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Hygiène numérique
Article

Où en est la transition écologique des géants du numérique ?

09.01.2022

Surnommés les BIG 5 du secteur technologique, les GAFAM apparaissent souvent plus puissants que nos gouvernements et omniprésents dans notre quotidien. Mais quel est leur impact environnemental, et comment le limitent-elles ?

En 2020, le secteur du numérique représentait entre 3 et 4 % des émissions mondiales de CO2, se plaçant devant le secteur aérien civil. Les gaz à effet de serre (GES) émis par le monde numérique seraient en outre appelées à doubler d’ici à 2025 si le secteur continue de se développer à sa vitesse actuelle. Ces émissions sont réparties entre la production de biens électroniques et l’utilisation de terminaux, data centers et réseaux. Devant ce constat alarmant, les entreprises du numérique sont confrontées à la nécessité d’adopter au plus vite une stratégie de réduction de leurs émissions carbone, à commencer par les géants d’Internet : les GAFAM.

Les GAFAM sont au centre de nombreuses polémiques (protection des données de Facebook, conditions de travail chez Amazon, évasion et optimisation fiscale, désinformation…), dont une nouvelle qui concerne ces cinq mastodontes du monde numérique : leur impact environnemental.

Que font les GAFAM pour alléger leur empreinte carbone ?

  1. Google

La firme de Sundar Pichai a investi dans des projets de captation du méthane, un GES moins présent dans l’atmosphère, mais beaucoup plus polluant que le dioxyde de carbone.

Google a aussi affirmé que 100 % de l’électricité utilisée pour ses activités était d’origine renouvelable, mais cette information est à prendre avec des pincettes puisque dans les faits, Google compense la totalité de son énergie utilisée par des énergies renouvelables. Autrement dit, Google achète autant d’énergie renouvelable que la quantité d’énergie consommée pour ses activités, mais en fonction de la région et du moment de la journée, l’alimentation de certains de ses data centers s’appuie toujours aujourd’hui sur les énergies fossiles.

Son prochain objectif est de n’utiliser en permanence que des énergies renouvelables pour l’ensemble de ses activités (data centers compris) d’ici à 2030, en misant sur les énergies solaire et éolienne et le stockage d’énergie, et en investissant sur ces dernières à grande échelle.

  1. Apple

Depuis 2013, Apple affirme recourir à 100 % d’énergies renouvelables pour alimenter ses data centers. Une tendance que l’entreprise de Tim Cook souhaite élargir à la production de ses appareils et à ses chaînes d’approvisionnement avec pour objectif la neutralité carbone en 2030.

Longtemps critiqué pour favoriser l’obsolescence programmée et inciter ses clients à acheter sans cesse de nouveaux modèles d’appareils et accessoires, Apple a depuis investi dans des programmes de recyclage de ses équipements, tout comme les mises à jour iOS sont désormais accessibles à un plus grand nombre de modèles anciens qu’auparavant.

  1. Facebook

En 2020, la firme de Mark Zuckerberg publiait son rapport annuel dans lequel elle affirme avoir réduit ses émissions de GES de 94 % et avoir atteint la neutralité carbone.

Les actions mises en place et communiquées par la firme de Cambridge sont :

  • l’alimentation en électricité renouvelable (solaire et éolien) de ses data centers
  • la réduction de sa consommation d’eau et son engagement à restituer à la nature plus d’eau qu’elle n’en consomme
  • la création d’un centre d’informations sur le climat
  • l’investissement dans des projets qualitatifs d’élimination du carbone
  1. Amazon

En 2019, Jeff Bezos lance son « Climate Pledge » dont Amazon est le premier signataire. Les signataires s’engagent à atteindre la neutralité carbone en 2040. Les actions qui vont être implémentées ou le sont déjà concernent :

  • l’utilisation de 100 % d’énergies renouvelables d’ici à 2025
  • une flotte de véhicules électriques pour livrer les commandes (« Shipment Plan Zero »)
  • l’étiquetage des produits « eco-friendly » vendus en ligne
  • les dons d’invendus à des associations pour lutter contre le gaspillage de ressources
  • l’implémentation de « Amazon Second Chance » (recyclage des emballages, recyclage et échange de biens électroniques, réparation d’articles et achat d’articles d’occasion)
  1. Microsoft

Microsoft a pour objectifs de présenter un bilan carbone négatif en 2030, mais aussi de compenser tout le CO2 émis depuis sa création en 1975. L’entreprise de Bill Gates a commencé à s’intéresser à ses émissions carbone dès 2007, et s’affirme neutre en carbone depuis 2012.

Grâce aux projets communautaires de compensation carbone mis en place, Microsoft affirme ainsi avoir impacté positivement plus de 8 millions de personnes dans les pays émergents. En 2020 et pour la sixième année consécutive, Microsoft utilise pour ses opérations aux USA seulement de l’énergie verte.

Enfin, le « Microsoft’s Climate Innovation Fund » qui voit le jour en 2020, s’engage à investir 1 milliard de dollars sur 4 ans dans les nouvelles technologies et projets destinés à lutter contre le changement climatique.

Greenwashing ou véritable transition écologique ?

Les GAFAM semblent prendre au sérieux la question environnementale en mettant en place des actions concrètes. Mais qu’en est-il en réalité ?

  1. Contrats avec les compagnies pétrolières

L’ONG Greenpeace dénonce dans son dernier rapport certaines activités des GAFAM évaluées comme étant à l’opposé de leurs objectifs de neutralité carbone. Amazon, Microsoft et Google continuent en effet de vendre aux compagnies pétrolières des technologies alimentées par l’IA pour extraire toujours plus de pétrole. Pourtant, l’urgence d’abandonner les énergies fossiles apparaît de plus en plus pressante pour permettre aux États de tenir les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat.

  1. Crédits carbone

Les GAFAM font usage des « crédits carbone » : elles investissent dans des projets à visée environnementale pour compenser leurs propres émissions carbone.

Qu’est-ce qu’un crédit carbone ? C’est l’équivalent d’une tonne de CO2 évitée ou séquestrée. De nombreuses entreprises se servent aujourd’hui de la compensation carbone pour mettre en avant le fait qu’elles ont atteint la neutralité carbone. Mais cette façon de fonctionner n’implique-t-elle pas un effet pervers, en permettant aux entreprises de continuer à polluer plutôt que de véritablement réduire leurs émissions ?

  1. Publicités en ligne intensives et incitation aux achats

Les modèles économiques de Facebook et Google reposent avant tout sur la publicité en ligne. La publicité intensive en ligne semble pourtant contraire à une politique ambitieuse de réduction de ses gaz à effet de serre, impliquant une approche globale de son impact sur la société et les comportements de consommation. En effet, la publicité diffusée au sein des campagnes diffusées via Facebook et Google favorise l’expansion de notre société de consommation, en incitant à l’achat et au renouvellement d’équipements parfois fonctionnels. La publicité en ligne favorise ainsi in fine une cadence de production toujours plus élevée, nécessitant de recourir à des ressources naturelles importantes (eau, électricité, matières premières).

De même pour le business model d’Amazon, géant de l’e-commerce dont les prix bas et les livraisons express incitent les utilisateurs à acheter toujours plus, et plombent le bilan environnemental de l’entreprise, contrainte de recourir de plus en plus à l’aérien et à accroître son nombre de convois routiers pour respecter ses délais de livraison contraints. Tout ceci sans compter l’impact lié aux retours de commandes des clients insatisfaits, ou bien encore aux volumes des emballages de colis. On estime d’ailleurs qu’Amazon aurait émis en 2020 60,64 millions de tonnes métriques de CO2, soit 19% de plus qu’en 2019.

Et pour terminer : comment réduire son empreinte carbone en ligne ?

Voici quelques conseils :

  • Garder ses appareils numériques le plus longtemps possible, les réparer, les recycler, préférer le reconditionné au neuf et des labels de fabricants respectueux de l’environnement
  • Déclencher rapidement la veille de son ordinateur, smartphone, tablette, etc.
  • Éteindre complètement ses appareils numériques plutôt que de les mettre en veille
  • Débrancher sa box quand on s’absente, débrancher ses câbles de chargeur quand on ne les utilise pas
  • Stocker ses fichiers localement plutôt que sur le cloud
  • Se désabonner des newsletters inutiles, faire le tri dans sa boîte mail, éviter d’envoyer des e-mails trop lourds
  • Installer un moteur de recherche eco-friendly comme Lilo ou Ecosia

Aller plus loin

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Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !

Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.

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