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Risques numériques
Parcours

Que faire face au cyberharcèlement ?

120min
03.04.2022

Notions abordées

  • Identifier le cyberharcèlement
  • Identifier les bons interlocuteurs
  • Comprendre comment faire face

Pré-requis

  • Matériel : accès à un ordinateur

Le harcèlement est le fait de tenir des propos ou d’avoir des comportements répétés ayant pour but ou effet une dégradation des conditions de vie de la victime. Cela se traduit par une dégradation de la santé physique ou mentale de la personne harcelée. C’est la fréquence des propos et leur teneur insultante, obscène ou menaçante qui constitue le harcèlement.

Source : Cyber-harcèlement (harcèlement sur internet)

Le harcèlement devient du cyberharcèlement à partir du moment où les propos et les comportements caractéristiques du harcèlement basculent en ligne. Dans ce cas, les réseaux sociaux, les services de messagerie instantanée, les forums, les jeux vidéo multijoueurs et les blogs sont par exemple concernés. Les propos en cause peuvent être des commentaires, des vidéos, des montages (photos ou vidéos) ou de simples messages sur des forums. Que ces échanges soient publics ou privés, ils sont punissables par la loi.

À travers ce parcours, Numérique Ethique vous propose des solutions pour mieux identifier et faire face au cyberharcèlement.



Les enseignants peuvent se retrouver en première ligne, comme témoins de situation de cyberharcèlement subi par un ou plusieurs élèves. Pauline Escande-Gauquié, Maître de conférences au CELSA et co-auteur de “Monstres 2.0, l’autre visage des réseaux sociaux” vous explique comment agir au sein du milieu scolaire.


Pour vous accompagner en tant qu’enseignant et pour sensibiliser vos élèves, MAIF a rassemblé dans ce webinaire enregistré le 17 novembre 2021, des experts pour éclairer le sujet. A travers des exemples concrets, des conseils pour repérer le cyberharcèlement; initier le dialogue avec vos élèves et des solutions pour agir, signaler et lutter.

Étape 1 : comprendre le cyberharcèlement

1. A l’école / au collège / au lycée

Selon Médiamétrie, les jeunes français reçoivent leur premier smartphone à l’âge de 9 ans et 9 mois en moyenne, soit avant même l’entrée au collège. Dès cette étape franchie, l’enfant se retrouve connecté au monde, à ses camarades et potentiellement à des personnes qui peuvent lui nuire. Très tôt et alors que leur éducation sociale mais aussi culturelle et médiatique est loin d’être achevée, les enfants se voient exposés à ce que le web offre de meilleur, mais aussi de pire.

Équipés au quotidien de notre panoplie habituelle, constituée de smartphones et d’Internet à volonté, sommes-nous réellement hyperconnectés et nomophobes ? Comment en sommes-nous arrivés là et quel avenir nous attend ?

Le harcèlement prend généralement (mais pas exclusivement) racine dans les différences : physique, couleur de peau, sexe, orientation sexuelle, handicap, vêtements… Et avec les smartphones, le harcèlement ne se limite plus à l’enceinte de l’école. Avec un téléphone connecté en permanence, plus de répit possible pour les victimes, qui risquent de voir affluer à longueur de journée les publications et messages haineux les prenant pour cible. Et dès lors que l’âge d’acquisition d’un smartphone se réduit, ces situations peuvent concerner des enfants de plus en plus jeunes, et donc plus fragiles.

Les réseaux sociaux et les outils numériques décuplent l’impact des actes de harcèlement, poussant parfois les victimes au suicide. Des solutions existent pour endiguer la progression du cyberharcèlement, par exemple en responsabilisant les plateformes en ligne et les élèves.

2. Comment identifier, détecter un cas de cyberharcèlement ?

Comment alors identifier ces mécanismes de cyberharcèlement qui se produisent via des moyens de communication hors de la portée des adultes ? Le cyberharcèlement est défini comme “un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule”.

Ce dernier point est important : la victime est souvent isolée, à l’écart du groupe, marginalisée. Il s’agit là d’une situation qui, identifiée par les parents ou les professionnels de l’éducation, doit appeler à la vigilance. De nombreux autres signes peuvent également aider à repérer le cyberharcèlement : anxiété, faible estime de soi, désintérêt soudain du smartphone, plaintes récurrentes, baisse d’intérêt pour les activités, troubles du sommeil, chute des résultats scolaires, menaces (se faire du mal ou faire mal aux autres)…

3. Dans le monde professionnel

On considère parfois à tort que le cyberharcèlement est une affaire de jeunes, dépassés par la traduction numérique de rapports de domination et de comportements toxiques liés au monde scolaire, et souvent inconscients de l’impact de leurs actes. Or le cyberharcèlement ne s’arrête pas comme par magie en même temps que les études. Il peut très bien se poursuivre dans le monde du travail, en prenant de nouvelles formes.

Au travail, le harcèlement moral ou sexuel peut remplacer la mise à l’écart en raison de l’origine sociale par exemple, ou bien s’y ajouter. Le cyberharcèlement dans le monde professionnel peut même être plus pernicieux qu’en dehors. Si le bourreau est un supérieur hiérarchique, il peut devenir très difficile d’en parler ou de s’autoriser à se défendre. Par peur d’être mis au placard, de ne pas obtenir de promotion, d’être poussé à la démission ou de devoir quitter son travail. Là encore pour la victime, rien ne s’arrête à la sortie du bureau, ceci à cause de nos moyens de communication en ligne.

Étape 2 : comprendre les conséquences

1. Les conséquences pour la victime

Selon un rapport des Nations Unies, les conséquences pour la victime peuvent être nombreuses et dévastatrices. A l’école, les résultats scolaires peuvent dégringoler et compromettre l’avenir de la victime. Elle peut se couper de ses parents, de ses proches et se renfermer sur elle-même. Sa vulnérabilité devient ainsi de plus en plus forte.

Le cyberharcèlement génère également une quantité de stress intense chez la victime. Or, le stress peut avoir à plus ou moins long terme des conséquences graves sur la santé physique et mentale : maladies cardiaques, insomnie, paranoïa et dépression.

Dans les cas les plus extrêmes, par exemple lorsque la victime est fragilisée par un contexte familial compliqué, le cyberharcèlement peut conduire la victime à se mutiler voire se suicider, parfois à un âge très jeune. C’est pour cela qu’aujourd’hui, de nombreuses solutions existent pour lutter contre le cyberharcèlement et qu’il est primordial d’exprimer ce que l’on ressent et ce que l’on subit.

2. Que risquent les auteurs de cyberharcèlement ?

Le cyberharcèlement est un délit. Il est de ce fait puni par la loi. Les peines encourues se sont alourdies récemment :

  • Si l’auteur est majeur, il risque 2 ans de prison et 30 000 € d’amende. La peine maximale peut aller jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende si la victime a moins de 15 ans.

  • Si l’auteur est un mineur de plus de 13 ans et la victime a plus de 15 ans, il risque 12 mois de prison et 7 500 € d’amende.

  • Si l’auteur est un mineur de plus de 13 ans et que la victime a moins de 15 ans, il risque 18 mois de prison et 7 500 € d’amende.

  • Pour la mise en ligne d’images intimes d’une autre personne sans son consentement, la peine est de 2 ans de prison et 60 000 € d’amende.

Des règles spécifiques s’appliquent pour les sanctions et les peines des mineurs de moins de 13 ans. Dans tous les cas, ce sont les parents des auteurs mineurs, quel que soit leur âge, qui seront responsables civilement. Ils devront indemniser les parents de la victime.

Espaces de liberté, on ne peut toutefois pas tout faire sur les réseaux sociaux. Si vous êtes témoin ou victime de l’un de ces actes, parlez-en !

Étape 3 : faire face au cyberharcèlement

1. Comment se préserver ?

Selon l’UNICEF, 12,5 % des enfants français ont déjà été victimes d’actes de cyber-violence. Voici quelques conseils pour bien réagir face au harcèlement numérique.

Il n’existe malheureusement pas de solution miracle pour se protéger intégralement du cyberharcèlement. Néanmoins, des stratégies existent pour le prévenir, avec pour règle d’or de “garder sa vie privée vraiment privée” :

Bien choisir ses “amis” sur les réseaux sociaux :

  • Ne pas accepter les demandes d’inconnus et bloquer le compte si l’internaute insiste.
  • Effectuer un signalement du compte auprès de la plateforme concernée.

Basculer ses comptes en mode privé :

  • Instagram
  • Facebook
  • Twitter
  • Snapchat
  • Ne jamais partager les identifiants et les mots de passe de ses comptes de réseaux sociaux, même avec ses meilleurs amis.
  • Parler du cyberharcèlement avec des personnes de confiance (parents, personnels de l’éducation, amis proches).

Si être actif sur les réseaux sociaux nécessite généralement d’y partager des contenus, ces derniers peuvent atteindre des cibles allant parfois au-delà de la sphère privée. Pour s’assurer de contrôler son image, mieux vaut garder la main sur ses posts. Voici quelques conseils essentiels à avoir en tête avant de cliquer sur le bouton “publier”.

A lire pour garder le contrôle sur les réseaux sociaux :

Acculturation
Risques numériques
Fiche pratique

Comment garder le contrôle sur ses publications ?

Si être actif sur les réseaux sociaux nécessite généralement d’y partager des contenus, ces derniers peuvent atteindre des cibles allant parfois au-delà de la sphère privée. Pour s’assurer de contrôler son image, mieux vaut garder la main sur ses posts. Voici quelques conseils essentiels à avoir en tête avant de cliquer sur le bouton “publier”.

De l’utilité de modérer ses posts…

“Quel message suis-je en train d’envoyer et à qui s’adresse-t-il ?” C’est la question qu’il faudrait toujours se poser avant de poster un contenu sur les réseaux sociaux.

Que les choses soient claires, tous vos tweets ne sont pas lus par le plus grand nombre. Il suffit néanmoins d’un retweet par la bonne personne pour que l’audience d’une publication soit démultipliée. Il n’est pas rare, par exemple, que le tweet d’un particulier soit repris par un organe de presse pour illustrer un fait d’actualité.

Sur Instagram aussi, l’audience ne se limite pas aux simples followers. Si un compte est public, n’importe qui peut voir les story et les photos. Et lorsqu’on y ajoute des stickers de localisation et des hashtags, l’audience s’étend à tous les gens proches de vous ou tous les gens qui suivent cet hashtag, ce qui peut signifier des milliers de personnes !

Sur les réseaux sociaux, tout est question de point de vue, pas de contexte. Il faut donc garder en tête que les publications partagées peuvent porter préjudice dans plusieurs situations, notamment dans le cadre professionnel. Notre vie privée et nos prises de position passées ou présentes peuvent ainsi nous desservir.

D’où l’importance de se poser à chaque fois la question : cette information représente-t-elle un intérêt suffisant pour être publiée, considérant les dommages qu’elle peut causer ? Si la réponse est non, peut-être vaut-il mieux la réserver à ses amis proches ou ne pas la publier !

… Et de contrôler les règles de confidentialité

Pour maîtriser l’audience de ses posts, le plus simple reste encore de prendre en considération les règles de confidentialité liées à ses différents comptes.

Les applications utilisées via Facebook nécessitent de les autoriser à accéder à son compte. Il faut rester vigilant quant aux fonctionnalités auxquelles ces applications ont accès de sorte qu’elles ne publient pas sans notre autorisation.

Par exemple sur Facebook, il est possible de choisir à quelle audience se destinent nos publications selon 5 typologies :

  • public : visible par n’importe qui ;
  • amis sauf : visible par tous les amis sauf par certains ;
  • amis spécifiques : visible par les amis sélectionnés ;
  • amis : uniquement visible par nos amis ;
  • moi uniquement : uniquement visible par nous ;
  • personnalisé : permet de publier à une liste d’amis, ou encore à des amis géographiquement proches etc…

Sur Twitter et Instagram, il est possible de passer son compte en “privé”. Dès lors, seules les personnes autorisées peuvent voir les posts. Sur Instagram, il est aussi possible de publier des stories destinées à un nombre restreint de personnes, triées à l’avance, “des proches”.

Quoi qu’il en soit, et quel que soit son âge et ses usages des réseaux sociaux, il est nécessaire de garder en tête qu’aucune des publications n’est anodine, et qu’il vaut mieux sélectionner avec soin les contenus postés et choisir attentivement les paramètres de confidentialité que l’on y applique.

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05.09.2020
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Il ne faut jamais oublier que la victime n’est pas responsable de ce qui lui arrive. Si certains comportements peu prudents entraînent du cyberharcèlement, ce sont bien les bourreaux qui sont les vrais responsables.

2. Vers qui se tourner

Lorsqu’on est victime de cyberharcèlement, il est souvent difficile d’en parler : la honte de le subir ou la peur de ses bourreaux sont des éléments qui incitent au silence. Pourtant, c’est l’enfermement dans le silence qui peut conduire au drame. Mais alors, vers qui se tourner ?

En tant que victime :

Contactez E-enfance au 3018 pour être accompagné, savoir quoi faire et comment agir.

Parlez-en à vos parents ou à des personnes de confiance (les personnels de l’éducation nationale).

En tant que témoin :

  • Contactez le 3020.
  • Engager une procédure disciplinaire : seuls les représentants légaux de la victime peuvent entamer des démarches de nature judiciaire afin d’identifier le harceleur et/ou d’engager des poursuites pénales.

La plupart des ados ont été témoins de cyberharcèlement et il peut arriver qu’ils y aient eux-mêmes contribué. En tant que parent, comment pouvez-vous les protéger tout en respectant leur vie privée ? Faut-il regarder leurs messages privés ? Toutes les infos sont dans la Boîte à réponses de l’UNICEF.

3. Comment vaincre le cyberhacèlement

La réponse varie selon le statut de la personne. Voici ce que nous recommandons.

En tant que victime :

  • ne pas répondre aux commentaires,
  • se déconnecter de l’ensemble de ses comptes en ligne,
  • conserver les preuves en faisant des captures d’écran,
  • ne surtout pas rester seul : il faut parler du cyberharcèlement à des personnes de confiance.

En tant que témoin :

  • signaler les contenus aux plateformes,
  • supprimer les contenus reçus,
  • ne pas ajouter de commentaires,
  • signaler la situation,
  • si possible, apporter son soutien à la victime pour ne pas la laisser seule.

Plus de 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire en France. Si le harcèlement sévit depuis de longues années dans les cours de récré, les réseaux sociaux lui ont donné une nouvelle ampleur, très loin des scènes de la Guerre des boutons. Retrouvez nos conseils pour faire face au cyberharcèlement dans notre article dédié.

Pour approfondir :

Risques numériques
Article

Comment vaincre le cyberharcèlement ?

Plus de 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire en France. Si le harcèlement sévit depuis de longues années dans les cours de récré, les réseaux sociaux lui ont donné une nouvelle ampleur, très loin des scènes de la Guerre des boutons.

En effet, les réseaux sociaux n’ont pas amélioré la situation, au contraire une nouvelle forme de harcèlement a émergé : le cyberharcèlement. Rassurés par l’anonymat, et aveuglés par l’instantanéité de la publication de leurs réflexions, il semble désormais plus facile pour les jeunes de s’acharner sur un camarade. Mais alors comment faire pour lutter contre cette pratique dévastatrice ?

Faire appel à des associations… et à des applications

Plusieurs associations ont été créés pour aider les victimes. La plupart de ces structures proposent des formes de soutien psychologique, pour réussir à rompre la bulle de silence dans laquelle s’enferme souvent les cibles du cyberharcèlement. C’est un service que propose E-Enfance, qui a mis en place le numéro net Écoute 08 00 20 00 00. Au-delà de l’écoute et du conseil, l’association propose de contribuer aux retraits d’images ou propos blessants concernant la victime sur les réseaux sociaux. Mais face à l’ampleur du problème, de nombreuses autres organisations ont vu le jour tel que Cybhar’so ou Respect Zone.

En complément du travail des associations, une application permet de bloquer les messages des harceleurs pour protéger les victimes : Bodyguard. Créée en 2017 par un jeune entrepreneur français, cette app offre un dispositif de filtrage qui permet à l’utilisateur de ne pas voir les commentaires haineux grâce à un algorithme qui les masque et les bloque. L’appli est aujourd’hui utilisée par plus de 30 000 personnes. Un des plus connus ? Bilal Hassani qui a fait l’objet de milliers de commentaires homophobes sur les réseaux sociaux.

D’autres plateformes, comme Cyber Help, proposent un dispositif d’alerte qui une fois enclenché, va analyser la situation de cyberharcèlement dans laquelle se trouve la victime et la contacter afin de lui apporter un soutien psychologique et des solutions. Avec cette application, l’émetteur du message est aussi prévenu, et peut être découragé à poursuivre ses agressions.

Profiter des quelques ressources qu’offrent les réseaux

Lorsque l’on subit du cyberharcèlement, il faut se protéger, ses données numériques et soi, c’est-à-dire sécuriser ses informations personnelles qui figurent sur internet : photos, numéro de téléphone, adresse etc., mais aussi, verrouiller ses comptes sur les réseaux grâce aux paramètres de sécurité que proposent les plateformes.

Le réseau social où a eu lieu le cyberharcèlement peut aussi être contacté. La plupart de ces réseaux, Twitter, Facebook, Instagram ou encore Snapchat, propose les dispositifs “Bloquer” et “Signaler” qui permettent d’avertir le réseau. Les modérateurs pourront alors décider de supprimer ou suspendre la publication et/ou l’auteur incriminées, si les conditions d’utilisation du réseau ou la loi sont enfreintes.

S’entourer… de captures d’écran

La victime peut porter plainte, pour cela il faut des preuves, il est donc important de prendre un maximum de captures d’écran des propos injurieux dont la victime est la cible, afin de pouvoir aller déposer une plainte au commissariat, ou auprès du Procureur de la République. L’agresseur pourra alors encourir des peines importantes : un an à deux ans d’emprisonnement et 15 000€ d’amende qui peuvent s’élever à 30 000€ si l’avenir professionnel de la victime peut être compromis.

Soulignons que l’Etat cherche à être de plus en plus actif à ce sujet, en souhaitant obliger les plateformes comme Facebook, Twitter, YouTube, à supprimer le plus rapidement possible les commentaires et publications malveillants. Le projet de loi sur l’anonymat sur Internet cherche également à mettre fin à ce fléau en permettant une meilleure identification des agresseurs.

24.09.2020

4. Comment demander le retrait des contenus ?

Une victime de cyberharcèlement peut devoir faire face à des contenus offensants ou privés publiés sans son autorisation. Il faut alors se tourner vers de l’aide extérieure pour obtenir leur retrait.

Si vous êtes victime d’une publication malveillante sur internet (texte, vidéo, photo,…), vous pouvez la signaler et demander qu’elle soit retirée. Vous pouvez aussi porter plainte contre l’auteur de la publication et contre l’hébergeur du site. L’auteur de la publication sera sanctionné si sa publication enfreint la loi (racisme, injure, atteinte à la vie privée…). L’hébergeur pourra être réprimé s’il est prouvé qu’il a délibérément publié ou laissé en ligne ce contenu illicite.

Sur le thème du cyberharcèlement :

Parentalité numérique
Fiche pratique

Comment éviter et lutter contre le cyber-harcèlement ?

Le cyber-harcèlement possède bien des formes, messages injurieux, montages photo, menaces et intimidations sur soi ou ses proches, piratage de ses comptes personnels en ligne, diffamation et usurpation de son identité… Si sa définition varie, le cyberharcèlement est une triste réalité. Il reste pourtant un phénomène mal compris et dont la gravité est trop souvent sous-estimée.

Que faire si quelqu’un commence à me cyber-harceler ?

Si un individu mal intentionné vous harcèle sur un réseau social, certaines fonctionnalités vous permettent d’y mettre fin. Vous pouvez par exemple bloquer ou filtrer les messages d’une personne sur à peu près n’importe quel réseau social, sans avoir de motif et sans temps d’attente. Si un cyber-harceleur tient des propos injurieux ou déplacés à votre encontre, vous pouvez aussi signaler son compte auprès de l’application ou du réseau social en question. À savoir qu’aujourd’hui, sur des plateformes comme Instagram, il est possible de désactiver les commentaires, ce qui permet de se prémunir des réflexions malintentionnées et visibles par tous. Il est également possible depuis peu sur Twitter de choisir les personnes qui auront le droit de répondre à vos publications.

Si vos recherches sur Internet révèlent que le harceleur publie des informations nuisibles sur vous dans d’autres espaces en ligne, faites une réclamation auprès des modérateurs/gérants du site externe. Dites que vous considérez cela comme une situation de harcèlement en ligne et exigez qu’ils bloquent l’IP du harceleur et qu’ils enlèvent ses messages.

Si le harcèlement continue après avoir demandé à la personne d’arrêter, contactez le fournisseur de service Internet du harceleur. La plupart des IPs ont des politiques claires concernant l’interdiction de l’utilisation de leurs services pour harceler une autre personne. Cherchez également quels organismes ou agences de votre pays ou communauté peuvent mener une enquête et agir.

Dans tous les cas, conservez toute preuve de communication avec le harceleur mais ne les altérez en aucun cas. Et surtout parlez-en à votre entourage ! Vous pouvez également vous rendre sur E-enfance et Seriously, des plateformes qui accompagnent les victimes et qui donnent des pistes pour lutter contre le harcèlement en ligne.

Quelles conséquences juridiques pour le harcèlement ?

Le harcèlement “classique” est puni par la loi française, il se définit ainsi : “le fait de harceler autrui par des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende.“ Il en est de même pour le harcèlement en ligne. Aussi, si vous connaissez quelqu’un victime de harcèlement ou ligne, ou que vous en êtes vous-même victime, vous pouvez porter plainte.

Comment limiter les effets du harcèlement en ligne ?
Tout d’abord, faites attention aux informations personnelles que vous partagez en ligne, dans vos mails, sur les réseaux sociaux et les forums de discussion. Il est très facile de glaner des informations sur l’endroit où vous vivez, vos lieux préférés et les gens qui vous sont chers d’après vos messages et photos. Plus le harceleur trouve d’informations sur vous, plus il risque de faire des dégâts.

Les réseaux sociaux changent sans arrêt leur politique de respect de la vie privée, et il est conseillé de contrôler la configuration de vos données personnelles pour vous assurer que vous partagez ces informations avec ceux en qui vous avez confiance. Vous pouvez également empêcher certains utilisateurs de voir vos publications ou d’interagir avec vous en accédant aux paramètres de confidentialité du réseau social et passer “en mode privé”.

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08.11.2020
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Se tester sur le cyber-harcèlement

Un quiz de 10 questions pour tester soi-même ses connaissances ou animer une session en public.

Le cyberharcèlement est un fléau qui peut surgir sans prévenir et avoir des répercussions néfastes importantes sur notre vie. Comment le détecter et y remédier ?

Accéder au quiz sur le cyber-harcèlement