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Le Do-It-Yourself pour s’affranchir de la surconsommation numérique

05.12.2021

À l’ère de de la cyberdépendance, la panne d’un objet électronique du quotidien peut s’avérer déstabilisante. Pourtant, plutôt que de se précipiter pour le remplacer, il pourrait être bien plus judicieux de chercher à le réparer… soi-même.

Vous ne possédez ni tournevis, ni connaissances en microtechnique, et votre smartphone refuse de s’allumer… Que faîtes-vous ? Vous avez deux heures ! Si la première démarche qui vous vient en tête est de réfléchir à un nouvel achat, alors il y a sans doute un changement de paradigme à opérer dans votre rapport à la consommation numérique.

Le Do-It-Yourself, moteur de la prise de conscience matérielle

Pour un néophyte du bricolage, un appareil électronique en panne s’érige en montagne à gravir. Pourtant, nous sommes toutes et tous en mesure, sinon d’apprendre à réparer soi-même ces petits objets, au moins de suivre une liste d’instructions fournies par un tiers. Et bien souvent, le fait de mettre pour la première fois les mains dans le cambouis constitue un véritable déclic dans notre approche du Do-It-Yourself, ou DIY, numérique.

C’est en tout cas le cheval de bataille d’Hortense Sauvard, fondatrice et CEO de la start-up Oui Are Makers, une plateforme en ligne qui rassemble une communauté de gens animés par cette envie d’apprendre à fabriquer. Pour celle-ci, il est important de “démocratiser l’accès au faire soi-même, d’abord parce que c’est un enjeu écologique. Faire soi-même est une manière de reprendre conscience de la notion de ressource matérielle”. En outre, c’est également, selon la jeune dirigeante, “l’occasion de mettre des savoir-faire déjà existants chez un certain nombre de passionnés à la portée du plus grand nombre”.

C’est d’ailleurs en substance le même sentiment qui a motivé en 2009 la création du concept des Repair Cafés par une élue hollandaise. Depuis, ces ateliers participatifs de restauration d’objets, dans lesquels des participants viennent faire réparer toutes sortes d’appareils par des bénévoles, mesurent le chemin parcouru. Ils ont pignon sur rue dans de nombreuses villes de France et du monde depuis 2013, et continuent de sortir de terre à un rythme soutenu. Aujourd’hui, on en trouve qui s’organisent de manière hebdomadaire ou mensuelle dans presque tous les arrondissements de Paris.

Un accès à la connaissance démocratisé par internet

La grande communauté du DIY rassemble deux types de personnes. Celes qui savent faire, et celles qui aimeraient apprendre. Une fois qu’on a dit cela, l’objectif est de réussir à les mettre en relation. Concrètement, du côté de Oui Are Makers, cela prend la forme d’un outil d’édition de tutoriels dont les premiers peuvent se saisir pour montrer leurs projets et partager leurs techniques sur des sujets en tous genres (bricolage, décoration, et dans ce cas précis, nouvelles technologies), et les seconds peuvent s’appuyer sur les ressources partagées pour effectuer leurs propres réparations.

Instinctivement, vous devez être en train de vous demander en quoi la plateforme se différencie d’un géant du partage de vidéos comme YouTube. Il s’agit principalement d’une question de modèle économique. “Nous sommes radicalement opposés à ce type de plateformes sociales parce que nous avons vraiment une mission et une raison d’être écologique, sociale et environnementale. Nous ne nous reposons pas sur la publicité, mais uniquement sur le BtoB. Pour l’expliquer concrètement, nous lançons et hébergeons régulièrement des défis de création et/ou de prototypage en partenariat avec des entreprises que notre communauté intéresse, comme Boulanger, ou encore la MAIF. C’est d’ailleurs dans ce cadre que nous lançons très prochainement un appel aux talents orienté autour du numérique”, explique Hortense Sauvard.

Un appel lancé, donc, aux potentiels contributeurs de tous horizons, désireux de partager leurs savoir-faire en matière de réparation d’objets numériques, et qui verra les trois plus beaux projets récompensés par une interview et un tutoriel spécialement produit et diffusé par OuiAreMakers. Il s’agit là d’une belle occasion de partager vos bonnes pratiques numériques, ou d’aller faire le plein de conseils pour une consommation plus responsable.

Le lien humain au coeur de la problématique

Si la démarche de Oui Are Makers est presque entièrement dématérialisée, elle n’en trouve pas moins son origine dans la volonté de créer du lien et de l’échange entre les personnes. Cet échange, c’est ce sur quoi repose le concept des Repair Cafés, comme l’explique Ophélie Sinagra, bénévole à la ressourcerie “L’alternative”, et organisatrice des ateliers du 4ème arrondissement de Paris.

“Au Repair Café, on vient avec un objet à réparer, pour se faire aider par des bénévoles armés de connaissances variées, comme le bricolage, la robotique, ou l’informatique. Ces derniers sont animés par une volonté purement altruiste et écologique, et n’ont pas vocation à se comporter comme le SAV d’une enseigne comme Darty. Ils travaillent avec les demandeurs et les mobilisent dans la réparation, que ce soit pour dévisser une pièce, ou rechercher de l’information en ligne, afin que chacun se place dans une démarche active d’apprentissage”.

Environ 50 % des objets apportés sont réparés, soit 20 à 30 kilos par atelier. Mais pour aller plus loin, les bénévoles proposent également de recycler correctement ce qui ne peut l’être. Une gestion vertueuse de la fin de vie d’un objet numérique qui permet d’alléger leur impact environnemental.

Patience et adaptabilité

À en juger par nos échanges avec ces différents acteurs, ce sont là les deux maîtres mots du changement d’attitude à opérer face à notre exigence numérique. Patience, car il est fort probable que le dysfonctionnement d’un smartphone, un ordinateur, ou une tablette, ne puisse être réglé de manière immédiate. “Il arrive que nous passions par plusieurs étapes de conseil auprès des bénéficiaires, pendant lesquelles nous identifions des pièces à remplacer, les aidons à les commander, et les invitons à revenir la fois suivante pour procéder aux réparations. Il faut être prêt à attendre, et c’est parfois compliqué, notamment dans le cas du smartphone en panne car il est si important dans notre quotidien”.

Mais cette notion d’immédiateté n’est-elle pas à reconsidérer, au même titre que la course effrénée vers la nouveauté et la performance ? C’est ce que semble penser Hortense Sauvard, qui nous confiait au terme de notre entrevue que l’une des clés du DIY numérique était sans aucun doute “sortir de l’effet de mode et d’accepter d’être légèrement plus low-tech, en donnant non pas une, mais plusieurs vies à nos appareils”.

Aller plus loin

Pour vos pièces détachées, vous pouvez aussi vous rendre sur le site Spareka, qui dispose notamment de sections dédiées aux appareils électroniques et multimédia.


Appel aux talents : Créons durablement autour du numérique

Fin 2021, MAIF et Oui Are Makers ont lancé un Appel à vos talents pour encourager la création responsable autour du numérique.

L’objectif était de réaliser des projets autour du numérique pour répondre à une démarche éco-responsable, de faire partager des connaissances autour du numérique pour les rendre accessible au plus grand nombre.

Les 3 lauréats ont été sélectionnées parmi les porteurs de projets, et ont reçu chez eux notre équipe pour réaliser une vidéo sur leurs projets et leurs convictions. Les vidéos commencent à être partagées aux communautés MAIF et Oui Are Makers, alors restez connectés à notre page Facebook !

Rendez-vous sur le site de Oui Are Makers pour en savoir plus !


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Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !

Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.

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