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My Lovely Planet : quand jouer, c’est agir pour notre planète

26.05.2022

Un petit studio français veut associer les super-pouvoirs du jeu mobile et de la blockchain pour fédérer des millions de joueurs en faveur de la planète. Clément Le Bras, son fondateur, nous raconte l’histoire de ce projet aussi ambitieux qu’innovant.

My Lovely Planet est un peu le Candy Crush des green games.

En apparence du moins, ce jeu mobile engagé, gratuit et destiné au grand public ressemble aux têtes d’affiche des app stores. Comme dans Animal Crossing, vous créez, prenez soin et personnalisez votre île paradisiaque. Et comme dans Candy Crush, vous vous divertissez, seul ou à plusieurs, avec des mini-jeux faciles et amusants entre vos trajets de bus. Mais à la grande différence de ces jeux, dans My Lovely Planet, chacune de vos actions peut avoir un impact positif réel pour la planète. En plantant un arbre sur votre île virtuelle, vous plantez vraiment un arbre dans le monde réel. Le but du jeu ? Devenir un acteur de la protection de la planète.

Le modèle économique de cette boucle de jeu vertueuse est aussi classique qu’efficace : My Lovely Planet comporte des publicités et des achats in-app. 15 % du chiffre d’affaires est reversé à des ONG engagées en faveur de la protection de la planète. Clément Le Bras, le créateur du jeu, semble s’être bien entouré : Eden Reforestation assure le volet protection des forêts, Sea Shepherd celui de la biodiversité marine et Plastic Bank le nettoyage des océans. La SPA est également de la partie. Quand je l’interroge sur la nature des publicités, Clément fait référence à Goodeed, une alternative solidaire à la réclame traditionnelle. « Comme sur Facebook, les publicités seront ciblées et personnalisées. Mais à terme, nous voulons travailler avec des régies engagées. »

Plastic crush

Le développement de My Lovely Planet a commencé à l’automne 2020.

Clément me raconte que le projet serait parti d’un double constat : « chaque année le jeu mobile rassemble des millions de joueurs et génère une quantité colossale d’argent ». En effet, les chiffres sont impressionnants : « en 2020, nous avons cumulé 5 millions d’années de temps de jeu sur mobile, soit un revenu de 70 milliards de dollars ». Pourquoi ne pas orienter cette énergie extraordinaire au profit d’une grande cause ? Moins de deux ans plus tard, la bêta privée de My Lovely Planet voit le jour. Une équipe de huit personnes, basée à Laval, au sein de la technopole régionale, travaille aujourd’hui à temps plein sur la bêta publique du jeu, prévue pour fin juin.

Tout s’est passé très vite, car Clément n’en est pas vraiment à son premier projet. En 2015, à la fin de ses études, cet ingénieur diplômé des Mines Paris co-fonde Lilo, le 1er moteur de recherche français et solidaire. En l’espace de 6 ans, Lilo a permis de reverser plus de 4 630 000 millions d’euros à des associations. L’engagement sociétal semble être le dénominateur commun des différents projets de Clément. « Tout comme Lilo, l’objectif de My Lovely Planet est de [permettre à chacun de] donner du sens à sa consommation. » Le jeune entrepreneur me rapporte que les cours de Jean-Marc Jancovici, fondateur de The Shift Project, ont beaucoup contribué à sa sensibilisation. « Ma mission à Madagascar, où j’ai été confronté à l’extrême pauvreté, a été également une expérience fondatrice. »

My Lovely Coin

Le financement du jeu s’est fait progressivement, subvention par subvention.

Au printemps 2021, Clément et son équipe lancent une campagne de financement participatif sur KissKissBankBank. La campagne permet à l’équipe de lever 15 597 euros et de valider en passant la promesse du projet. Ce dernier reçoit alors le soutien de la Banque Postale et intègre #MakeitaBetterPlace, le programme de valorisation de projets à impact lancé par KKBB.

Début 2022, c’est le prix Unity for Humanity. Ce programme de subvention récompense chaque année les meilleurs jeux à impact développés sur le moteur du même nom. Une petite consécration qui valide la dimension ludique du projet, un aspect crucial pour Clément. « C’est important que My Lovely Planet soit un bon jeu, que les gens prennent du plaisir en jouant. »

Début 2022, le projet a pris un nouveau tournant : Clément et son équipe ont décidé d’intégrer la blockchain au fonctionnement de leur jeu en lançant le jeton écologique My Lovely Coin ($ MLC) sur Tezos. Un choix mûrement réfléchi selon l’ingénieur. « Je savais que la blockchain pouvait avoir un impact environnemental négatif. C’est pourquoi nous avons choisi une méthode à faible empreinte environnementale. » La preuve d’enjeu (POS), la blockchain choisie par Clément, serait en effet deux millions de fois moins polluante que la preuve de travail (POW).

Quand je l’interroge sur ses raisons, le jeune ingénieur évoque les enjeux énergétiques soulevés par la blockchain. « C’est une technologie de rupture, elle va révolutionner nos usages. Il est crucial que son développement s’oriente dans le sens de la planète. » Clément m’informe d’ailleurs que le site tldr.earth recense les NFT engagés en faveur de l’environnement.

Engagement multijoueur

Si tout va bien, My Lovely Planet devrait voir le jour cet été, mais l’aventure ne fait que commencer pour Clément et son équipe. L’ambition est grande : fédérer à travers le monde une communauté engagée en faveur de la protection de la planète.

« Nous visons 100 millions de joueurs. Cela représente environ un 1/3 des joueurs de Candy Crush. » Une telle communauté pourrait constituer un levier d’influence capable de peser dans les débats publics. « L’idée est de canaliser un maximum d’énergies pour la planète. Si demain une entreprise pétrolière décide de miner l’Antarctique, nous pourrons ainsi mobiliser rapidement des centaines de milliers de personnes. »

Depuis quelques années, le mouvement des green games démontre en effet la capacité des développeurs à s’emparer intelligemment des questions écologiques. Mais dans les faits, force est de constater que leur impact reste souvent symbolique.

Si My Lovely Planet rencontre un succès commercial, le projet de Clément pourrait ouvrir la voie à une nouvelle génération de jeux à fort impact environnemental. Et générer au passage des millions d’interactions positives pour la planète.

Environnement
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L'obsolescence "programmée" : complot industriel ou phénomène de notre société ?

Difficile d’affirmer que nos produits seraient sciemment condamnés à mort, dès leur conception, par les fabricants. L’obsolescence est pourtant un véritable sujet environnemental, au vu de l’impact mondial d’une consommation de plus en plus énergivore.

Sans tomber dans le mythe d’un complotisme industriel à grande échelle, il est aujourd’hui légitime de s’interroger sur l’impact de nos modes de consommation, et les perspectives visant à tendre vers un système plus durable et vertueux. La lutte contre l’obsolescence dite “programmée”, ancrée dans le mouvement low-tech, donne vie à des pistes d’améliorations intéressantes.

L’Obsolescence programmée a plusieurs visages

La définition officielle est la suivante : “L’obsolescence programmée se définit par l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit, pour en augmenter le taux de remplacement.”

Autrement dit, c’est la réduction volontaire de la durabilité d’un produit afin d’en vendre plus souvent.

Bien que cette pratique soit illégale en France, et en théorie condamnable, elle reste compliquée à démontrer. Et si le terme historique de “programmée” évoque une sorte de manigance des industriels, nous pouvons aujourd’hui distinguer plusieurs catégories d’obsolescences, plus subtiles, mais tout aussi néfastes pour notre environnement :

  • L’obsolescence technique ou fonctionnelle : un objet cesse de fonctionner au bout d’un certain temps en raison d’une panne d’un de ses composants essentiels. Le remplacement de la pièce et la réparation sont presque impossibles, ou alors peu rentables pour le consommateur.
  • L’obsolescence esthétique : plus insidieuse, cette stratégie consiste à déprécier l’objet actuel dans l’esprit de l’utilisateur. Les campagnes marketing influencent nos décisions grâce aux effets de mode, tout en nous incitant à renouveler des produits encore fonctionnels par de nouveaux modèles plus “performants” et plus désirables.
  • L’obsolescence logicielle : les objets connectés subissent des incompatibilités, et commencent à dysfonctionner en raison d’un manque de support et d’adaptation aux nouvelles mises à jour.

Un cas concret : l’affaire des cartouches d’encre jetables

Les imprimantes à jet d’encre sont régulièrement citées pour illustrer ce système d’abrègement volontaire. En effet, les fabricants comme Epson, HP ou encore Canon furent mis en cause par une plainte pénale suite à des accusations de pratiques d’obsolescence programmée.

Une affaire qui a fortement retenti, entachant les constructeurs d’imprimantes à jet d’encre.

Epson est par exemple accusée de “raccourcir délibérément la durée de vie des imprimantes et des cartouches”. Concrètement, les cartouches seraient déclarées vides, alors qu’elles contiennent encore entre 20 % à 50 % de leur volume initial. Ce qui entraîne un blocage des impressions, prétextant le besoin de renouveler les cartouches.

Epson se défend ardemment contre ces accusations, alors que ses détracteurs l’accusent d’être responsable de l’impact d’une telle pratique :

Selon HOP (Halte à l’Obsolescence programmée), le dépositaire de la plainte, les actions entreprises pour faire condamner le constructeur pourraient à leur tour devenir obsolètes. En effet, l’affaire est toujours en attente de jugement depuis le 18 septembre 2017 (date du dépôt de plainte).

D’autres affaires concernent les constructeurs d’objets connectés comme les smartphones ou les ordinateurs (Apple, Samsung, Huawei, etc.). La durée de vie des batteries, ou encore l’obsolescence logicielle des systèmes d’exploitation utilisés pour faire fonctionner l’appareil correctement sont dans le viseur de la DGCCRF.

Le constructeur californien Apple a par exemple été condamné à régler une amende de 25 millions d’euros suite à une condamnation pour pratique commerciale trompeuse. Les investigations menées révélaient que des mises à jour logicielles diffusées en 2017 pouvaient ralentir artificiellement le fonctionnement des modèles d’iPhone 6, SE et 7.

Les conséquences alarmantes d’une surconsommation encouragée

Quel que soit notre avis sur le progrès technique et la nécessité de consommer dans une société comme la nôtre, les effets néfastes d’une surconsommation d’objets numériques sont indéniables et méritent d’être contraints.

La production de biens irréparables et destinés à être constamment jetés ou remplacés menace notre écosystème à l’échelle mondiale. Les ressources comme les minerais sont surexploitées et détruisent des terres rares. La production des composants, suivie de l’assemblage et de l’expédition aux quatre coins du globe engendrent des émissions de CO2 difficilement soutenables. Un téléphone portable nécessite 70 matériaux différents, et 90 % de l’empreinte écologique d’un appareil est émise lors de sa fabrication. Une fois jetés, ces millions d’objets et leurs composants toxiques sont trop rarement recyclés. Lorsqu’ils ne sont pas récupérés et traités correctement, les équipements obsolètes s’accumulent en monceaux de débris, dégradant fortement leur environnement. L’Asie est le continent le plus touché à l’heure actuelle.

Certaines initiatives cherchent à contrecarrer, voire à réglementer l’obsolescence prématurée de nos objets

À l’échelle des États, tout d’abord. En France, l’obsolescence programmée est considérée depuis 2015 comme une pratique trompeuse et illégale. Certaines réglementations apparaissent comme la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, ou la loi du 10 février 2020 (qui définit les sanctions) relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire.

D’autres acteurs comme HOP mènent chaque jour des actions de sensibilisation et de dénonciation des pratiques d’obsolescence.

Enfin, les consommateurs ont également leur rôle à jouer. Chacun de nous peut se questionner et opter pour une consommation plus responsable, afin d’agir en conséquence.

Aller plus loin

  • Consulter notre article consacré au “Do it yourself”, et aux solutions pour réparer soi-même ses objets avant de s’en séparer. Le Repair Café à Paris organise par exemple des ateliers collaboratifs bénévoles de bricolage d’objets électroménagers.
  • Se tourner vers le marché d’occasion en ligne, notamment pour ses vêtements. On vous en dit plus ici.
  • Trouver et signaler les produits durables sur produitsdurables.fr.
  • Vous ne savez pas vraiment comment recycler vos cartouches d’encre ? Rendez-vous sur cartouche-vide.fr pour les revendre.

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Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !

Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.

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05.12.2021
Environnement
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Le métavers sera-t-il bon ou mauvais pour la planète ?

Alors que le métavers, comme les réseaux sociaux avant lui, inquiète déjà quant aux dommages collatéraux qu’il pourrait entraîner sur la santé mentale de ses utilisateurs, c’est désormais à la menace environnementale de pointer le bout de son nez.

Nous entendons beaucoup parler du métavers depuis octobre 2021 et l’annonce en grande pompe par Mark Zuckerberg de la mutation du célèbre Facebook en Meta, engageant ainsi un investissement massif dans le développement de « l’Internet du futur », qui représenterait pour certains l’avènement du web 3.0.

En réalité, les métavers ne sont pas nouveaux, et M. Zuckerberg n’a rien inventé du tout. Le terme « métavers » est cité pour la toute première fois dans un roman de 1992, Snow Crash écrit par Neal Stephenson (le nom du roman en français est Le Samouraï Virtuel). Soit dit en passant, ce roman de science-fiction met en scène l’un des pires futurs dystopiques que l’on pourrait imaginer.

Depuis les années 2000, plusieurs métavers ont par ailleurs déjà été créés dans le secteur des jeux vidéo (Active Worlds en 1995, Le Deuxième Monde en 1997, Second Life en 2003, etc.).

En quoi consiste brièvement le métavers ?

En résumé, le métavers est un univers virtuel, parallèle à notre monde physique, persistant et interactif. Dans cet univers qui mélange réalité virtuelle, réalité augmentée et intelligence artificielle, les utilisateurs s’y déplacent et interagissent entre eux sous la forme d’avatars.

Au sein de ce monde du futur à mi-chemin entre réel et virtuel et hautement interactif, les avatars peuvent acheter, vendre et s’échanger des NFT (non-fungible token) grâce aux cryptomonnaies. Ainsi, il semble clair que le métavers crée de grandes opportunités commerciales pour les marques et s’avèrera être un excellent outil de communication, comme le sont devenus les réseaux sociaux.

On pourrait penser que le métavers, étant un monde entièrement virtuel, ne représenterait pas de réelles menaces pour l’environnement. C’était sans compter l’enchevêtrement de très hautes technologies, très énergivores, nécessaires à son développement et à son bon fonctionnement.

Les hautes technologies et le matériel nécessaires au métavers

Retour sur les technologies qui rendront possibles le métavers et leur impact environnemental.

Les datacenters :

Les métavers ont beau être des mondes virtuels, leur architecture et le nombre astronomique de données informatiques qu’ils vont générer devront être stockées sur des serveurs, eux-mêmes hébergés dans des data centers. Les data centers capteraient aujourd’hui 3 % de la consommation d’énergie mondiale, un chiffre appelé à grandir au regard de la numérisation galopante de notre monde, de la migration des données et applications vers le cloud computing, et de l’augmentation des données informatisées générées par les nouvelles technologies.

Pourtant, les principaux acteurs du numérique ne cessent de mettre en avant la neutralité carbone de leurs opérations, notamment par l’utilisation quasi-totale d’énergies renouvelables ou le recours aux crédits carbone.

L’intelligence artificielle :

L’intelligence artificielle sur laquelle reposera le métavers pour offrir en permanence à ses utilisateurs du contenu qui leur sera adapté se basera sur des algorithmes de deep learning très complexes, nécessitant une immense puissance de calcul et de nombreux serveurs de données.

Les cryptomonnaies et la blockchain :

L’utilisation de la blockchain au sein des métavers crée une économie décentralisée, non contrôlée par une seule et même entité. Les cryptomonnaies utilisées dans la technologie blockchain ont donc vocation à devenir la monnaie virtuelle utilisée au seinde s différents métavers, particulièrement pour la vente et l’achat de NFT.

Pourtant, la blockchain et les cryptomonnaies représentent déjà une menace environnementale grandissante du fait de leurs énormes besoins en électricité. Le minage de cryptomonnaies (en anglais, « mining »), qui consiste pour faire simple en la création de cryptomonnaies par un ordinateur après la résolution d’un problème mathématique, nécessite des ressources énergétiques très élevées.

Avec un engouement croissant pour la blockchain au niveau mondial, cette consommation d’énergie destinée au minage de cryptomonnaies est devenue dramatiquement exponentielle. La blockchain Bitcoin consommerait autant d’énergie sur un an que l’Argentine et la blockchain Ethereum autant que les Pays-Bas

De même, de nombreux centres de minage implantés autrefois en Chine se sont délocalisés aux États-Unis. La Chine a en effet interdit le minage de cryptomonnaies sur son sol pour des raisons — en partie — environnementales. Le minage de cryptomonnaies s’est en effet révélé bien trop énergivore pour un pays qui vise la neutralité carbone pour 2060 et dont la production d’énergie actuelle est encore largement alimentée par les centrales à charbon.

Aux États-Unis, ce n’est malheureusement pas le même son de cloche, puisque des centrales à charbon sont remises en service pour alimenter en électricité les « fermes de minage », au grand dam des défenseurs de l’environnement — et de l’environnement lui-même.

S’équiper pour aller dans le métavers :

Le matériel informatique que nous utilisons quotidiennement représente un bilan carbone phénoménal, en raison de l’extraction des ressources et l’utilisation d’énergie nécessaire à leur fabrication, de la consommation d’énergie faramineuse nécessaire au bon fonctionnement de ces mêmes appareils, mais également des serveurs où sont stockées toutes les données du web… Sans parler des amas de déchets électroniques que nous créons chaque année et qui, depuis 2021, pèseraient plus lourd que la Muraille de Chine.

S’équiper pour le métavers nécessitera de construire de nouveaux matériels informatiques gourmands en ressources et difficiles à recycler, et qui viendront s’ajouter à la situation déjà critique causée par nos usages numériques.

Le métavers peut-il avoir des répercussions positives sur nos émissions de gaz à effet de serre ?

Il ne faut pas non plus voir le mal partout : le métavers pourrait effectivement avoir des répercussions positives sur certains de nos usages néfastes pour l’environnement, par exemple, au niveau du transport et notamment de nos déplacements professionnels.

Immergées dans un monde virtuel interactif, les personnes pourraient, par exemple, travailler davantage en télétravail, ce qui réduirait les trajets en voiture (la voiture étant le moyen de transport préféré des Français·es pour se rendre sur leur lieu de travail, même pour des trajets courts), tout comme les voyages d’affaires en avion pourraient être radicalement réduits.

Pourtant, il faut là encore prendre ces informations avec des pincettes et les relativiser. Le secteur de l’aviation représenterait entre 2 et 4 % des émissions de GES, et la moitié de ces émissions serait générée par les 1 % de la population mondiale qui prend effectivement l’avion. Le secteur du numérique, aujourd’hui aux prémices déjà bien avancées d’une expansion fulgurante, représenterait en 2022, la même part d’émissions de GES…

Faut-il alors troquer les émissions de GES d’un secteur pour celles d’un autre, dont la croissance future va sans doute s’avérer bien plus forte que celle du secteur de l’aviation ?

La clé d’un futur durable serait donc la sobriété, autant pour les voyages dans les univers virtuels qu’en avion, comme l’a préconisé le 6ᵉ rapport du GIEC, publié lundi 4 avril 2022.

09.06.2022
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