Drague 2.0 : la révolution de la rencontre ?
Aucun aspect de la vie n’échappe désormais au numérique, et bien entendu, amour et vie sentimentale ne dérogent pas à la règle. En 2023 et à l’heure du tout connecté, les célibataires ont à leur disposition toute une offre de services web pour les aider à créer de nouvelles relations.
Trouver l’amour sur Internet n’était au début pas très bien vu. Cela ne rentrait pas dans les codes, ce n’était pas la façon « normale » de se rencontrer et de se mettre en couple, voire c’était même un peu… ringard. Les couples précurseurs en la matière évoquaient d’ailleurs rarement comment ils s’étaient rencontrés.
Mais les temps ont bien changé et en l’espace de 50 ans, la vision romantique et conservatrice du couple a été plus que chamboulée. La drague en ligne s’est démocratisée pour devenir la norme. De nos jours, se mettre en couple via Internet est devenu aussi banal que de rencontrer son partenaire sur son lieu de travail, au cours d’une soirée ou par l’intermédiaire d’amis, voire même plus courant.
Car trouver l’amour en ligne présente des avantages certains. Derrière un écran, la timidité et la gêne disparaissent. On a également plus de temps pour discuter et apprendre à se connaître avant la rencontre en chair et en os.
Les rencontres en ligne sont aussi différentes des rencontres traditionnelles dans le sens où elles permettent d’élargir son champ des possibilités, de rencontrer des personnes que l’on n’aurait peut-être pas eu l’occasion de croiser autrement. Enfin, elles permettent d’entrer plus facilement en relation avec des personnes avec qui l’on a des choses en commun, grâce aux différents critères de recherche et aux apps de dating spécialisées.
Ces vingt dernières années, le marché de la rencontre en ligne s’est considérablement développé, et le panorama des sites et des applications de rencontres n’a cessé de se transformer.
Petit chronologie de la rencontre en ligne
Nous pouvons retenir plusieurs dates marquantes de l’histoire des rencontres sur Internet :
● Années 1960 : Deux étudiants d’Harvard lancent Operation Match sur une machine IBM qui analyse les réponses des participants à la question de savoir quel serait leur premier rendez-vous idéal.
● 1966 : TACT (Technical Automated Compatibility Testing) est un service de rencontres informatiques conçu par deux employés d’IBM, où des ordinateurs traitent les réponses aux questionnaires des participants et parviennent à identifier des compatibilités selon des critères socio-culturels ou encore psychologiques.
● Années 1980 : Le Minitel permet aux utilisateurs de converser entre eux grâce aux « messageries roses » payantes telles que 3615 Ulla. Ils peuvent se rencontrer de manière virtuelle et totalement anonyme, une aubaine pour les grands timides qui ne sont pas toujours à leur aise dans le cadre d’une rencontre physique.
● 1995 : **Match.com **est le premier site web de dating à proposer aux Américains de se rencontrer virtuellement.
● 1997 : Netclub.com est le premier site de rencontres à être lancé en France.
● 2002 : Les internautes français découvrent Meetic. Les sites où les utilisateurs peuvent se rencontrer par affinité vont commencer à se développer.
● 2008 : Adopte Un Mec est le premier site de rencontres où ce sont uniquement les femmes qui choisissent avec qui elles veulent échanger en ligne.
● 2009 : La première dating app qui permet de rencontrer des personnes grâce à la géolocalisation est lancée et c’est Grindr. C’est aussi la première application de rencontre gay !
● 2012 : Tinder fait son apparition, et avec lui le concept du ‘swipe’ ou balayage, pour plus vite choisir avec qui on souhaite entrer en relation. Tinder va révolutionner le secteur et contribuer à accélérer la démocratisation de la rencontre en ligne.
Qu’en est-il de la drague en ligne aujourd’hui ?
En France, on estime que près de 40 % des couples qui se sont formés en 2021 s’étaient rencontrés sur Internet, dont plus de la moitié via une application ou un site de rencontres.
Ce chiffre prouve à quel point la rencontre en ligne est entrée dans les mœurs. Les modes et les habitudes concernant les relations amoureuses évoluent avec la société et suivent les tendances : elles se « numérisent », comme de nombreux aspects de la vie humaine désormais.
La rencontre amoureuse et numérique est dorénavant une activité « domestique », puisqu’au lieu de sortir de chez soi, on peut entrer en contact avec bien plus de personnes et avoir des échanges virtuels dans le confort et l’intimité de sa propre maison.
En outre, la crise sanitaire a contribué à fortement accélérer le développement de ces nouvelles habitudes, désormais inscrites dans le quotidien de nombre de Français. Les confinements à répétition ont complexifié les rencontres, et la distance sociale a d’autant plus poussé celles et ceux en manque de contact humain vers les sites et app de rencontre. En 2021, un milliard de matchs ont eu lieu sur Bumble, soit 25 % de plus que l’année précédente, et plus de neuf milliards de messages ont été échangés sur l’application, 40 % en plus par rapport à 2020.
Cette même année, un tiers des Français était inscrit sur un site de rencontre à un moment de l’année, alors qu’ils n’étaient que 11 % en 2006.
Plus de vingt ans après leurs débuts, les applications et sites de rencontres se sont déclinés en nombreuses versions de niche pour répondre à différents segments d’utilisateurs : aujourd’hui, on trouve des apps par tranche d’âge, orientation sexuelle, religion, centres d’intérêt, signe astrologique, pour n’en citer que quelques-uns.
L’envers du décor…
Cependant, les rencontres virtuelles ne sont pas toujours aussi roses qu’elles veulent bien le laisser paraître. Les sites et applications de dating peuvent être source de fortes désillusions chez leurs utilisateurs. 25 % d’entre eux se disent déçus par leur expérience car celle-ci reste virtuelle, et qu’ils ne parviennent pas à rencontrer en personne les utilisateurs avec qui ils discutent en ligne.
Les expériences vécues par les femmes et les hommes sur les sites et applications de rencontre peuvent parfois prendre de très mauvaises tournures, en étant marquées par la frustration de l’absence de “matchs” pour les uns, ou bien encore, de l’autre côté du spectre, par des interactions relevant du harcèlement et / ou de l’agression. Une étude du Monde parue dès 2019 alertait amplement sur ces dérives divisant femmes et hommes.
En outre, l’amour en ligne n’est pas exempt de personnes mal intentionnées et de faux profils, en quête non pas d’amour mais d’opérations de manipulation ou d’arnaques en ligne. L’un des plus célèbres d’entre eux est sans doute Simon Leviev, qui s’est vu consacrer un documentaire, “L’Arnaqueur de Tinder”, sur Netflix. La prudence doit donc être de mise.
Comment protéger sa vie privée sur internet ?
Introduction
“Je n’ai rien à cacher”. Voici souvent la réponse que l’on aurait tendance à donner lorsque l’on nous demande de faire attention à notre vie privée sur internet. Or dans un monde où l’exploitation des données personnelles est un modèle économique devenu banal et dans lequel la cybersurveillance s’installe dans certains pays, il ne suffit plus d’avoir “rien à cacher” pour s’inquiéter de la protection de sa vie privée.
Nous sommes de plus en plus connectés, c’est un fait et le web fait partie intégrante de notre vie sociale, professionnelle, administrative et citoyenne à un point de non retour. Il la facilite grandement mais cette facilité a un prix : le risque de retrouver sa vie dans ses moindres détails à la disposition d’individus ou corporations mal intentionnés.
La maîtrise de notre vie privée repose essentiellement sur notre capacité à gérer nos données personnelles, à la fois techniquement mais aussi dans nos usages. Il faut donc agir, mais comment ?
Réduire son empreinte en ligne
Les données personnelles sont une somme d’informations qui sont traitées informatiquement et peuvent être associées à un individu. Si certaines données peuvent permettre d’identifier immédiatement une personne (nom, prénom), le croisement de certaines données à priori inoffensives peut mener à son identification.
Quelles données à risque ?
Une donnée personnelle constitue toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable, on y distingue :
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les données liées à l’identité
Nom, prénom, genre, adresse postale, adresse email, numéro de téléphone, numéro de carte d’identité et passeport, numéro de sécurité sociale, et toute autre donnée qui peut mener à ces données et conduire à l’identification de l’individu. -
les habitudes de navigation
Il s’agit de données comportementales propre à notre usage du web sur ordinateur ou mobile. L’expérience utilisateur sur les sites, applications et autres réseaux sociaux est scrutée et optimisée dans le but de conserver le plus longtemps l’utilisateur sur le site et personnaliser les publicités auxquelles il va être soumis. Les fameux cookies et autres trackers stockées sur votre navigateur le permettent. -
les contenus des messages que nous échangeons
Les emails et messages envoyés via les messageries instantanées s’ils sont interceptés peuvent constituer une grave ouverture sur notre vie privée. Nous y partageons souvent des informations de l’ordre de l’intime et ils sont souvent liés à l’authentification sur le reste des services que nous utilisons. -
les achats en ligne
Toutes nos habitudes d’achats, nos commandes, nos paniers d’achat, les cartes de paiement sauvegardées. -
les informations financières
Les information de connexion à nos comptes bancaires, les cartes bancaires, les moyens de paiement alternatifs comme Paypal nécessitent une sécurisation maximale. -
les informations de santé
Les informations détenues par votre médecin, l’assurance maladie et autres mutuelles sont désormais numérisées. La captation de ces information par des sociétés ou individus malveillants pourraient avoir des conséquences désastreuses.
Qui peut voir mes stories ?
Une story c’est l’histoire de votre journée, racontée par des photos et des vidéos, disponible 24h. Elle est visible par vos amis et followers, autant de fois qu’ils le désirent, et permet un partage d’expériences. Attention donc à ne pas partager des informations trop intimes !
Les stories, qu’est-ce que c’est ?
Les stories sont un moyen ludique de faire un reportage quotidien sur votre vie et vos activités, sans envoyer le contenu à une personne spécifique mais en le laissant libre d’accès à votre réseau.
Le concept de story a vu le jour à la sortie de l’application Snapchat en 2011. Le réseau social s’est fait connaître grâce au “contenu éphémère”. En effet, tout le réseau social repose sur le partage de messages privés, images et vidéos, qui s’autodétruisent au bout d’un temps défini. La story s’inscrit également dans cette ligne puisqu’elle permet de partager pendant 24h des contenus à toute sa liste d’amis, visionnable autant de fois qu’on le désire.
Le concept est un réel succès et n’a pas tardé à être imité par les autres réseaux sociaux. Instagram a été le premier à suivre ce modèle, en avril 2016, suivi de WhatsApp, et de Facebook un an plus tard et enfin de LinkedIn en 2020.
Si à nos yeux, une story ne dure que 24h, sachez que toutes les applications gardent les contenus dans un coin de leur mémoire. Faites donc bien attention avant de poster !
Instagram a instauré la possibilité d’épingler ses stories et de les mettre à la une de son compte. Ces stories sont donc consultables sans contrainte de temps.
Qui peut voir ma story ?
Lorsque vous publiez du contenu dans votre story, plusieurs options s’offrent à vous selon le réseau social dans lequel vous postez :
Sur Instagram, si votre compte est public, votre story sera accessible aux utilisateurs qui vous suivent et même ceux qui ne vous suivent pas. N’hésitez pas à modifier vos paramètres pour contrôler la diffusion de vos messages.
Quelques astuces pour gérer vos stories sur Instagram :
- mettre mon compte en mode privé pour limiter la portée de la story à ses followers ;
- masquer ma story à une liste d’utilisateurs ;
- utiliser le mode Amis Proches pour limiter le visionnage d’une story aux personnes sélectionnées ;
- regarder la liste des utilisateurs ayant vu ma story ;
- désactiver la réponse à ma story ;
- désactiver le partage de ma story par les autres utilisateurs.
Sur Snapchat, les choses sont différentes. Un seul paramètre est disponible : la visibilité de votre story.
Vous avez le choix entre 3 options :
- tout le monde ;
- vos amis ;
- personnalisé (si vous voulez limiter ce mode à certains de vos amis).
Les paramètres généraux sont agrémentés de paramètres spécifiques à chaque contenu publié en story.
Lors de la publication d’une story, Snapchat vous laisse ainsi quatre possibilités :
- une story visible de tout le monde ;
- une story privée dans laquelle vous serez le seul contributeur et dans laquelle vous sélectionnez les utilisateurs qui peuvent la voir ;
- une story personnalisée dans laquelle vous pouvez admettre d’autres contributeurs ;
- une story délimitée dans laquelle seuls vos amis et les amis de vos amis proches peuvent contribuer et voir votre story.
Sur Facebook, vous pouvez contrôler avec qui vous partagez votre story et modifier les paramètres de confidentialité à tout moment. À côté de votre story en bas à droite, cliquez sur le sélecteur d’audience :
- Public : vos amis et abonnés Facebook, ainsi que les personnes avec lesquelles vous avez discuté sur Messenger, voient vos stories. Tous vos abonnés peuvent voir votre story, mais seuls vos amis peuvent y répondre.
- Amis et contacts : vos amis Facebook et vos contacts Messenger voient vos stories.
- Amis : seuls vos amis Facebook voient votre story sur Facebook et dans l’application Messenger. Vos contacts Messenger ne voient pas votre story.
- Personnalisé : vous pouvez autoriser certains utilisateurs à voir vos stories.
À noter que sur toutes les plateformes, si votre compte est public et que vous ajoutez un hashtag et une localisation, votre publication sera centralisée avec les autres stories mentionnant ces informations. Attention donc à ce que vous publiez !
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