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Environnement
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Les appareils reconditionnés pour un numérique plus sobre et éthique

05.12.2021

L’essor de la vente d’appareils numériques reconditionnés peut-il contribuer à répondre à certains défis majeurs de notre époque : le changement climatique, mais aussi la fracture numérique et la baisse du pouvoir d’achat ?

À l’heure où les engagements de la COP26 apparaissent loin d’être suffisants pour contenir la hausse de la température mondiale et contrer la menace de dérèglements climatiques majeurs, la pollution liée au numérique, secteur en pleine expansion, pose des problèmes environnementaux et sociaux grandissants. Les objets numériques et technologiques reconditionnés peuvent-ils peser dans la balance en luttant contre l’obsolescence programmée et économisant des ressources rares ?

Qu’est-ce que l’obsolescence programmée ?

Le terme « obsolescence programmée » apparaît au début des années 1930 aux États-Unis, employé par Bernard London, alors agent immobilier new-yorkais. Il y fait référence dans un court livre intitulé « Ending the Depression through Planned Obsolescence », qui paraît quelques années seulement après le début de la crise économique mondiale de 1929. Avec cette idée, il souhaite venir au secours des entreprises en difficulté par le renouvellement plus fréquent de certains biens d’usage et aider ainsi à la relance de l’activité économique.

Le premier objet « victime » de l’obsolescence programmée est l’ampoule et son filament à incandescence, mais il en existe beaucoup d’autres : collants, voitures, vêtements, appareils électroménagers, et bien entendu, les appareils et accessoires numériques, dont les smartphones, tablettes et ordinateurs.

Aujourd’hui, la définition légale de l’obsolescence programmée est la suivante : c’est « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ». Depuis 2016, elle est considérée comme délit et interdite par la loi française, selon l’article L 441-2 du code de la consommation.

Quel est l’impact environnemental des appareils électroniques ?

Avec l’essor du numérique, l’impact environnemental lié à ce secteur est de plus en plus alarmant. Il faut prendre en compte toutes sortes de pollution émise tout au long de la vie des appareils : leur fabrication qui comprend notamment l’extraction des matières premières, leur transport, leur utilisation et leur fin de vie.

Prenons l’exemple des métaux rares que l’on retrouve dans les smartphones : il s’agit bien souvent de ressources non renouvelables, extraites dans des conditions aussi bien désastreuses pour l’environnement que pour les personnes et parfois enfants qui travaillent dans ces mines, souvent situées en Afrique et en Asie, en marche non-stop. Sans parler de l’énergie fossile nécessaire pour mener à bien les opérations de forage et minage.

L’assemblage et la fabrication en usine des appareils et accessoires numériques, puis leur expédition autour du monde sont elles aussi gourmandes en énergie et carburant.

N’oublions pas les déchets que représentent les appareils électroniques en fin de vie : cassés, obsolètes, démodés, impossibles à réparer… En France, on change de téléphone en moyenne tous les 2 ans, et pratiquement 90 % d’entre nous changeons de téléphone alors que le nôtre fonctionne toujours ! Plusieurs dizaines de millions de téléphones portables fonctionnels dormiraient actuellement dans les tiroirs des Français·e·s. Seuls 15% des téléphones portables et smartphones seraient collectés afin d’être recyclés, et quand bien même, leur conception rend complexe la récupération et le recyclage des matériaux dont les métaux. De nombreux déchets électroniques sont alors exportés de façon illégale vers des pays d’Asie et d’Afrique, où ils terminent dans des décharges à ciel ouvert de plus en plus grosses.

Les appareils reconditionnés à la rescousse !

Heureusement, on observe depuis plusieurs années un changement dans les habitudes de certains consommateurs. Dans l’hexagone, la part de téléphones neufs vendus recule chaque année tandis que celle des téléphones reconditionnés augmente. Prix du neuf exorbitants ou sensibilisation croissante aux enjeux environnementaux et sociaux de notre consommation ? Peu importe la réponse, les Français·e·s achètent de plus en plus d’objets reconditionnés, tout comme ils conservent leurs smartphones plus longtemps qu’auparavant !

Les appareils reconditionnés sont plus que des appareils d’occasion : ils sont récupérés, rénovés et testés par une entreprise spécialisée dans le reconditionnement, des « reconditionneurs ». Aujourd’hui des sites web se sont spécialisés dans la vente d’appareils électroniques reconditionnés comme Back Market, CertiDeal ou encore remade.com, spécialisé dans les smartphones d’Apple. Certains fabricants de biens électroniques ont par ailleurs créé des programmes de recyclage et reconditionnent leurs produits, comme Apple et ses iPhone. Les opérateurs téléphoniques s’imposent aussi progressivement comme des acteurs croissants du marché du reconditionné.

Le web a aussi permis de grandement faciliter le don de ses anciens téléphones portables et autres appareils électroniques : le site jedonnemontéléphone.fr (je donne mon téléphone) récupère pour remettre en état ou recycler les téléphones inutilisés des usagers, tandis que La Collecte Tech récupère les appareils numériques des entreprises et organisations qui ne sont plus utilisés pour leur donner une seconde vie au profit de personnes frappées par la fracture numérique.

Quels sont les avantages d’acheter des appareils technologiques reconditionnés ?

  • Prix très intéressants (jusqu’à 75 % moins cher qu’un appareil neuf) ;
  • Plateformes d’achat et de revente qui travaillent avec des reconditionneurs expérimentés et incluent des garanties à leurs produits ;
  • Réduction de la « fracture numérique » en rendant accessible les appareils numériques et les nouvelles technologies au plus grand nombre ;
  • Réduction de la pression environnementale créée par la fabrication de produits électroniques neufs ;

Il existe de nombreuses façons de réduire son empreinte carbone numérique, et se tourner vers des produits reconditionnés plutôt que neufs en fait partie ! D’autres habitudes sont aussi à prendre :

  • Faire attention à ses appareils pour les faire durer le plus longtemps possible ;
  • Réduire son utilisation d’objets électroniques/informatiques et résister aux publicités et offres promotionnelles ;
  • Essayer de réparer ses appareils en cas de casse : de plus en plus de boutiques de réparation mobile voient le jour et proposent des services de réparation ;
  • Recycler ses appareils inutilisés en les donnant à des associations, des centres de recyclage, des entreprises spécialisées dans le reconditionnement ;
  • Ne pas laisser ses appareils inutilisés au fond de ses tiroirs et placards et ne pas les jeter avec les ordures normales.

Aller plus loin

  • Consulter notre article consacré aux enjeux de l’obsolescence programmée
  • En savoir plus sur les outils à notre disposition pour ne pas subir l’obsolescence des produits, avec Halte à l’Obsolescence Programmée.
  • S’informer sur la pollution engendrée par la fabrication des appareils numériques avec Greenpeace.
  • Prendre conscience de l’impact environnemental des smartphones avec l’ADEME
  • Découvrir le réseau Envie, qui valorise des équipements électroniques en conciliant insertion professionnelle, économie circulaire et création d’emplois locaux

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Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !

Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.

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