Métavers : nouveau monde utile ou divertissement illimité ?
Le métavers, une énième “révolution technologique”, pose question. Est-ce le nouveau gadget d’une génération ultra-connectée, ou un réel bouleversement des usages numériques à venir ?
Les discussions autour du “métavers” - metaverse en anglais - rappellent la démocratisation d’Internet il y a 25 ans. Le grand public accédait alors à un espace virtuel à découvrir et à construire, dans lequel il fallait apprendre à se repérer pour s’instruire, travailler, s’amuser, ou communiquer.
Mark Zuckerberg, le fondateur et actuel patron de Facebook, décrit le métavers comme “le futur d’internet”. Il a d’ailleurs renommé son entreprise Meta en 2021, laissant peu de doutes concernant ses intentions. Mais de quoi parle-t-on au juste ? Est-ce un jeu vidéo, ou une nouvelle technologie révolutionnaire ? Pourquoi toutes les plus grandes entreprises cherchent à le conquérir ?
Voyons ce qui se cache derrière le métavers, nouvel eldorado numérique de notre époque.
Le Métavers, c’est quoi ?
Le métavers est un cyberespace qui évolue en permanence, même quand vous n’y êtes pas connecté. Ce n’est pas une technologie à part entière, mais plutôt un changement dans notre façon d’interagir sur Internet.
En d’autres termes, voyez-le comme un environnement virtuel accessible à tous, dans lequel nous serions représentés par nos avatars numériques. La combinaison de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle ambitionne de permettre aux utilisateurs de vivre des expériences digitales plus “réelles” avec d’autres communautés, afin de bâtir leur propre monde.
L’économie virtuelle au cœur du système
Une des grandes nouveautés apportée par le métavers est directement liée à l’économie des crypto-actifs. La notion de propriété digitale, bien qu’elle puisse sembler abstraite, a pris forme. Chaque utilisateur peut créer, acheter et vendre des biens numériques, puis les transférer entre les différents mondes qu’il explore. Avec l’aide des NFTs - des jetons de cryptos agissant comme des certificats de propriété d’un élément numérique - le métavers semble offrir la perspective d’un marché florissant pour les créateurs. Et chacun peut y contribuer.
Quelques chiffres sur le métavers :
- Facebook (devenu Meta) a investi 10 milliards de dollars pour se développer dans ces univers parallèles ;
- le marché des métavers pourrait atteindre 800 milliards de dollars avant 2030 ;
- l’industrie du jeu vidéo serait la grande gagnante, et pourrait dépasser les 400 milliards de dollars de valorisation en 2024.
Un jeu immersif, sans aucune limite ?
Dans un métavers, la réalité virtuelle est au cœur de l’expérience. Elle permet de profiter pleinement des possibilités offertes. Grâce à un casque ou à des lunettes connectées, les utilisateurs sont immergés dans un autre monde qu’ils peuvent rejoindre pour accéder à une nouvelle réalité vécue en virtuel : faire du shopping avec leurs cryptomonnaies, jouer au poker, affronter un ogre, assister à une réunion d’entreprise ou tout simplement se promener. Tout devient virtuellement possible, en quelques clics seulement.
Toutefois, l’industrie la plus présente dans le métavers à l’heure actuelle est celle du jeu vidéo. Récemment, nous apprenions que Sony et Lego avaientt investi 2 milliards de dollars dans l’éditeur de jeu vidéo Epic Games, qui a entre autres développé le célèbre jeu Fortnite. Le but de cet investissement : propulser les efforts d’Epic Games, un des pionniers dans la conquête des métavers.
L’éditeur Niantic (PokemonGo) est également intéressé. La start-up désormais valorisée à 9 milliards de dollars compte bien développer son propre métavers. Et elle s’en donne les moyens, après avoir levé 300 millions de dollars en 2021 pour “jouer un rôle essentiel dans la prochaine transition informatique”.
Certains projets se connectent au réel
Au-delà du potentiel d’amélioration de l’expérience des gamers, le métavers pourrait aussi contribuer à de nombreux secteurs d’activité de nos sociétés modernes. Plusieurs projets en cours de développement cherchent à utiliser le métavers comme un outil à notre service, et non pas comme une façon d’échapper à la réalité.
Par exemple, Bill Gates prédit que les réunions d’entreprise seront transférées dans le métavers d’ici deux à trois ans. La visioconférence manque de connexions entre humains comparée à une réunion “physique”. Grâce au métavers, une expérience plus immersive, bien qu’elle soit virtuelle, pourrait améliorer les interactions entre des équipes de plus en plus morcelées depuis que le télétravail se généralise. Dès lors que le matériel et les logiciels nécessaires seront plus accessibles, ces pratiques pourraient être adoptées à grande échelle pour le bien-être des salariés.
Pour d’autres entreprises, le métavers peut jouer un rôle essentiel dans le support client. Au lieu d’un appel téléphonique classique, parfois désagréable, le métavers permettrait au personnel d’assistance de guider “physiquement” les clients dans la résolution de leurs problèmes. Cela permet à l’entreprise d’économiser du temps et des moyens, tout en offrant au client une meilleure expérience.
Certains projets devraient également voir le jour très prochainement dans le domaine de l’éducation, et les possibilités sont immenses. À terme, il y a fort à parier que la simulation en condition réelle pourrait faire partie intégrante des cursus scolaires.
Il est également possible de profiter de la capacité divertissante du métavers dans un but éducatif, en utilisant la gamification. Cette méthode consiste à appliquer les mécanismes des jeux vidéo à des secteurs plus traditionnels (comme par exemple l’apprentissage de la géographie) grâce à différents leviers : dimension sociale, systèmes de quêtes et de récompense, ou encore compétition.
Les infrastructures sont là, il ne reste plus qu’à s’en servir à bon escient pour bâtir, ensemble, un nouveau monde numérique qui réponde à nos attentes et à nos besoins. Encore faut-il que nous parvenions à nous en saisir avant que les géants du numérique en décident autrement…
L’écologie digitale, ou l’art de la sobriété numérique heureuse ?
À votre avis, le numérique est-il un frein, ou un moteur de la transition écologique ? La question divise la société. Lumière (en 6 questions-réponses) sur l’écologie digitale, un mouvement qui pourrait bien mettre un terme positif au débat.
Connaissez-vous le coût énergétique d’un seul like ? Il est estimé en moyenne à 0,025 Wh. La majorité d’entre nous l’ignore, car ce coût est le plus souvent passé sous silence.
Chaque jour, nous sommes pourtant 4 milliards à nous connecter au moyen de 34 milliards d’équipements numériques. Bilan de la facture : beaucoup de likes, 4 % des émissions de gaz à effet de serre et 6 à 10 % de la consommation électrique mondiale. Sous couvert de cloud, nos services digitaux fonctionnent grâce à des infrastructures qui sont, elles, bien matérielles — et énergivores. Le réseau internet par exemple : si la Toile formait un pays, celui-ci serait le 3ème consommateur d’électricité mondial. Si cela semble impressionnant, ce n’est pourtant qu’un début, car l’univers numérique est en pleine expansion, avec une croissance exponentielle. Selon le journaliste Guillaume Pitron, auteur de l’enquête L’enfer Numérique, à terme, le numérique pourrait ainsi devenir « la plus grande infrastructure de l’histoire ». Mais cette expansion a une limite. D’après le collectif Green IT, si nous n’agissons pas, le numérique pourrait constituer d’ici une génération une ressource (immatérielle) critique non renouvelable. Cela signifie que l’avenir d’internet, mais aussi la mémoire de nos sociétés modernes, dont une partie sommeille dans des data centers, est désormais en jeu.
Conscient de ces enjeux, le mouvement pour un numérique responsable travaille à trouver des solutions durables, c’est-à-dire écologiques.
Qu’est-ce que l’écologie digitale ?
Selon l’étude du cabinet Occurrence commandée par l’ONG Digital for the Planet, 91 % des Français interrogés considèrent l’écologie digitale comme un sujet politique et sociétal majeur. Mais parmi eux, 75 % avouent leur ignorance à ce sujet.
L’écologie digitale (ou numérique) désigne le courant de pensées, la démarche techno-sociétale qui fédère les acteurs engagés en faveur d’un numérique responsable, c’est-à-dire soutenable et profitable pour la planète, la société et les personnes. Ce mouvement favorise notamment les usages et les technologies les plus éthiques, les plus économiques et les plus durables : celles qui génèrent le plus « d’externalités positives » (c’est-à-dire de bienfaits et d’économies).
En quoi cela consiste-t-il ?
L’écologie digitale vise en priorité la sobriété numérique de nos sociétés, qui n’est pas synonyme de décroissance, mais de croissance éclairée, c’est-à-dire raisonnable et raisonnée. Dans son manifeste intitulé Sobriété Numérique : les clés pour agir, Frédéric Bordage explique que ce principe vise à réduire assez la place du numérique dans nos vies pour supprimer ses méfaits sur nos sociétés et sur notre planète. Promouvoir les communs numériques, systématiser le réemploi de nos équipements, employer les données environnementales (dites « d’intérêt général »), ou encore favoriser une transformation digitale responsable des entreprises (comme Transfo.green), représentent quelques-uns des principaux leviers d’actions écologiques en faveur de la sobriété numérique.
Pourquoi la sobriété numérique ?
Comme nous l’avons vu en introduction, le train de vie numérique (et énergétique) actuel de nos sociétés n’est pas soutenable à moyen-long terme.
Pour réduire ce train de vie sans renoncer complètement à nos modes de vie, deux grandes solutions existent relevant de la sobriété : l’écoconception des équipements (en amont), et leur réemploi (en aval). La fabrication de nos équipements numériques (soit l’extraction des minerais et leur transformation en composants électroniques) représenterait en effet à elle seule plus de la moitié de l’impact environnemental lié au secteur. Fabriquer moins d’équipement, rallonger leur espérance de vie et leur donner si possible une seconde vie diminuerait donc massivement cet impact. Actuellement, rappelons que seulement 10 % à 20 % de nos terminaux seraient réemployables.
Qui sont les leaders français de ce mouvement ?
Un riche écosystème d’acteurs publics et privés engagés en faveur d’un numérique responsable s’inscrivent aujourd’hui dans une démarche écologique.
Les plus influents sont l’Institut du Numérique Responsable, l’ONG Digital for the Planet, le collectif GreenIt.fr, l’initiative Planet Tech’Care et le think tank The Shift Project. Le Ministère de la Transition Écologique a également pris part au mouvement avec l’écosystème Greentech Innovation. Du côté des entreprises, citons entre autres l’opérateur téléphonique TeleCoop, le premier opérateur d’intérêt collectif engagé en faveur d’un numérique responsable. L’entreprise encourage en effet ses utilisateurs à la sobriété d’usage, notamment en limitant ses offres mobiles.
Que fait la France en matière d’écologie digitale ?
La France et plus largement l’Europe sont à l’avant-garde du numérique responsable.
En France, on assiste même à l’émergence d’une régulation environnementale du numérique inédite au monde. Le 12 janvier 2021, le Sénat a adopté à l’unanimité la proposition de loi visant à « Réduire l’Empreinte Environnementale du Numérique en France » (REEN). Ce texte est le premier projet de loi à se saisir de l’impact environnemental du numérique en lui apportant des solutions concrètes. L’indice de réparabilité prévu par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire intègre également un volet consacré au numérique. Objectif affiché : atteindre d’ici 5 ans 60 % de taux de réparation des équipements électriques et électroniques.
Comment responsabiliser ma vie digitale ?
Inscrire sa vie digitale dans une démarche plus écologique est à la portée de tous ! Au quotidien, chacun peut notamment réduire l’empreinte environnementale de ses usages numériques. Mais gardez à l’esprit que les grandes entreprises sont les premières responsables de l’impact du secteur.
Voici les cinq écogestes les plus efficients :
- éteindre ses appareils électriques la nuit
- débrancher sa box internet en cas d’absence
- éviter le suréquipement
- privilégier la télévision et la radio quand cela est possible,
- conserver le plus longtemps possible ses équipements, les recycler et les remplacer par des produits reconditionnés.
Pour aller plus loin, on vous recommande We Act for Good, l’application écoresponsable de WWF.
Aller plus loin
Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !
Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.
Le métavers sera-t-il bon ou mauvais pour la planète ?
Alors que le métavers, comme les réseaux sociaux avant lui, inquiète déjà quant aux dommages collatéraux qu’il pourrait entraîner sur la santé mentale de ses utilisateurs, c’est désormais à la menace environnementale de pointer le bout de son nez.
Nous entendons beaucoup parler du métavers depuis octobre 2021 et l’annonce en grande pompe par Mark Zuckerberg de la mutation du célèbre Facebook en Meta, engageant ainsi un investissement massif dans le développement de « l’Internet du futur », qui représenterait pour certains l’avènement du web 3.0.
En réalité, les métavers ne sont pas nouveaux, et M. Zuckerberg n’a rien inventé du tout. Le terme « métavers » est cité pour la toute première fois dans un roman de 1992, Snow Crash écrit par Neal Stephenson (le nom du roman en français est Le Samouraï Virtuel). Soit dit en passant, ce roman de science-fiction met en scène l’un des pires futurs dystopiques que l’on pourrait imaginer.
Depuis les années 2000, plusieurs métavers ont par ailleurs déjà été créés dans le secteur des jeux vidéo (Active Worlds en 1995, Le Deuxième Monde en 1997, Second Life en 2003, etc.).
En quoi consiste brièvement le métavers ?
En résumé, le métavers est un univers virtuel, parallèle à notre monde physique, persistant et interactif. Dans cet univers qui mélange réalité virtuelle, réalité augmentée et intelligence artificielle, les utilisateurs s’y déplacent et interagissent entre eux sous la forme d’avatars.
Au sein de ce monde du futur à mi-chemin entre réel et virtuel et hautement interactif, les avatars peuvent acheter, vendre et s’échanger des NFT (non-fungible token) grâce aux cryptomonnaies. Ainsi, il semble clair que le métavers crée de grandes opportunités commerciales pour les marques et s’avèrera être un excellent outil de communication, comme le sont devenus les réseaux sociaux.
On pourrait penser que le métavers, étant un monde entièrement virtuel, ne représenterait pas de réelles menaces pour l’environnement. C’était sans compter l’enchevêtrement de très hautes technologies, très énergivores, nécessaires à son développement et à son bon fonctionnement.
Les hautes technologies et le matériel nécessaires au métavers
Retour sur les technologies qui rendront possibles le métavers et leur impact environnemental.
Les datacenters :
Les métavers ont beau être des mondes virtuels, leur architecture et le nombre astronomique de données informatiques qu’ils vont générer devront être stockées sur des serveurs, eux-mêmes hébergés dans des data centers. Les data centers capteraient aujourd’hui 3 % de la consommation d’énergie mondiale, un chiffre appelé à grandir au regard de la numérisation galopante de notre monde, de la migration des données et applications vers le cloud computing, et de l’augmentation des données informatisées générées par les nouvelles technologies.
Pourtant, les principaux acteurs du numérique ne cessent de mettre en avant la neutralité carbone de leurs opérations, notamment par l’utilisation quasi-totale d’énergies renouvelables ou le recours aux crédits carbone.
L’intelligence artificielle :
L’intelligence artificielle sur laquelle reposera le métavers pour offrir en permanence à ses utilisateurs du contenu qui leur sera adapté se basera sur des algorithmes de deep learning très complexes, nécessitant une immense puissance de calcul et de nombreux serveurs de données.
Les cryptomonnaies et la blockchain :
L’utilisation de la blockchain au sein des métavers crée une économie décentralisée, non contrôlée par une seule et même entité. Les cryptomonnaies utilisées dans la technologie blockchain ont donc vocation à devenir la monnaie virtuelle utilisée au seinde s différents métavers, particulièrement pour la vente et l’achat de NFT.
Pourtant, la blockchain et les cryptomonnaies représentent déjà une menace environnementale grandissante du fait de leurs énormes besoins en électricité. Le minage de cryptomonnaies (en anglais, « mining »), qui consiste pour faire simple en la création de cryptomonnaies par un ordinateur après la résolution d’un problème mathématique, nécessite des ressources énergétiques très élevées.
Avec un engouement croissant pour la blockchain au niveau mondial, cette consommation d’énergie destinée au minage de cryptomonnaies est devenue dramatiquement exponentielle. La blockchain Bitcoin consommerait autant d’énergie sur un an que l’Argentine et la blockchain Ethereum autant que les Pays-Bas…
De même, de nombreux centres de minage implantés autrefois en Chine se sont délocalisés aux États-Unis. La Chine a en effet interdit le minage de cryptomonnaies sur son sol pour des raisons — en partie — environnementales. Le minage de cryptomonnaies s’est en effet révélé bien trop énergivore pour un pays qui vise la neutralité carbone pour 2060 et dont la production d’énergie actuelle est encore largement alimentée par les centrales à charbon.
Aux États-Unis, ce n’est malheureusement pas le même son de cloche, puisque des centrales à charbon sont remises en service pour alimenter en électricité les « fermes de minage », au grand dam des défenseurs de l’environnement — et de l’environnement lui-même.
S’équiper pour aller dans le métavers :
Le matériel informatique que nous utilisons quotidiennement représente un bilan carbone phénoménal, en raison de l’extraction des ressources et l’utilisation d’énergie nécessaire à leur fabrication, de la consommation d’énergie faramineuse nécessaire au bon fonctionnement de ces mêmes appareils, mais également des serveurs où sont stockées toutes les données du web… Sans parler des amas de déchets électroniques que nous créons chaque année et qui, depuis 2021, pèseraient plus lourd que la Muraille de Chine.
S’équiper pour le métavers nécessitera de construire de nouveaux matériels informatiques gourmands en ressources et difficiles à recycler, et qui viendront s’ajouter à la situation déjà critique causée par nos usages numériques.
Le métavers peut-il avoir des répercussions positives sur nos émissions de gaz à effet de serre ?
Il ne faut pas non plus voir le mal partout : le métavers pourrait effectivement avoir des répercussions positives sur certains de nos usages néfastes pour l’environnement, par exemple, au niveau du transport et notamment de nos déplacements professionnels.
Immergées dans un monde virtuel interactif, les personnes pourraient, par exemple, travailler davantage en télétravail, ce qui réduirait les trajets en voiture (la voiture étant le moyen de transport préféré des Français·es pour se rendre sur leur lieu de travail, même pour des trajets courts), tout comme les voyages d’affaires en avion pourraient être radicalement réduits.
Pourtant, il faut là encore prendre ces informations avec des pincettes et les relativiser. Le secteur de l’aviation représenterait entre 2 et 4 % des émissions de GES, et la moitié de ces émissions serait générée par les 1 % de la population mondiale qui prend effectivement l’avion. Le secteur du numérique, aujourd’hui aux prémices déjà bien avancées d’une expansion fulgurante, représenterait en 2022, la même part d’émissions de GES…
Faut-il alors troquer les émissions de GES d’un secteur pour celles d’un autre, dont la croissance future va sans doute s’avérer bien plus forte que celle du secteur de l’aviation ?
La clé d’un futur durable serait donc la sobriété, autant pour les voyages dans les univers virtuels qu’en avion, comme l’a préconisé le 6ᵉ rapport du GIEC, publié lundi 4 avril 2022.
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