This website requires JavaScript.

Numérique Ethique vous est utile (ou pas) ? Dites-nous tout en 5 minutes ici

Futur connecté
Article

Métavers : nouveau monde utile ou divertissement illimité ?

12.05.2022

Le métavers, une énième “révolution technologique”, pose question. Est-ce le nouveau gadget d’une génération ultra-connectée, ou un réel bouleversement des usages numériques à venir ?

Les discussions autour du “métavers” - metaverse en anglais - rappellent la démocratisation d’Internet il y a 25 ans. Le grand public accédait alors à un espace virtuel à découvrir et à construire, dans lequel il fallait apprendre à se repérer pour s’instruire, travailler, s’amuser, ou communiquer.

Mark Zuckerberg, le fondateur et actuel patron de Facebook, décrit le métavers comme “le futur d’internet”. Il a d’ailleurs renommé son entreprise Meta en 2021, laissant peu de doutes concernant ses intentions. Mais de quoi parle-t-on au juste ? Est-ce un jeu vidéo, ou une nouvelle technologie révolutionnaire ? Pourquoi toutes les plus grandes entreprises cherchent à le conquérir ?

Voyons ce qui se cache derrière le métavers, nouvel eldorado numérique de notre époque.

Le Métavers, c’est quoi ?

Le métavers est un cyberespace qui évolue en permanence, même quand vous n’y êtes pas connecté. Ce n’est pas une technologie à part entière, mais plutôt un changement dans notre façon d’interagir sur Internet.

En d’autres termes, voyez-le comme un environnement virtuel accessible à tous, dans lequel nous serions représentés par nos avatars numériques. La combinaison de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle ambitionne de permettre aux utilisateurs de vivre des expériences digitales plus “réelles” avec d’autres communautés, afin de bâtir leur propre monde.

L’économie virtuelle au cœur du système

Une des grandes nouveautés apportée par le métavers est directement liée à l’économie des crypto-actifs. La notion de propriété digitale, bien qu’elle puisse sembler abstraite, a pris forme. Chaque utilisateur peut créer, acheter et vendre des biens numériques, puis les transférer entre les différents mondes qu’il explore. Avec l’aide des NFTs - des jetons de cryptos agissant comme des certificats de propriété d’un élément numérique - le métavers semble offrir la perspective d’un marché florissant pour les créateurs. Et chacun peut y contribuer.

Quelques chiffres sur le métavers :

  • Facebook (devenu Meta) a investi 10 milliards de dollars pour se développer dans ces univers parallèles ;
  • le marché des métavers pourrait atteindre 800 milliards de dollars avant 2030 ;
  • l’industrie du jeu vidéo serait la grande gagnante, et pourrait dépasser les 400 milliards de dollars de valorisation en 2024.

Un jeu immersif, sans aucune limite ?

Dans un métavers, la réalité virtuelle est au cœur de l’expérience. Elle permet de profiter pleinement des possibilités offertes. Grâce à un casque ou à des lunettes connectées, les utilisateurs sont immergés dans un autre monde qu’ils peuvent rejoindre pour accéder à une nouvelle réalité vécue en virtuel : faire du shopping avec leurs cryptomonnaies, jouer au poker, affronter un ogre, assister à une réunion d’entreprise ou tout simplement se promener. Tout devient virtuellement possible, en quelques clics seulement.

Toutefois, l’industrie la plus présente dans le métavers à l’heure actuelle est celle du jeu vidéo. Récemment, nous apprenions que Sony et Lego avaientt investi 2 milliards de dollars dans l’éditeur de jeu vidéo Epic Games, qui a entre autres développé le célèbre jeu Fortnite. Le but de cet investissement : propulser les efforts d’Epic Games, un des pionniers dans la conquête des métavers.

L’éditeur Niantic (PokemonGo) est également intéressé. La start-up désormais valorisée à 9 milliards de dollars compte bien développer son propre métavers. Et elle s’en donne les moyens, après avoir levé 300 millions de dollars en 2021 pour “jouer un rôle essentiel dans la prochaine transition informatique”.

Certains projets se connectent au réel

Au-delà du potentiel d’amélioration de l’expérience des gamers, le métavers pourrait aussi contribuer à de nombreux secteurs d’activité de nos sociétés modernes. Plusieurs projets en cours de développement cherchent à utiliser le métavers comme un outil à notre service, et non pas comme une façon d’échapper à la réalité.

Par exemple, Bill Gates prédit que les réunions d’entreprise seront transférées dans le métavers d’ici deux à trois ans. La visioconférence manque de connexions entre humains comparée à une réunion “physique”. Grâce au métavers, une expérience plus immersive, bien qu’elle soit virtuelle, pourrait améliorer les interactions entre des équipes de plus en plus morcelées depuis que le télétravail se généralise. Dès lors que le matériel et les logiciels nécessaires seront plus accessibles, ces pratiques pourraient être adoptées à grande échelle pour le bien-être des salariés.

Pour d’autres entreprises, le métavers peut jouer un rôle essentiel dans le support client. Au lieu d’un appel téléphonique classique, parfois désagréable, le métavers permettrait au personnel d’assistance de guider “physiquement” les clients dans la résolution de leurs problèmes. Cela permet à l’entreprise d’économiser du temps et des moyens, tout en offrant au client une meilleure expérience.

Certains projets devraient également voir le jour très prochainement dans le domaine de l’éducation, et les possibilités sont immenses. À terme, il y a fort à parier que la simulation en condition réelle pourrait faire partie intégrante des cursus scolaires.

Il est également possible de profiter de la capacité divertissante du métavers dans un but éducatif, en utilisant la gamification. Cette méthode consiste à appliquer les mécanismes des jeux vidéo à des secteurs plus traditionnels (comme par exemple l’apprentissage de la géographie) grâce à différents leviers : dimension sociale, systèmes de quêtes et de récompense, ou encore compétition.

Les infrastructures sont là, il ne reste plus qu’à s’en servir à bon escient pour bâtir, ensemble, un nouveau monde numérique qui réponde à nos attentes et à nos besoins. Encore faut-il que nous parvenions à nous en saisir avant que les géants du numérique en décident autrement…

Retour