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Risque et sécurité
Fiche pratique

YouTube : la plateforme de Google qui règne sur la vidéo mondiale

10min
01.12.2022

Fondée en février 2005 avant d’être rachetée en 2006 par Google pour plus d’1,5 milliard de dollars, YouTube.com est un des sites les plus visités au monde. Son succès est en grande partie dû à une fonctionnalité de recommandations personnalisée, qui s’améliore en continu.

L’algorithme qui mise tout sur notre satisfaction

Quel est le but de YouTube ?

YouTube a beaucoup changé depuis les premières minutes de film amateur diffusées par son créateur (Me at the zoo - 2005). Pour mieux comprendre son évolution et les étapes qui ont fait son succès, retournons 17 ans en arrière, lorsque trois employés de PayPal décident de lancer leur propre plateforme d’hébergement vidéo.

2005 à 2010 : le clic à tout prix

Selon Jawed Karim, son fondateur, YouTube a été créé en 2005 pour diffuser en ligne la vidéo d’une célèbre performance de Janet Jackson et Justin Timberlake lors du Superbowl de la même année. Sans surprise, l’algorithme d’origine était conçu pour montrer les vidéos réalisant le plus de vues.

Cette course au clic a rapidement entraîné une prolifération de titres et de vignettes trompeurs, une pratique appelée « clickbait ». L’expérience utilisateur s’est logiquement dégradée, laissant les spectateurs insatisfaits et agacés.

2012 : le temps de visionnage est privilégié

À cette époque, YouTube a déjà pris son envol. Les « viewers », un terme faisant référence aux spectateurs, regardent plus de quatre milliards d’heures de vidéos chaque mois.

C’est alors que l’entreprise prend le pari de rendre YouTube plus interactif, en encourageant les personnes à interagir davantage avec les contenus. L’algorithme suggérant des vidéos à découvrir est alors modifié.

Avant, la découverte de vidéos était conçue pour générer des vues. Cela récompensait davantage les créateurs attirant des clics, plutôt que les vidéos qui arrivaient à capter réellement l’intérêt des spectateurs. L’objectif de YouTube change : moins de clics, mais plus de temps de visionnage (autrement appelé watch time).

Cette nouvelle donnée de mesure a poussé les créateurs à moins se focaliser sur des stratégies d’optimisation destinées à générer des clics (vignettes trompeuses, titres accrocheurs, etc.). Ils sont désormais incités à créer du contenu qui donne envie d’être visionné du début à la fin.

2015-2016 : YouTube mesure notre satisfaction en un clic

En 2015, YouTube a commencé à calculer directement la satisfaction des spectateurs à l’aide de sondages. Les partages, « j’aime / je n’aime pas » (les fameux pouce bleu et pouce rouge) permettent d’obtenir un avis instantanément afin de nourrir l’algorithme de classement de contenu.
L’équipe chargée du développement produit ne s’arrête pas là. En 2016, elle s’attaque à la personnalisation de l’algorithme pour chaque utilisateur. Le but de ces travaux de recherche était de trouver la vidéo que chaque spectateur - pris individuellement - veut regarder, et pas seulement le contenu que beaucoup d’autres personnes ont vu.

Le pari est réussi : en 2018, 70 % du temps de visionnage concerne des vidéos suggérées par l’algorithme de recommandation, sans que l’utilisateur n’ait à utiliser la barre de recherche.

Ces travaux sont documentés ici : Deep Neural Networks for YouTube Recommendations

Des recommandations personnalisées

YouTube est désormais construit pour aider l’utilisateur à trouver des vidéos qu’il aime regarder et qui lui apporteront de la satisfaction. Cependant, l’espace de recommandation est parfois considéré comme une mystérieuse boîte noire.

En résumé, l’algorithme se base sur trois facteurs essentiels :

  1. la personnalisation (en fonction de l’historique de visionnage) ;
  2. la performance des vidéos (engagement, taux de satisfaction et attractivité de l’image de couverture) ;
  3. plusieurs facteurs externes comme la saisonnalité et l’actualité.

Les vidéos recommandées se trouvent à deux endroits : la page d’accueil et le panneau latéral des « vidéos à venir ». Ce dernier onglet est déterminant car il doit être le plus pertinent possible pour nous faire cliquer sur une nouvelle vidéo.

Pour lister les contenus qui ont le plus de chance de recevoir notre clic, YouTube part du principe que chacun de nous a des habitudes de consommation et des goûts uniques. Il compare ensuite notre historique de visionnage à celui d’autres utilisateurs qui nous « ressemblent », et se base sur ces informations pour nous proposer de nouveaux contenus.

Illustrons cela avec un exemple. Imaginons que vous aimez regarder des vidéos de football. L’algorithme de YouTube constate que d’autres personnes, qui passent aussi du temps à regarder ces mêmes contenus sportifs, cliquent souvent sur des vidéos de musculation. Même si vous n’avez jamais cherché de vidéos en rapport avec le fitness, vous pourriez désormais en voir apparaître dans vos suggestions.

L’algorithme est également plus susceptible de recommander :

  • des vidéos qui sont souvent regardées ensemble (les unes après les autres) ;
  • des vidéos liées à un thème précis ;
  • des vidéos que l’utilisateur a déjà regardées.

Chacun son rôle pour que YouTube reste une plateforme saine et agréable

La plateforme de Google est une mine d’informations, un formidable outil de divertissement ou d’apprentissage ludique, et une opportunité en or pour les créateurs. Toutefois, YouTube reconnaît que la recrudescence de contenus jugés problématiques est un sujet à prendre au sérieux.

L’augmentation de la désinformation ces dernières années a conduit la plateforme à élargir la manière dont elle utilise le système de recommandation pour éviter de mettre en avant les contenus problématiques ainsi que le « borderline content » (désignant un contenu nuisible, violent, raciste, mensonger, potentiellement dangereux pour la santé, etc.). Concrètement, YouTube peut faire intervenir le jugement de ses équipes, en plus des algorithmes, pour évaluer manuellement une vidéo.

Pour déterminer si un contenu doit être retiré des recommandations, les évaluateurs utilisent une grille de facteurs pour donner un score à la vidéo. Toute vidéo classée comme étant « limite » est rétrogradée dans les recommandations.

Les créateurs de contenu ont aussi une responsabilité

“Être un créateur signifie faire partie d’une grande communauté internationale et influente. Chacune et chacun d’entre vous peut nous aider à protéger cette communauté à la fois dynamique et précieuse.” C’est par ces mots que YouTube introduit la responsabilité des créateurs vis-à-vis de leurs contenus.

La démonétisation d’une vidéo est une menace directe pour les propriétaires de chaînes YouTube. Langage inapproprié, violence, dénigrement et même “sujets controversés”…les directives du Programme Partenaire YouTube destinées aux créateurs visent à limiter fortement les types de vidéos pouvant être monétisées, et donc, leur capacité à être promues et à accueillir la publicité émanant d’annonceurs.

De nombreux annonceurs choisissent souvent de ne pas associer leurs publicités à des vidéos pouvant être jugées problématiques. Pourtant, ce type de vidéo peut attirer des millions de clics. Si la monétisation est impossible, le manque à gagner affecte donc le créateur avant tout, mais également YouTube.

En outre, la plateforme a également été amenée à durcir ses règles pour lutter contre la prolifération de contenus relevant du cyberharcèlement. Au cœur des débats ces dernières années, le cyberharcèlement engendre parfois de véritables vagues de haine suite à des propos diffusés sur YouTube. Les réseaux sociaux amplifient ce phénomène de viralité, pouvant avoir de très graves conséquences sur la santé mentale des victimes. Là encore, YouTube a prévu un panel de règles et de sanctions pour contrer la diffusion de contenus haineux sur sa plateforme.

Les spectateurs peuvent agir pour se protéger

Afin de permettre à ses utilisateurs d’utiliser la plateforme sans danger, YouTube a développé plusieurs outils leur permettant de :

  • signaler les contenus inappropriés ou les utilisateurs abusifs ;
  • bloquer les commentaires, les utilisateurs ou certains types de vidéos ;
  • sécuriser son compte et agir sur le traitement de ses données personnelles.

Les enfants et les adolescents représentent une partie conséquente du public de YouTube. Il convient alors de les tenir à l’écart des contenus non adaptés à leur tranche d’âge. Pour cela, il est possible d’indiquer aux algorithmes de filtrer les résultats de recommandations.

L’accès supervisé à YouTube, en associant le compte Google de l’enfant à celui du parent, est une autre fonctionnalité de protection. Ainsi, les parents filtrent le type de contenu que les enfants de moins de 13 ans peuvent trouver et visionner. Les comptes supervisés modifient également les publicités qui seront diffusées sur ce compte administré.

YouTube a même créé une application dédiée aux enfants : YouTube Kids. Présentée comme un outil dédié à une utilisation sécurisée, c’est également l’occasion pour le géant du web de conquérir son public de plus en plus tôt.

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