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Environnement
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Objets connectés et transition énergétique : le bon mix ?

20.01.2022

Les objets connectés peuvent constituer de bons alliés de notre transition énergétique. Comment ? En nous rendant acteurs de notre consommation. À condition de rester vigilants sur leur impact.

Le numérique est un incontournable de nos sociétés modernes : il nous sert à communiquer, à gérer nos comptes bancaires, à nous informer et nous éduquer, à effectuer nos démarches administratives… et maintenant, il investit le domaine de l’écologie.

En effet, nos pratiques quotidiennes sont amenées à devoir changer en faveur de la préservation de notre planète. Les technologies numériques nous ont amenés à faire évoluer la manière dont nous nous alimentons, dont nous suivons nos performances sportives, dont nous veillons sur nos proches ou bien encore sur notre propre santé… Mais c’est aussi un outil au service de la transition énergétique !

Pour rappel, le terme transition énergétique renvoie au passage du système énergétique actuel - s’appuyant sur des énergies fossiles - vers un bouquet énergétique basé prioritairement sur des ressources renouvelables et non carbonées. Quel est l’apport du numérique dans cette opération ? Et plus concrètement, comment les objets connectés peuvent-ils nous aider à concrétiser notre ambition écologique ?

Les objets connectés, gestionnaires de notre consommation

Apparus à la fin des années 90, le nombre des objets connectés dans le monde est passé de 5,9 milliards en 2017 à 7 milliards en 2018 (11,7 milliards fin 2020 rien qu’en France). À l’horizon 2025, on devrait compter 26 milliards d’objets connectés en service en Europe. Ces objets nous distraient, nous relient, nous servent à travailler et aujourd’hui, on attend aussi d’eux qu’ils nous aident à faire des économies d’énergie. Et où consomme-t-on le plus ? Chez nous !

Les objets connectés en lien avec la gestion de notre maison relèvent de la domotique, ou littéralement « informatique de la maison ». Le terme englobe la gestion automatisée de tous les appareils et les systèmes intégrés à l’habitat. Ainsi, les objets connectés peuvent nous permettre d’ajuster à nos besoins et nos habitudes notre consommation d’électricité, de chauffage… même à distance !

Le modèle abouti de la domotique relève de la maison entièrement connectée dite « intelligente », ou encore smart home : une habitation qui intègre au moins deux outils numériques pour la contrôler. À ce stade, on parle d’internet des objets dans la mesure où toutes les données des objets physiques sont entièrement transmises par le réseau mondial. Cela concerne principalement trois types de systèmes : les thermostats, l’éclairage et la climatisation.

Le but de cette technologie est d’assurer une consommation énergétique économique et adaptée à nos modes de vie grâce à un meilleur suivi et un contrôle optimal.

Le numérique allié des fournisseurs d’éléctricité

Les objets connectés sont aussi utilisés, à plus grande échelle, par les fournisseurs d’énergie. Prenons l’exemple de l’électricité.

Engie (groupe français spécialisé dans l’énergie) a par exemple développé des solutions de smart-metering : dispositifs qui renseignent le consommateur sur sa consommation via des compteurs intelligents. Le compteur Linky en est la parfaite illustration. Plus de 80 % des foyers en seraient aujourd’hui équipés. Grâce à ce système, il est possible de calculer à la fois l’énergie électrique consommée, mais aussi, celle produite par un foyer. Par exemple, si j’ai des panneaux photovoltaïques, l’énergie que je produis sera aussi prise en compte.

Le smart grid (ou réseau de distribution d’électricité « intelligent ») constitue une autre application à la fois numérique et écologique. Le terme décrit un système capable d’ajuster les flux d’énergie entre le consommateur et le distributeur. Son but est de prendre en compte les besoins des utilisateurs afin de leur assurer un approvisionnement durable et sûr à moindre coût. Avec ce mode de gestion énergétique, il est possible de réduire la consommation de certains équipements ne nécessitant pas d’être alimentés - voire de la couper en cas de fortes tensions sur le réseau.

L’objectif des smart metering/grids est au moins triple :

  • réduire l’impact environnemental du système électrique.
  • impliquer les individus dans leur consommation en leur donnant le moyen de mieux la contrôler.
  • encourager la production d’électricité décentralisée pour qu’elle se rapproche au plus près de là où elle est consommée.

Les objets connectés restent néanmoins énergivores

L’avenir de la planète, dont dépend celui de l’humanité, passe par la sobriété et la responsabilité de chacun. Après l’Accord de Paris (adopté en 2015), la COP 26 réitère ses premiers objectifs incluant notamment celui de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. La transition énergétique de la France vise ainsi à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Est-ce que les objets connectés peuvent contribuer à réaliser cette ambition ? Quel bilan peut-on faire de leur rôle en matière de sobriété énergétique ? Paradoxalement, leur fonctionnement exige une consommation d’énergie importante. Plus problématique, on estime aujourd’hui que les économies qu’ils permettent de réaliser ne parviendraient pour l’heure pas à compenser les dépenses énergétiques nécessaires à leur fonctionnement.

Le besoin d’une connectivité constante s’appuie sur une infrastructure énergivore (des serveurs, des routeurs…). De plus, les batteries de ces appareils ont besoin d’être régulièrement rechargées ou d’être reliées au réseau électrique en permanence.

Dès 2013, l’IAE (l’Agence Internationale de l’énergie) a ainsi calculé que les appareils connectés au niveau mondial consommaient annuellement 616 Twh (térawatt/heure, ou milliards de kwh). 400 Twh assurent leur maintien en veille. Les 216 Twh restants contribuent à alimenter la connectivité réseau afin de garantir le transfert de données. Un tel volume dépasse la consommation de deux pays comme la Finlande et le Canada.

Ces appareils consommeraient en définitive quasiment autant en veille qu’en étant connectés. Compte tenu de l’essor des objets connectés, comment réduire leur consommation énergétique et les rendre plus efficaces ? L’école Wis, spécialisée dans le digital, propose 3 axes d’amélioration :

  • Trouver une alternative à la connectivité permanente et prévoir des connexions ponctuelles pour éviter des consommations d’énergie inutiles.
  • Réduire les capteurs et les fonctionnalités de nos appareils.
  • Optimiser le mode veille.

En définitive, les objets connectés sont incontestablement sur la voie de la transition écologique. Cependant, il nous revient de rester conscients de leur impact énergétique, afin de favoriser les solutions les plus optimisées, compatibles avec un mode de vie réellement plus sobre. Comptons pour cela sur les acteurs du numérique pour innover sans cesse et nous offrir des outils de plus en plus efficaces !


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