Education & orientation au cœur des enjeux du numérique
Les transformations technologiques nous interrogent sur le futur, et nous obligent à repenser l’éducation au numérique et l’orientation afin d’accompagner au mieux les élèves.
Il est 17h, assis dans la salle d’attente de l’hôpital, Michaël, 13 ans, attend patiemment son tour. Il avait passé une super journée avec ses copains au skatepark à faire des figures avec sa trottinette. Sous un temps clair et ensoleillé et un sol sec, une heure auparavant, une figure a eu raison lui, la figure de trop qui l’a envoyé à l’hôpital la clavicule cassée.
Plus de peur de que mal, le radiologue le rassure: « tu es jeune tu vas vite cicatriser, ta clavicule va se réparer en quelques semaines. Mais il faudra être patient et ne pas bouger ton bras. On va donc te plâtrer ».
Michael est impressionné par le laboratoire de radiologie, il regarde autour de lui d’un air curieux et rêveur : « Moi aussi je veux savoir manipuler ces machines. J’aimerais faire votre métier ».
Il n’a plus l’air préoccupé par son bras ou par la douleur. « Ha tu sais » lui répond le radiologue, « Je ne fais quasiment rien, j’appuie sur un bouton pour prendre la radio, ensuite c’est une intelligence artificielle qui analyse la radio ». Michael lève la tête. Le haussement de ses sourcils crispe son visage sur un air dubitatif.
Au vu des transformations technologiques actuelles qui changent nos vies, il est légitime de poser la question de leur impact sur les métiers de demain, et de leur intégration à l’élaboration des parcours éducatifs permettant d’accompagner les élèves.
Les nouvelles technologies, quelles sont-elles ?
Intelligence artificielle, data science, big data, blockchain, robotique, domotique… On entend beaucoup de mots techniques utilisés à tout va mais comprenons-nous les espoirs qu’ils portent et les enjeux qu’ils soulèvent ?
Commençons dans cet article par l’intelligence artificielle (IA), une sorte d’oxymore. Comme si l’intelligence pouvait être artificielle ! Mais ce n’est pas tout à fait ça, car lorsque l’on rentre dans les détails, on s’aperçoit qu’on divise encore l’IA en deux parties, l’IA faible et l’IA forte. Parlons de l’IA faible. C’est tout simplement un ensemble de programmes informatiques capables de prédire. « Prédire » ici veut dire deviner.
Michael a remarqué plusieurs fois que Facebook lui suggérait des prénoms pour les personnes à côté de lui sur ses photos. Le réseau social arrive à deviner qui elles sont ! N’est-ce pas une qualité que l’on prête aux humains et même aux animaux en général de reconnaître un individu ? Michael d’ailleurs n’est plus étonné, il ne remarque même plus que sur le réseau social Instagram que les publicités sont ciblées et lui suggèrent systématiquement des roues de trottinettes. C’est à se demander si les algorithmes reconnaissent aussi les trottinettes !
Mais comment ça fonctionne ? Eh bien, à force de voir les amis de Michael sur les photos, les algorithmes arrivent à établir des corrélations qui leur permettent de reconnaître un individu dès lors qu’une nouvelle photo avec des caractéristiques similaires arrive dans la base. Même chose pour les publicités ciblées. Tout est une histoire de données. Les données, que l’on nomme plutôt la « data », alimentent les algorithmes afin de les entraîner à deviner. C’est aussi simple que ça.
Et des données, les réseaux sociaux n’en manquent pas dès lors que nous leur en partageons en permanence, et ce pour toutes sortes de data : audio-visuelles ; données de profil comme la position GPS ; derniers achats effectués ; etc.
L’IA forte est plus complexe et relève de la compréhension des émotions et de la reproduction de la mémoire voire même de la pensée. Elle requiert un apport de données cognitives plus élaborées pour elle-même reproduire des états cognitifs cohérents et compréhensibles par les utilisateurs.
Lien entre nouvelles technologies et orientation
Le lien entre nouvelles technologies et orientation n’est pas difficile à faire. On imagine bien que ces nouvelles technologies vont générer des métiers pour satisfaire les nouveaux besoins qu’elles auront contribué à faire naître.
On estime que 65% des métiers de demain n’existent pas aujourd’hui. Mais des métiers vont aussi disparaître. Est-il encore pertinent de se former aujourd’hui à la radiologie malgré les performances croissantes des capacités d’interprétation d’une radio par une IA ?
D’autres métiers qui nécessitent des tâches de manutention ou de traitements courts, comme le font les assistants ou les comptables, sont aussi sujets à amélioration par des robots ou des IA. Qu’adviendra-t-il réellement des livreurs et des postiers ou bien des comptables et des assistants bancaires ?
Mais restons mesurés, et interrogeons-nous : à quel point ces professions sont-elles menacées? Une IA peut-elle vraiment remplacer l’Homme ?
La décision humaine a une grande importance en ce qu’elle implique qu’il engage sa responsabilité, et déléguer une décision à un IA peut s’avérer juridiquement inadéquat. Les conséquences peuvent être graves à tel point que l’homme en deviendrait irremplaçable. Qui accuser si l’opération chirurgicale d’une personne a été ratée à cause d’une mauvaise lecture d’une radio par un IA ?
En outre, tous les métiers qui font l’objet d’une amélioration technologique ne seront pas systématiquement remplacés. Par exemple, pensez-vous que tous les pizzaïolos vont perdre leur job ? Une société comme Amazon qui apporte son lot technologique induit des métiers de manutention encore pour partie réalisés par des humains, alors qu’on les pensait remplaçables par des robots.
Comment s’orienter ?
Le meilleur moyen de bien s’orienter c’est de bien s’informer !
Les forums d’orientation
Les forums sur l’orientation tels que le salon de l’étudiant sont essentiels car ils sont à l’image des tendances actuelles. Cependant, ils reflètent moins les changements qui arriveront dans les 5 ou 10 prochaines années.
Les conférences, salons et expositions
Les écoles, institutions et universités sont friandes de conférences sur les nouvelles technologies, laissant la parole à des managers et des dirigeants au cœur de ces sujets. Ces personnes sont généralement les mieux placées pour nous informer sur l’évolution des métiers dans leur secteur d’activité. Ils sont tenus d’avoir une vision pour assurer la pérennité de leur activité.
Chaque année, des salons et expositions sont organisés sur les thématiques technologiques tels que KidExpo et VivaTech. Vous pouvez aussi aller vous balader dans des endroits comme la Cité des Sciences et de l’Industrie pour profiter d’expositions thématiques.
Les meet-up
Ce sont des événements spécifiques, généralement organisés par des entreprises pour promouvoir leur activité de manière indirecte. C’est l’occasion pour elles de démontrer leur expertise par des mini conférences sur des sujets pointus.
Les initiatives éducatives et les ateliers numériques
Les grandes entreprises portent des projets à la hauteur des enjeux du numérique. La MAIF, par le dispositif du Maïf Numérique Tour qui se déploie sur tout le pays, apporte des solutions claires pour acculturer au numérique, réduire la fracture numérique et lutter contre les inégalités. Les animateurs présents dans de tels dispositifs peuvent vous orienter vers des ateliers locaux destinés à l’éducation au numérique. Par exemple, chez Evolukid, un partenaire du dispositif, nombreux sont les collégiens qui ont trouvé leur vocation ou pu apprendre à coder grâce à de simples ateliers numériques.
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