Les Civic Tech, super héroïnes de la participation citoyenne ?
Aujourd’hui, internet nous sert à tout : faire du shopping, regarder les actualités, partager nos dernières photos de vacances, parler avec nos amis… mais aussi participer à la vie politique et démocratique en tant que citoyen.
Sous la forme d’applications ou de sites internet, les civic techs assurent une interaction entre le gouvernement ou les collectivités et les citoyens à l’aide d’outils numériques de plus en plus variés et accessibles. Capitaine Data a interviewé Katharina Zueleg, co-directrice du think tank “Décider Ensemble”, pour en savoir plus.
Une participation citoyenne de plus en plus tech
Katharina Zueleg travaille sur cette diffusion de la culture de la participation via le web, et aborde les différentes thématiques de communication qu’apportent les civic techs. Elle explique que ces plateformes sont en perpétuelle adaptation et évolution depuis ces 15 dernières années. En effet, de plus en plus complètes, plusieurs d’entre elles proposent des dispositifs de signalement d’incivilités ou d’incidents dans les rues, mais aussi de nombreux sondages, des budgets participatifs, des débats ainsi que des consultations entre les élus et les administrés. Il est donc possible, en tant que citoyen, de contribuer à la vie démocratique d’une collectivité en donnant son opinion sur des projets politiques, mais aussi en votant pour la réalisation de nouveaux projets.
Il existe actuellement des plateformes civic techs à tous les niveaux territoriaux : quartier, arrondissement, ville, commune, département et région, qui témoignent de la diversité et l’étendue de cette “démocratie numérique”.
En cette période de crise sanitaire et donc de limite du mode “présentiel”, le numérique s’est avéré être le seul moyen de garder le contact et d’interagir avec les collectivités. « De nombreuses collectivités ont alors mis en place des plateformes d’entraides locales, même gratuitement, il y avait donc une énorme correspondance pendant cette période [de confinement]. On a pu observer aussi les premières expérimentations de délibérations numériques. » explique Katharina Zueleg. Durant cette période de covid, une réelle vie politique se met donc en place sur Internet, allant de pair avec le développement des civic techs.
Vers un lien social renforcé entre élus et administrés
Ces dernières élections municipales ont montré l’intérêt que portent les candidats et élus à ces systèmes de démocratie participative. En effet, les civic techs représentent pour eux une source de données sur les envies et réclamations de leurs administrés, mais elles permettent aussi de créer un lien qui se veut plus humain avec les citoyens, notamment par le biais des consultations. Les maires et élus locaux peuvent alors adapter leur programmes et projets pour leur commune en fonctions des différentes attentes partagées par les citoyens sur la plateforme.
Le citoyen, de son côté, a plus de visibilité sur les projets de sa commune, ainsi que sa politique. Il a accès à un nombre plus large d’informations, et peut se sentir plus concerné par les décisions de sa commune, le poussant à y contribuer, et promouvant sa participation démocratique grâce aux multiples fonctionnalités dont il a accès via les plateformes civic techs. Une réelle transparence se met donc en place.
Les technologies “civiques” ont donc tout l’air de plateformes neutres, avantageuses autant pour les élus que les administrés. Cependant, la question de l’exclusion numérique se pose. Peut-on appeler les civic techs “démocratie numérique”, lorsque certains n’y ont pas accès ? Que faire de la partie de la population déconnectée ? La co-directrice de “Décider Ensemble” explique ici que les civic techs doivent être considérées comme des outils de complémentarité aux dispositifs présentiels et non des alternatives. En effet, ces plateformes n’ont pas pour but de déplacer la vie politique sur le web, mais sont avant tout un lieu d’échanges permettant d’obtenir une représentation la plus réaliste et transparente possibles des réclamations et volontés des citoyens.
Partager sur :