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Fiche pratique

Comment éviter les arnaques au faux profil en ligne ?

5min
23.01.2025

L’affaire où une femme a été victime d’une arnaque impliquant un faux profil de Brad Pitt a mis en lumière les dangers croissants des escroqueries en ligne. Ce cas, fortement médiatisé, illustre la sophistication des techniques employées par les arnaqueurs, souvent qualifiés de “brouteurs”, pour exploiter des identités fictives et mieux manipuler leurs victimes. Ces pratiques sont souvent amplifiées par l’utilisation de technologies modernes impliquant l’intelligence artificielle (IA), à l’instar des deepfakes.
Alors, comment reconnaître et éviter ces arnaques ?

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Qu’est-ce qu’une arnaque aux faux profils ?

Une arnaque aux faux profils consiste à créer une identité fictive, souvent en utilisant des photos attractives ou des photos de célébrités, dans le but de gagner la confiance d’une cible. L’objectif est de soutirer de l’argent, des informations personnelles, ou de provoquer un préjudice émotionnel.

Les arnaques aux faux profils ne sont pas nouvelles. Elles existaient déjà dans les débuts des plateformes de rencontre et des réseaux sociaux. Toutefois, avec l’avènement des nouvelles technologies et l’augmentation du temps passé en ligne, ces escroqueries sont devenues plus sophistiquées et plus répandues, touchant un public toujours plus large…

Comment fonctionnent ces arnaques ?

Les arnaqueurs misent sur des techniques psychologiques et émotionnelles :

  • Profils attrayants : utilisation de photos de célébrités ou d’individus très séduisants pour capter l’attention.
  • Communication rapide et intense : instauration d’un climat de confiance immédiat en bombardant la victime de messages attentionnés ou flatteurs.
  • Demande d’aide urgente : prétextes comme une urgence financière, des frais médicaux, ou un billet d’avion.

Avec les avancées technologiques, les arnaqueurs perfectionnent leurs méthodes :

  • IA et deepfakes : Grâce à des outils d’intelligence artificielle, les escrocs peuvent générer des vidéos ou des images hyperréalistes qui renforcent l’illusion d’authenticité. Le son, les expressions faciales, les mouvements des lèvres et même les gestes corporels sont soigneusement synchronisés pour donner l’impression qu’une véritable personne – souvent une célébrité ou un individu de confiance – s’adresse directement à la victime. Cette précision rend ces manipulations particulièrement convaincantes, augmentant ainsi leur impact émotionnel et leur efficacité.
  • Piratage et phishing : Les cybercriminels peuvent exploiter des techniques avancées pour accéder à des informations sensibles, comme des mots de passe, des adresses ou des données bancaires. Ces éléments sont ensuite utilisés pour personnaliser leurs arnaques, augmentant ainsi leur efficacité en manipulant leurs cibles de manière plus ciblée et convaincante.

Pourquoi faut-il être vigilant ?

Les risques liés aux arnaques aux faux profils sont multiples :

  • Perte financière : transferts d’argent parfois importants.
  • Atteinte émotionnelle : sentiment de trahison et de honte chez les victimes.
  • Vol d’identité : exploitation des informations personnelles pour d’autres activités frauduleuses.
  • Cyberharcèlement : propagation de contenu nuisible ou menaçant.

Conseils pratiques pour éviter les arnaques

L’affaire du faux Brad Pitt a révélé l’ampleur des préjudices que peuvent subir les victimes d’arnaques aux faux profils : pertes financières, harcèlement en ligne, et atteintes psychologiques majeures… Dans ce contexte, il est essentiel d’adopter des réflexes simples mais efficaces pour repérer ces faux profils et se protéger.

Tout d’abord, il est important de vérifier les photos et la biographie : une image trop parfaite ou une biographie floue sont des signaux d’alerte. Soyez également méfiant si une personne devient trop familière trop rapidement ou si elle évite les appels vidéo. Vous pouvez aussi faire une recherche inversée d’images pour vérifier si les photos ont été volées.

Au préalable, protégez-vous en activant les paramètres de confidentialité sur vos réseaux sociaux. Mettez votre profil en privé et limitez le partage d’informations personnelles. Ne transférez jamais d’argent ou ne partagez pas de données sensibles avec un contact en ligne non vérifié. Enfin, méfiez-vous des liens ou pièces jointes suspects, même s’ils semblent provenir d’une source fiable.

Même avec les meilleures précautions, certaines arnaques particulièrement sophistiquées peuvent passer inaperçues. Si vous êtes victime d’un faux profil, il est essentiel d’agir rapidement !

Vous pensez être victime d’un faux profil ?

  1. Commencez par signaler le faux profil directement à la plateforme concernée. La majorité des réseaux sociaux, comme Facebook, Instagram ou LinkedIn, disposent de fonctionnalités dédiées pour alerter leurs modérateurs.
  2. Ensuite, prévenez les autorités compétentes. En France, vous pouvez contacter la plateforme Internet-Signalement via le site Signalement.gouv, vous rendre sur Cybermalveillance, sur le service 17Cyber ou encore joindre le Numéro Vert dédié à la cybercriminalité au 0 800 200 000. Si des pertes financières sont impliquées, portez plainte auprès de votre commissariat ou gendarmerie locale.
  3. Enfin, informez vos proches de la situation pour les sensibiliser et éviter qu’ils ne tombent dans le même piège. Une simple discussion peut leur permettre de détecter des signes d’arnaque et d’agir avec prudence à l’avenir.

Acculturation
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L’IA au quotidien : les grandes avancées de 2024

Née d’un concept de visionnaires dans le milieu du 20ème siècle, l’intelligence artificielle (IA) est devenue un moteur du changement technologique et sociétal. Pourtant, ce n’est que depuis quelques années qu’elle joue un rôle concret dans le monde du travail et dans notre quotidien.

En 2024, de nouvelles innovations ont permis à ce domaine de franchir de nouvelles étapes. Faisons un point sur les dernières avancées en matière d’IA.

Des avancées majeures autour de l’IA générative

Lorsque l’IA générative fait son apparition auprès du grand public en 2022-2023, les connaissances des employés et chefs d’entreprise à ce sujet provenaient essentiellement de campagnes marketing et d’un important buzz médiatique. L’expérience tangible avec l’IA se limitait alors à essayer quelques prompts sur ChatGPT.

Depuis que l’engouement est quelque peu retombé, le monde des affaires a désormais une meilleure compréhension des solutions basées sur l’IA. L’usage plus pertinent de ces solutions est en partie dû à plusieurs innovations importantes dévoilées cette année.

Modèles de Langage Avancés

ChatGPT-4, la dernière itération de la série ChatGPT, a introduit des améliorations significatives en matière de compréhension et de génération de texte. Ce modèle peut générer des contenus plus cohérents, contextualisés et pertinents que son prédécesseur ChatGPT-3. L’algorithme a notamment amélioré sa capacité à garder le contexte sur de longues conversations, rendant les interactions plus naturelles et cohérentes.

Cette version introduit également des fonctionnalités de personnalisation permettant aux utilisateurs d’affiner les réponses selon leurs préférences. Enfin, ChatGPT-4 est capable de comprendre et de générer non seulement du texte, mais aussi d’interagir avec des images, offrant des réponses enrichies et plus complètes.

Génération d’Images

DALL-E, développé par OpenAI comme ChatGPT, est un modèle d’intelligence artificielle capable de générer des images à partir de descriptions textuelles. Depuis sa création en janvier 2021, ses capacités ont été continuellement améliorées. Cette année, DALL-E 2 présente des avancées significatives dans plusieurs domaines clés :

Qualité d’image et résolution :

  • Génère des images avec une résolution plus élevée.

  • Permet de produire des œuvres directement exploitables pour des impressions ou des publications en ligne.

Édition :

  • Capacité d’éditer des images générées en sélectionnant des parties pour les modifier, ajouter de nouveaux éléments ou ajuster des aspects spécifiques.

  • Offre une flexibilité accrue pour personnaliser les images sans compétences techniques.

Reconnaissance et Génération de Styles Artistiques Complexes :

  • Comprend et reproduit divers styles artistiques avec précision (classiques, contemporains, ou abstraits).

  • Génère des œuvres dans des styles particuliers pour des campagnes marketing, des couvertures de livres, ou encore des projets artistiques.

Production de vidéos

Les innovations concernant la production de contenus vidéos sont parmi les plus spectaculaires ces derniers mois. L’IA a continué de prendre de l’ampleur sur diverses utilisations comme l’encodage, le sous-titrage ou encore la traduction automatique, ainsi que des descriptions et résumés vidéo générés en temps réel.

Dans ce domaine, l’entreprise Synthesia fait partie des pionniers. Sa plateforme permet de créer des vidéos avec des avatars numériques qui interagissent en utilisant des scripts textuels. L’outil est par exemple utilisé pour créer des cours en ligne avec des instructeurs virtuels, qui peuvent désormais enseigner dans plusieurs langues avec un seul enregistrement dans leur langue natale, et ajuster le contenu en fonction des besoins des étudiants.

Cette année, Synthesia a amélioré ses avatars numériques de façon significative dans les mouvements faciaux et les expressions. Les avatars peuvent maintenant refléter des émotions complexes, avec des gestes qui paraissent naturels. La prise en main du logiciel est également plus simple et intuitive, augmentant ainsi la productivité et l’accessibilité pour les petites entreprises et les créateurs indépendants.

L’IA dans notre quotidien

Bien que l’IA ait considérablement changé certains secteurs et fonctions dans le monde de l’entreprise, elle est aussi de plus en plus présente dans notre quotidien. Apple, véritable leader technologique mondial, joue un rôle crucial dans le développement et l’intégration de l’IA.

Chaque année, sa conférence annuelle attire l’attention des consommateurs et des professionnels de l’industrie. En 2024, le géant américain a mis en lumière plusieurs avancées majeures, démontrant son engagement à améliorer l’expérience utilisateur et à intégrer des solutions intelligentes dans ses produits phares.

Une conciergerie dans la poche

L’assistant vocal Siri bénéficie d’une meilleure compréhension contextuelle et d’une intégration accrue avec les applications tierces. Grâce à l’IA, Siri peut anticiper nos besoins et suggérer des actions de façon proactive, rendant l’interaction plus naturelle et efficace.

Par exemple, si vous lui dites “Je vais au cinéma ce soir”, Siri peut automatiquement afficher les films à l’affiche près de chez vous, proposer des rappels pour partir à l’heure et même suggérer des options de restauration à proximité du cinéma.

Photographie et Vidéo

Les nouvelles fonctionnalités de la caméra sur les iPhones et iPads utilisent l’IA pour optimiser en temps réel la qualité des images et des vidéos. Cela inclut la reconnaissance des scènes et la stabilisation d’image avancée, permettant de capturer des photos et des vidéos de qualité professionnelle en un clic.

En activant votre caméra ou votre appareil photo lors d’un spectacle ou d’une compétition sportive, vous vous apercevrez que l’IA peut identifier le type de scène et ajuster les paramètres de la caméra pour capturer des images nettes malgré le mouvement rapide.

Santé Connectée

L’Apple Watch intègre des capteurs et des algorithmes basés sur l’IA pour une surveillance précise de la santé, incluant la détection précoce des anomalies cardiaques.

De plus, les programmes de fitness personnalisés, ajustés aux routines et objectifs des utilisateurs, sont également améliorés par l’IA. Cette application dans les dispositifs de santé et de fitness démontre le potentiel de l’IA à améliorer la qualité de vie et la gestion de la santé personnelle.

Ce n’est pas tout !

Des outils similaires ont aussi été proposés par d’autres marques, comme Gemini, une technologie d’intelligence artificielle développée par Google. Gemini peut ainsi répondre à des questions complexes et dispose, sur les smartphones Pixel, d’un mode Gemini Live pour tenir une conversation en temps réel, comme avec un humain. (Une fonctionnalité qui n’est pas encore présente chez Apple.) Autre particularité : la force de Gemini dans le traitement des photographies : un cadrage hors champ, un changement de décor et l’amélioration des photos floues !

5min
25.07.2024
Acculturation
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l’IA au quotidien : Intelligente ou Artificielle ?

l’IA au quotidien : Intelligente ou Artificielle ?

Parmi les inventions étonnantes de ces dernières années, l’Intelligence Artificielle (IA) se fraie un chemin audacieux de l’abstrait vers notre réalité quotidienne, témoignant de son potentiel à remodeler des secteurs cruciaux de notre société.

Ah, l’Intelligence Artificielle ! À peine avons-nous commencé à apprivoiser les subtilités de l’IA générative qu’elle s’incruste déjà dans notre quotidien, à la manière d’un invité surprise lors d’une soirée déjà bien remplie.
Entre Rayban et Meta qui nous promettent une vision “augmentée” de la réalité (pour s’orienter sans sortir son téléphone à chaque coin de rue, et pourquoi pas anticiper la météo en regardant le ciel), on se demande si le fiasco des Google Glass n’était finalement pas une sorte d’entrée avant le véritable festin technologique.
Dans cet article, nous vous emmenons à la découverte des inventions IA les plus originales, loufoques mais de plus en plus concrètes.

L’intelligence artificielle progresse de façon exponentielle depuis plusieurs années

L’Intelligence Artificielle (IA) fait référence à la simulation de l’intelligence humaine, utilisée dans des machines conçues pour penser et travailler comme nous. L’IA a la capacité de se nourrir de l’expérience pour apprendre, décider, ou exécuter des tâches qui nécessitent une intelligence humaine. Il est désormais acté que cette technologie peut améliorer la productivité, réduire les coûts de certaines activités et augmenter la précision des résultats obtenus.

Son utilisation s’est donc largement répandue, au point de transformer plusieurs secteurs de l’économie : la finance, la santé, l’art et la création au sens large, mais également l’éducation et bien d’autres encore.

Cependant, les objectifs de l’intelligence artificielle sont parfois flous. Est-ce une technologie destinée à nous rendre plus pertinents, davantage productifs, ou moins vulnérables ? Découvrons de quoi il en retourne dans cet article.

Le grand public adopte l’IA avec la naissance de ChatGPT

ChatGPT est un produit de la société américaine Open AI, fondée en 2015. Désormais leader sur ce marché avec plus de 100 millions d’utilisateurs mensuels, c’est le projet d’IA générative le plus célèbre.

GPT est l’acronyme de generative pre-trained transformer, que l’on traduirait par : transformateur pré-entraîné génératif. Cette expression désigne une forme spécifique de modèle d’apprentissage en IA, initialement mise en avant par Google dans un article de recherche en 2017. Cinq ans plus tard, la technologie a mûri, laissant place à de puissants modèles utilisables par tous comme ChatGPT.

Cet assistant virtuel amélioré a logiquement trouvé son public dans le secteur de l’éducation. Et malgré les réticences face à un risque de triche (nous abordons le sujet dans cet article : ChatGPT va-t-il faire les devoirs de nos enfants ?), il est indéniable que ce type d’outil fait déjà partie du quotidien des élèves. Son intégration dans les systèmes scolaires fait d’ailleurs partie des recommandations de l’UNESCO, qui y voit une opportunité de « relever certains des plus grands défis qui se posent dans le domaine de l’éducation aujourd’hui, de développer des pratiques d’enseignement et d’apprentissage innovantes ».

5min
12.11.2023
Risques numériques
Article

Faut-il avoir peur des deepfakes ?

Le risque potentiel des deepfakes pour la transmission de l’information n’est plus à prouver. Les géants du numérique l’ont d’ailleurs bien compris et se sont emparés de la question.

Quel est le lien entre Barack Obama et Plus Belle la Vie ? Ce sont deux exemples, certes bien différents, d’utilisation de techniques de deepfakes. Ces trucages vidéos tirent leur nom du deep learning (en français, apprentissage profond) car ils utilisent une forme d’intelligence artificielle particulière grâce à laquelle la machine apprend par elle-même, en se basant sur un système neuronal. Concrètement, cela prend la forme de vidéos truquées dans lesquelles le visage d’une personne est transposé sur un autre corps. Par exemple, cela permet d’insérer le visage de Nicolas Cage dans presque tous les plus grands succès d’Hollywood… mais cela permet aussi de faire dire n’importe quoi, à n’importe qui.

Ainsi, en 2017, une vidéo montrant Barack Obama insultant son successeur à la Maison Blanche, Donald Trump, a été publiée par le site d’information américain Buzzfeed News, elle est rapidement devenue virale. Il s’agissait en réalité d’une vidéo censée alerter sur les dangers du deepfakes, pour laquelle le comédien Jordan Peele imite la voix de l’ancien président américain. Cet avertissement pointe du doigt la réelle menace que représentent les deepfakes pour la transmission de l’information et la notion même de vérité. Surtout quand leur utilisation se démocratise à vitesse grand V…

Développées à partir de 2017, les deepfakes se sont réellement démocratisées avec l’apparition d’applications grand public, telles que FakeApp ou Doublicate. Le fait que des outils de trucage de vidéos puissent être accessibles en quelques clics pour n’importe quelle personne possédant un smartphone explique la multiplication des usages et des risques : fake news - avec des faux discours attribués à des personnalités politiques -, fraude à la reconnaissance vocale/faciale, revenge porn, etc.

Facebook, Microsoft… Les géants d’Internet s’emparent du problème

Conscientes du problème que pouvaient représenter ces trucages d’un nouveau genre, les géant d’Internet ont développé des outils de détection et de prévention. En janvier 2020, Monica Bickert, vice-présidente en charge de la gestion des politiques mondiales de Facebook, ciblait les deepfakes comme “un défi important pour notre industrie et notre société au fur et à mesure que leur utilisation se développe”. Elle annonçait dans la même note que la plateforme “retirerait les contenus truqués et trompeurs”, dans deux cas de figure :

  • s’ils ont été édités, de manière peu détectable, afin de faire croire qu’un sujet de la vidéo a dit des mots qu’il n’a pas vraiment prononcés,
  • s’ils sont “le produit de l’intelligence artificielle ou du machine learning qui fusionne, remplace ou superpose un contenu sur une vidéo, le faisant apparaître comme authentique”.

Le plus grand réseau social au monde avait lancé dès septembre 2019 un concours, baptisé “Deepfakes detection challenge”, en collaboration avec d’autres géants de la tech comme Microsoft et des universités prestigieuses telles que le MIT, Berkeley ou Oxford. Cette initiative, dotée d’un budget de 10 millions de dollars, avait pour objectif de faciliter la recherche et la détection des vidéos truquées. 2 114 participants ont eu jusqu’au 31 mars 2020 pour repérer le vrai du faux parmi les 115 000 vidéos mises à disposition au sein d’une banque de données commune. Sur cette base de données, le meilleur algorithme développé a atteint un taux de détection assez remarquable de 82,5 %. Toutefois, sur les vidéos issues d’une boîte noire - sur lesquelles les participants n’avaient pas pu entraîner leur algorithme - le taux de détection est tombé à 65 % et n’était plus l’œuvre du même participant.

Microsoft a en parallèle développé son propre outil de détection, baptisé “Video authentificator”, qui fait partie de son Defending Democracy Program, et l’a présenté en septembre 2020. “Video Authenticator peut analyser une photo ou une vidéo pour fournir un pourcentage de chance que le média soit artificiellement manipulé”, résume le groupe informatique. Ce pourcentage, ou score de confiance, fonctionne image par image et peut donc évoluer en temps réel pendant la lecture d’une vidéo.

La firme fondée par Bill Gates a également mis en place un quiz interactif pour sensibiliser les internautes à la question, dans lequel il est notamment demandé de repérer la vidéo truquée parmi plusieurs propositions. En introduction de ce questionnaire, Microsoft rappelle toutefois que la technologie à l’œuvre dans les deepfake a également permis “d’importantes avancées en matière d’expression artistique, de réalisation de films, d’éducation, d’accessibilité, et même de reconstitution historique ou judiciaire”. “Tous les deepfake ne sont pas malveillants”, souligne la firme de Redmond, en citant comme exemple la vidéo du musée Dali de St.Petersburg, en Floride, qui permet de faire renaître le peintre espagnol.

Deepfake : de quoi ressusciter les morts au cinéma ?

Il s’agit d’ailleurs d’un filon largement exploité par les internautes. Des chaînes YouTube comme Dr.Fakenstein ou Ctrl Shift Face ont fait des deepfake “divertissants” une marque de fabrique. Ainsi, dans une vidéo du deuxième cité, on peut voir un passage entier du film “Maman j’ai raté l’avion” (Home Alone, en VO) dans lequel le visage du petit Kevin a été remplacé par celui de Sylvester Stallone (la vidéo s’appelle donc Home Stallone). Une autre vidéo remplace le visage de Jack Nicholson par celui de Jim Carrey dans plusieurs scènes de Shining, avec un résultat assez fascinant à regarder. Le phénomène est aussi arrivé en France, avec une chaîne comme French Faker, qui a notamment remplacé Louis de Funès par Nicolas Sarkozy dans plusieurs de ses grands succès.

La technique des deepfake s’est aussi révélée très utile à l’industrie cinématographique. Une nouvelle technique permettant de les utiliser en haute définition a été développée par Disney Research Studio et l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Sans que ce soit annoncé tel quel, cette technique pourrait permettre à Disney de faire revivre des acteurs décédés, ce qui pourrait s’avérer utile dans le cadre d’une saga mythique comme Star Wars, par exemple.

En France aussi, le deepfake a été utilisé en octobre dernier par les producteurs de la série Plus Belle la Vie pour remplacer une de leur actrice, cas contact au Covid-19 et donc, placée en quarantaine. Le visage de Malika Alaoui, qui joue le rôle de Mila, a donc été ajouté en postproduction sur celui d’une autre comédienne, Laura Farrugia, qui l’avait remplacée temporairement.

17.12.2020
Parentalité numérique
Article

Les réseaux sociaux pour les plus jeunes : utiles ou dangereux ?

Alors que les plateformes dédiées aux adolescents et jeunes adultes sont en plein essor, la question de leur protection face aux dangers du numérique se pose plus que jamais.

Les applications spéciales ado : un phénomène récent.

L’application Yubo, réseau social de 13-25 ans, a annoncé en décembre 2019 une levée de fonds de 11,2 millions d’euros “pour soutenir sa croissance internationale”. La startup créée en octobre 2015 par trois Français - Sacha Lazimi, Jérémie Aouate et Arthur Patora - compte déjà 25 millions d’utilisateurs dans le monde et “seulement 5 % sont des utilisateurs français”, précise Sacha Lazimi. Cette application permet de rejoindre des groupes de discussion, d’une dizaine de membres en moyenne, dans lesquels alternent échanges de messages, de photos et lives vidéos.

Le succès de cette application orientée sur la génération Z (13-25 ans) renvoie à celui d’une autre plateforme : TikTok. L’application de partage de vidéos, dont la cible est également les adolescents et jeunes adultes, a été la deuxième application la plus téléchargée au monde en 2019, devant Facebook Messenger et derrière WhatsApp.

Moins de quatre ans après son lancement, l’application serait déjà installée sur plus d’un milliard et demi d’appareils. Ce nombre fulgurants de téléchargements a permis à l’application, développée par le groupe chinois ByteDance, de générer 178,6 millions d’euros de revenus en 2019.

Le fait de développer des applications directement ciblées sur les adolescents est un mouvement relativement récent. En cause : les réseaux sociaux historiques, comme Facebook, se sont vus ringardiser au fur et à mesure que leur audience augmentait.

Aucun ado n’a envie de voir sa photo de profil likée par ses parents ou sa tante éloignée. Selon une étude réalisée en France par Diplomeo début 2019, 17% des jeunes de 16 à 24 ans avaient supprimés Facebook en 2018 et 50% des jeunes de 16 à 18 ans n’utilisent plus ce réseau social.

La sécurité, éternelle problématique des réseaux sociaux pour jeunes.

L’apparition de plateformes dédiées fait aussi suite aux dérives inhérentes à la cohabitation d’adultes, d’adolescents et d’enfants sur la même plateforme. C’est notamment ce qui a poussé Facebook à lancer en 2017 Messenger Kids, une version de sa messagerie réservée au 6-12 ans (Messenger étant réservée aux internautes de 13 ans et plus), avec contrôle parental de chaque ajout de personne.

Mais être sur un réseau social en principe réservé aux jeunes ne garantit pas l’absence de dérives. Facebook a ainsi été confronté en juillet 2019 à une faille de sécurité qui a laissé des enfants discuter avec des personnes qui n’avaient pas été approuvées par des parents.

TikTok s’est quant à lui vu infliger une amende record de 5,7 millions de dollars en février 2019 pour collecte illégale de données de mineurs par la Federal Trade Commission (FTC), organisme américain en charge notamment de la protection des consommateurs.

La FTC a accusé TikTok d’avoir “manqué à l’obligation de demander l’autorisation des parents avant de collecter noms, adresses email et autres informations personnelles des usagers âgés de moins de 13 ans", tout en sachant pertinemment que beaucoup d’enfants utilisaient l’application.

L’application Yubo s’est elle-aussi retrouvée au coeur de plusieurs polémiques, suite à plusieurs cas où elle a été utilisée pour faire circuler des “nudes” (des photos dénudées) d’adolescents et d’adolescentes. L’équipe de la startup a réagi en accentuant ses contrôles et en mettant en place une “modération qui s’effectue en temps réel grâce à des algorithmes qui analysent tout ce qui est sémantique et visuel afin de pouvoir agir le plus vite possible”, détaille Sacha Lazimi.

Dès qu’un contenu est détecté comme inapproprié, Yubo peut réagir “en fonction de la gravité de la situation” et ainsi fermer la discussion et bloquer le compte de l’utilisateur, que ce soit temporairement ou définitivement. Et Yubo complète ces dispositifs avec des “modérateurs humains” pour traiter les signalements faits par les utilisateurs de la plateforme.

Yubo a également noué un partenariat avec l’application Yoti, qui utilise de l’intelligence artificielle pour faire de la vérification d’identité. Yoti utilise un algorithme de reconnaissance d’âge pour voir si celui communiqué par l’utilisateur correspond à celui qui est inscrit sur sa carte d’identité. Cette capacité à vérifier cette information est primordiale pour une application qui fonctionne par groupe d’âges, mêlant mineurs et majeurs.

Être sur une application réservée aux, ou orientée vers, les enfants et les adolescents ne signifie donc pas pour autant qu’il faut baisser son niveau de vigilance et les précautions nécessaires, notamment pour les parents. Un réseau social ou une application de discussion sont des endroits où les jeunes peuvent être exposés à des contenus offensants, inappropriés et à du harcèlement. C’est également, comme nous l’avons évoqué pour TikTok, un potentiel risque pour les données personnelles des mineurs.

Quelle réponse législative au développement d’offres numériques pour les plus jeunes ?

Il existe un cadre légal assez strict en la matière, aux Etats-Unis comme en Europe. Aux Etats-Unis, la loi COPPA, pour Children’s Online Privacy Protection Act, date de 1998 et interdit aux entreprises de collecter les données personnelles d’enfants de moins de 13 ans. You Tube a récemment été accusé de ne pas respecter cette législation et a donc signé un accord en septembre 2019 avec la Federal Trade Commission (FTC).

Cela a notamment poussé la plateforme de partage de vidéos à modifier sa politique en matière de publicités ciblées et à appliquer ses nouvelles règles aux comptes YouTube du monde entier.

En Europe, c’est le règlement général sur la protection des données (RGPD) qui prévaut. Et le RGPD stipule que les mineurs “méritent une protection spécifique en ce qui concerne leurs données à caractère personnel parce qu’ils peuvent être moins conscients des risques, des conséquences et des garanties concernées et de leurs droits liés au traitement des données à caractère personnel”.

Un réseau social est donc, pour un mineur, un outil à utiliser avec encore plus de précaution. Mais les réseaux sociaux peuvent-ils aussi être utilisés pour protéger les mineurs ? C’est en tout cas le souhait émis par certaines associations et plateformes. Yubo a ainsi noué un partenariat avec l’association Point de Contact, qui permet de signaler les contenus offensants sur Internet.

24.01.2020
Risques numériques
Fiche pratique

Comment se protéger du phishing ?

Si vous avez un ordinateur ou un smartphone, vous y avez certainement été confronté, et pas qu’une fois ! Malgré les campagnes de sensibilisation, les attaques de phishing, ou hameçonnage, ne cessent de se développer, emportant de plus en plus de victimes chaque année. En cause, leur niveau de sophistication croissant qui parvient parfois à duper les plus aguerris d’entre nous.

Le phishing constituerait la première menace de cybersécurité pour les entreprises comme pour les individus. Résultat : 1,3 million de recherches et 173 000 demandes d’aide ont été formulées auprès de cybermalveillance.gouv.fr, rien qu’en 2021. Plusieurs solutions peuvent toutefois être mises en œuvre pour prévenir ces risques au maximum ou savoir comment réagir en cas d’attaque.

Apprenez à reconnaître les menaces

Tout d’abord, nous vous proposons un rapide détour linguistique. Le phishing est né de la contraction entre deux termes anglais : “fishing” pour “pêcher”, et “phreaking” pour “piratage téléphonique”.

Le phishing est une technique de piratage destinée à vous tromper en prenant l’apparence d’un tiers de confiance (banque, services publics, téléphonie, services en ligne…). L’objectif est toujours le même : voler de précieuses données personnelles (mot de passe, codes bancaires, papiers d’identité, etc.) afin de vous soutirer de l’argent ou d’usurper votre identité pour commettre d’autres fraudes en votre nom.

Le canal privilégié des fraudeurs est généralement l’e-mail ou le SMS, mais certains procèdent également par appel téléphonique, ou bien encore via des messages envoyés sur les réseaux sociaux.

Le ton employé est souvent alarmiste et vous invite à agir au plus vite pour éviter l’expiration d’un compte, récupérer un colis vous étant destiné, profiter d’un service exclusif ou bien encore obtenir un paiement ou remboursement. Dans la plupart des cas, les pirates vous envoient un lien vers une page web vous invitant à renseigner vos données personnelles. Identifiant et mot de passe, coordonnées bancaires…les informations sont alors collectées en vue d’être utilisées à des fins malveillantes.

Restez vigilant en toute circonstance

Les pirates ne cessent de renouveler leurs techniques afin d’être les plus discrets possible…et de faire un maximum de victimes.

Toutefois, vous pouvez adopter plusieurs réflexes pour vous prémunir contre ces tentatives d’attaques :

  1. Ayez pour règle de ne jamais communiquer d’informations personnelles - de type mot de passe, codes de carte bleue, codes d’accès etc. - par message, e-mail ou téléphone.
  2. Évaluez le niveau de langage du message et la vraisemblance et légitimité des affirmations ou requêtes formulées. Au moindre doute, ne téléchargez aucune pièce-jointe, qui serait susceptible de contenir un malware.
  3. Vérifiez l’adresse e-mail de l’expéditeur : certaines seront clairement douteuses et déconnectées de l’entreprise ou organisme qu’elles sont censées représenter.
  4. Ne cliquez pas sur un lien avant d’avoir vérifié la vraisemblance de l’adresse web associée. Vous pouvez l’évaluer en passant simplement votre curseur sur le lien en question afin de faire afficher l’adresse liée. Si vous doutez, vous pouvez entrer manuellement l’adresse du site visé dans votre navigateur.
  5. Contrôlez que l’adresse du site sur lequel vous vous trouvez est bien correcte. Différence d’orthographe ou d’extension de domaine (.co au lieu de .com par exemple) devront vous mettre la puce à l’oreille.
  6. Prenez directement contact avec l’entreprise ou l’institution présentée comme étant à l’origine de la demande. En cas de doute, prenez directement contact avec elle pour vérifier la validité de la demande qui vous est faite.

Par ailleurs, certaines mesures préventives peuvent également compliquer la tâche des pirates :

  • À chaque compte son mot de passe ! Faites en sorte d’avoir un mot de passe différent et complexe pour chaque compte, site ou application, afin d’éviter qu’une fuite ne mette en péril l’ensemble de vos comptes. Pour faciliter vos connexions, vous pouvez utiliser un gestionnaire de mots de passe sécurisé, comme NordPass, Keeper ou LasPass.
  • Activez la double authentification autant que possible afin de sécuriser au maximum vos connexions.
  • Installez un anti-virus et mettez-le à jour régulièrement.
  • Utilisez un logiciel bloqueur de publicités et activez les mesures de protection proposées par votre navigateur web.

Vous craignez d’avoir été piégé… que faire ?

Pas de panique ! Si vous réagissez immédiatement, les pirates n’auront que peu de temps pour agir.

  • Si vous avez communiqué votre mot de passe, changez-le immédiatement sur l’ensemble des sites et comptes auxquels il est associé. Si l’accès à votre compte est bloqué, demandez une réinitialisation du mot de passe à la plateforme officielle.
  • S’il s’agit de vos coordonnées bancaires qui ont pu être récupérées par des pirates, faites opposition auprès de votre banque ou organisme financier.
  • Conservez précieusement les preuves de vos échanges avec les malfaiteurs présumés.
  • Pour être conseillé et accompagné dans vos démarches, contactez le service Info Escroqueries au 0805805817 (appel gratuit).

Vous pouvez également contre attaquer :

  • Signalez le message reçu auprès de votre service de messagerie, votre opérateur télécom, ou bien encore sur l’une des plateformes dédiées : phishing-initiative.fr ; signal-spam.fr ; ou bien encore 33700.fr pour un spam SMS ou vocal (le signalement peut également être fait par sms au 33700).
  • Déposez plainte auprès de votre commissariat de police ou de la gendarmerie en cas de débits frauduleux ou de suspicion d’usurpation d’identité. Vous pouvez également écrire au procureur de la République. Vous devrez alors remettre les preuves dont vous disposez.
  • S’agissant des arnaques au compte formation, vous pouvez signaler les tentatives d’escroquerie sur la plateforme dédiée.
5min
04.08.2022
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Acculturation
Risques numériques
Fiche pratique

Comment démasquer les faux-amis ?

Malgré les nombreux efforts réalisés par les réseaux sociaux pour sécuriser les comptes de leurs utilisateurs, de multiples personnes parviennent à se faire passer pour ce qu’elles ne sont pas en falsifiant des profils. Fausses requêtes de la part de vos “amis” pour vous soutirer de l’argent et vos données, propositions professionnelles fallacieuses sur LinkedIn, autant d’écueils dans lesquels il vaut mieux éviter de tomber.

Savoir identifier les “fake request”

Les motivations des escrocs sont souvent les mêmes : soutirer de l’argent, des informations, des données ou dans le pire des cas, le harcèlement. Il avance souvent à couvert, et tente de vous séduire avant de se dévoiler. Les tentatives d’approche sont multiples. Chacun de ces exemples doit vous mettre la puce à l’oreille :

  • faire miroiter la perspective d’un gain (don ou héritage, jeu d’argent, trading, faux concours Instagram…) ;

  • faire appel à la solidarité (un “ami” vous affirme être à l’étranger et s’être fait voler sa carte bleue, une femme vous demande de l’aider à fuir son pays) ;

  • promettre une discussion coquine (une jeune femme vous démarche sur Facebook pour proposer une discussion “hot” sur Skype).

C’est pourquoi il est généralement déconseillé d’accepter les demandes d’ajout d’inconnus sur quelque réseau qu’il soit. Généralement, une personne réelle qui vous ajoute sur un réseau social possède au moins un ami en commun avec vous. Prenez bien le temps de vous renseigner auprès de ce dernier pour vérifier qu’il connaît vraiment la personne. Aussi, il est bien entendu, qu’il ne faut jamais partager d’informations personnelles avec des inconnus, et surtout ne jamais cliquer sur les liens qu’ils envoient.

4min
05.09.2020
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