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Usages numériques
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Préserver la biodiversité urbaine grâce au numérique

20.01.2022

La biodiversité est en péril, malmenée par l’urbanisation et la pollution humaine. Aujourd’hui, réaffirmer la place de la nature dans nos villes, et apprendre à cohabiter avec l’environnement qui nous entoure, est primordial.

Comment se porte la biodiversité urbaine ?

La biodiversité, urbaine ou non, n’est pas au mieux de sa forme, et chaque année, le nombre d’espèces végétales et animales menacées augmente, tout comme des espèces indigènes disparaissent du paysage urbain. Les espèces de faune et flore qui font partie de l’écosystèmeème urbain ont la vie dure : on observe une situation conflictuelle avec les humains, une diminution de leur aire vitale, une altération des sols (bien souvent trop compacts et contaminés) et la propagation de maladies issues d’espèces exogènes invasives.

Les habitats naturels se dégradent et disparaissent à cause de l’urbanisation, d’une population toujours plus dense et des activités liées à l’agriculture, à l’industrie et à la foresterie. Les changements climatiques, l’exploitation et l’utilisation excessives et non durables des ressources naturelles, ou encore l’introduction d’espèces invasives (la plupart du temps introduites, volontairement ou non, par l’homme) sont aussi responsables du déclin de la biodiversité.

Sommes-nous toujours connecté·e·s avec la nature ?

Les humains ont beau être de plus en plus connectés, ils se déconnectent chaque jour un peu plus de la nature. L’urbanisation progresse bien souvent au détriment de la nature, tandis que notre utilisation exponentielle du numérique a tendance ànous éloigner du monde extérieur et de la biodiversité qui l’habite.

Pourtant, vivre entouré·e·s de nature, ou au moins l’espace de quelques heures par semaine, est indispensable à notre bonne santé physique et morale.

Alors pourquoi ce désamour pour la nature et cet engouement pour les nouvelles technologies et la ville, qui ne feraient pourtant augmenter notre niveau de stress ? N’est-il pas possible de concilier nature, numérique et urbanisation ?

Quels rôles joue la biodiversité en ville ?

C’est en 1992 que le concept de « biodiversité » apparaît pour la première fois, pendant le sommet planétaire de Rio de Janeiro, lors de la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement : il se définit par la « mesure de l’ensemble des espèces végétales et animales dans un espace donné » (Wilson, 1993).

La biodiversité en ville est indispensable et est synonyme de nombreux bienfaits pour les riverains. Les écosystèmes présents en milieux urbains rendent de multiples services aux villes. Ils aident par exemple à :

  • Filtrer l’air ;
  • Réguler le microclimat urbain ;
  • Réduire les bruits ;
  • Drainer les eaux de pluie ;
  • Traiter les eaux usées ;
  • Apporter des valeurs culturelles, récréatives, éducatives ;
  • Permettre la pollinisation des végétaux ;
  • Fournir des habitats refuges aux espèces ;
  • Préserver les ressources génétiques des espèces.

Prenons quelques exemples de bénéfices concrets qu’une biodiversité urbaine saine apporte :

  • Les végétaux améliorent la qualité de l’air, de l’eau et des sols ;
  • Les arbres absorbent les polluants dont le CO2, régulent la température, notamment en cas de fortes vagues de chaleur ;
  • Les espaces verts ont un effet positif sur la santé mentale des citadins, tout comme ils améliorent leur santé physique (moins d’allergies, de maladies cardiovasculaires, etc.).

Quels indicateurs pour évaluer, comprendre et protéger la biodiversité ?

Grâce au numérique, il est possible d’enregistrer de très nombreuses informations afin de créer des bases de données qui permettront de suivre et de cartographier les espèces. Deux types d’indicateurs sont nécessaires pour mieux appréhender la biodiversité en milieu urbain :

Les indicateurs directs, simples ou composites : diversité des espèces, abondance de variétés, etc.

Les indicateurs simples ou à paramètre unique se basent sur des caractéristiques facilement observables comme le nombre d’espèces ou l’abondance des espèces.
Les indicateurs composites ou à plusieurs paramètres résument plusieurs types de données (au minimum 2) en un seul indicateur.

Les indicateurs indirects s’intéressent davantage aux facteurs qui constituent un risque ou une opportunité pour la biodiversité.

Des projets et outils numériques déployés pour favoriser la biodiversité en ville

Des applications de participation citoyenne permettent de relever la biodiversité autour de soi, en milieu urbain comme en pleine nature :

Pl@ntNet, à la fois application (2013) et plateforme (2009) de sciences participatives pour reconnaître les espèces végétales à partir de photographies. Aujourd’hui, c’est une base de données qui recense plus de 37 000 espèces de plantes vasculaires et qui grossit chaque jour grâce à la participation communautaire ainsi qu’à celle d’experts.

NaturaList, permet de recenser et de relever sur le terrain des informations relatives aux espèces de la faune sauvage observées : oiseaux, mammifères, reptiles, insectes…

Bioblitz de Sciences et Vie ou le « plus grand observatoire de la biodiversité mené en France » qui offre la possibilité de recenser et de photographier les espèces du vivant près de soi.

Des projets numériques ont aussi vu le jour pour aider les villes à mieux intégrer la faune et la flore au sein de projets d’écoconception urbaine :

Le projet CAcTUS utilise l’intelligence artificielle et le Machine Learning pour prédire les statuts de conservation des espèces végétales, en analysant des données biologiques comme les données climatiques et environnementales, les images satellites ou les occurrences d’espèces.

Biodi(V)strict est un outil numérique pour incorporer l’écologie à des projets d’aménagement urbain en mettant en place une démarche d’écoconception. Rapide, facile à comprendre et peu onéreux, il se base sur la diversité des habitats et de celle des espèces. Il analyse 5 indicateurs qui prennent en compte la biodiversité au sein d’un projet d’aménagement : la perméabilité à l’eau, la proportion de végétaux, la diversité des strates végétales et des habitats naturels et leur connectivité.

Si les données récoltées sur la biodiversité grandissent, la biodiversité urbaine semble quant à elle chaque année un peu plus menacée. L’urgence aujourd’hui est de cohabiter avec la nature, et non plus de la détruire pour les besoins humains. Le numérique peut ainsi permettre de venir au secours de la biodiversité urbaine en recueillant et compilant une très large variété de données, à prendre en compte dans de futurs projets d’écoconception urbaine. Tout ceci grâce à la mobilisation collective des citoyennes et des citoyens, soucieux de faire progresser la cause écologiste au cœur de leurs lieux de vie !


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