettent de réduire l’impact écologique du secteur de la mode, connu pour être particulièrement énergivore. La “fast fashion”, qui désigne le marché du vêtement neuf d’entrée de gamme, est en effet régulièrement pointé du doigt par ses détracteurs :

  • plus de 60% des fibres utilisées pour la fabrication de vêtements sont synthétiques et proviennent de dérivés d’énergies fossiles ;
  • la quantité d’eau nécessaire fait de l’industrie textile le troisième pôle de consommation mondial ;
  • 25 % des insecticides sont utilisés pour cultiver le coton non-biologique.

Acheter moins, mais de meilleure qualité, est logiquement favorable à l’environnement. Une chemise premier prix à 20 euros venue d’Asie sera potentiellement changée au bout de 6 mois. Tandis qu’une chemise de qualité vendue 80 euros, mieux fabriquée en Europe avec des matières plus qualitatives, pourrait durer plusieurs années. Et ceci sans même citer des critères d’ordre social ou sociétal.

Ainsi, nous pouvons espérer qu’une mode plus éthique, devenue très facilement accessible à grande échelle, engendre plusieurs bénéfices :

  • moins de production, mais de meilleure qualité ;
  • favoriser une consommation plus locale, pour réduire les émissions de CO2 liées au transport intercontinental ;
  • la généralisation de labels certifiant une chaîne de production plus éthique (Global Organic Textile Standard, PETA, Oeko-Tex, etc.).

À l’heure des grandes mesures environnementales, le secteur de l’habillement sera certainement un pilier pour répondre aux objectifs ambitieux de lutte contre le réchauffement climatique et la pollution.

Aller plus loin

Au-delà des géants Vinted et Vestiaire collective, d’autres petites friperies en ligne cherchent à conquérir le marché de la mode éthique. Pour en savoir plus, vous pouvez consulteR la liste proposée par Reset.eco.


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Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !

Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.

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