Comment fonctionne TikTok Shop ? Guide de survie pour parents aguerris
TikTok Shop est la dernière grande nouveauté du réseau social préféré des adolescents. Lancé en France le 31 mars 2025, ce nouvel outil transforme progressivement TikTok en une véritable boutique en ligne. Mais attention… Derrière ce succès se cache un modèle bien rodé : chaque contenu devient une vitrine, et chaque scroll, une tentation.
Il est donc légitime, en tant que parent, de se demander ce que cela change pour ses enfants et ados, et surtout, comment leur en parler.
Pour imprimer, c’est ici !
Qu’est-ce que TikTok Shop ?
Peut-être que vos enfants vous en ont déjà parlé, ou que vous avez aperçu un petit logo panier sur certaines vidéos TikTok ? C’est ça, TikTok Shop. Ce nouvel outil permet aux utilisateurs d’acheter des produits directement depuis l’application, sans jamais quitter leur fil d’actualité.
Sur le principe, TikTok Shop ressemble à ce que proposent déjà Facebook ou Instagram, qui intègrent depuis quelques années des fonctionnalités de shopping. Mais là où ces réseaux redirigent souvent vers des sites marchands externes, TikTok va plus loin : tout se passe dans l’application.
Le positionnement est clair : TikTok transforme chaque contenu en potentiel espace de vente. Une vidéo amusante, un tutoriel maquillage, ou un unboxing peuvent ainsi déboucher sur un achat immédiat, souvent sans réflexion. C’est cette fluidité et cette spontanéité qui font le succès du concept, mais qui soulèvent aussi des questions, notamment lorsqu’on parle des plus jeunes.
Comment fonctionne TikTok Shop ?
Le principe est simple… et efficace :
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Un créateur de contenu présente un produit dans une vidéo (un vêtement, un gadget, un accessoire…).
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Le produit est cliquable directement dans la vidéo.
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En un seul clic, l’achat est fait, sans sortir de TikTok.
L’autre grande astuce de TikTok Shop ? Les promotions limitées et les messages qui poussent à acheter tout de suite (“dépêche-toi”, “rupture imminente”…). Résultat : vos enfants sont poussés à acheter sans réfléchir aux conséquences.
Quels sont les risques pour les plus jeunes ?
Bien sûr, TikTok Shop peut sembler amusant et moderne. Et la plateforme a en effet quelques avantages ! Cette interface permet de découvrir de nouveaux produits, souvent à des prix (très) compétitifs, et l’expérience est fluide, parfois même ludique.
Mais il faut aussi être vigilant car TikTok Shop peut entraîner quelques risques pour vos enfants :
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Une perception biaisée de l’argent : Quand tout est à portée de clic, difficile de réaliser ce que l’on dépense vraiment. L’argent devient virtuel, et l’impact réel sur le budget est souvent invisible jusqu’à ce qu’il ne soit trop tard…
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L’achat impulsif : Sous l’effet de la vidéo, de l’influenceur et de la promotion urgente, il est facile de cliquer sans réfléchir et sans se demander si le produit correspond à un vrai besoin.
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Le risque d’arnaques ou de produits de mauvaise qualité : Certains vendeurs ne sont pas toujours fiables. Et TikTok, en tant qu’intermédiaire, n’assure pas toujours un contrôle aussi strict que sur des plateformes plus établies.
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Une pression sociale accrue : Sur TikTok, la viralité peut parfois créer une sensation d’urgence. Cela peut générer du stress, une sensation de manque ou une envie de suivre la tendance, à tout prix, même si le produit n’est pas utile.
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Des données personnelles en jeu : En créant un compte ou en effectuant un achat, des données personnelles peuvent être collectées et utilisées à des fins commerciales. Sans accompagnement, votre enfant ne mesurera pas forcément les implications de ce partage.
Rassurez-vous, aucun achat ne peut se faire sans validation ! Pour pouvoir acheter, il faut obligatoirement enregistrer une carte bancaire ou un compte PayPal dans l’application, ce qui nécessite d’être majeur ou d’avoir l’autorisation d’un parent. Votre enfant ne peut donc pas acheter par accident en regardant simplement des vidéos. Si vous souhaitez lui permettre d’acheter occasionnellement, vous pouvez superviser en ajoutant votre propre carte et en gardant le contrôle des achats.
Comment sensibiliser et accompagner son enfant ?
Ce nouveau mode de consommation est encore tout frais, mais il est important de poser les bases dès maintenant.
Voici quelques idées simples pour accompagner votre enfant :
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Parler de la différence entre information, influence et publicité : Un créateur de contenu, aussi populaire soit-il, n’est pas toujours un bon conseiller. Il est souvent rémunéré pour promouvoir un produit, et il ne dispose pas toujours de connaissances réelles (en matière de nutrition, de santé, de sport etc.) pour formuler des conseils pertinents. Il est donc important d’expliquer cette réalité à votre enfant, pour qu’il puisse prendre du recul.
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Établir des règles claires
- Fixer un plafond de dépenses mensuelles
- Demander à ce que tout achat soit discuté avant
- Désactiver les notifications de promotions
- Encourager l’achat réfléchi en posant des questions simples à vos enfants :
- “As-tu vraiment besoin de ce produit ?”
- “Est-ce une envie passagère ou un réel besoin ?”
- “As-tu regardé sur d’autres sites Internet avant d’acheter ?”
Ces questions pourront permettre d’ouvrir le dialogue sans brusquer votre enfant.
TikTok Shop peut donc impliquer un changement majeur dans notre manière d’acheter… et celle de nos enfants et de nos ados. Cette plateforme, s’il elle n’est pas maîtrisée, peut encourager des comportements impulsifs et un rapport flou à l’argent. En tant que parent, pas besoin d’interdire, mieux vaut accompagner, expliquer et poser un cadre clair, pour que votre enfant apprenne à consommer de façon plus consciente et responsable !
24 heures dans la vie d'une famille connectée
Les Français passent un tiers de leur journée connectés à Internet. En fonction des âges, les usages et les équipements utilisés varient. Suivez le quotidien de trois membres fictifs d’une famille représentative de nos habitudes en ligne.
6h30, presque un tiers d’une journée. C’est le temps que les Français passent en moyenne chaque jour sur Internet. En plus d’établir ce chiffre, le premier Baromètre digital BNP Paribas-CSA Research, publié en novembre dernier, a cherché à comprendre comment nous surfons, sur quels sites et pour quels usages. Pour illustrer les conclusions de ce baromètre, nous avons imaginé une famille représentative des pratiques connectées en France, constituée de trois membres : Léa, l’adolescente hyperconnectée, son père Christophe, qui utilise Internet pour le travail autant que pour sa vie personnelle, et sa grand-mère Nicole. Voici le récit-fiction de leur journée.
Smartphone en main dès le réveil
7h00. Le réveil sonne. Léa, 17 ans, ouvre un œil et attrape son smartphone. Pas question de se lever avant de s’être connectée sur Facebook. 84% de ses amis sont inscrits sur ce réseau social, qui est l’application la plus utilisée par les mobinautes de tous âges. Comme 8 jeunes âgés de plus de 15 ans sur 10, autant dire tout le monde au lycée, elle ne peut pas envisager d’aller en cours sans avoir son smartphone dans la poche, et pour cause : c’est lui qu’elle utilisera principalement pour se connecter à Internet dans la journée. Pendant au moins 4 heures.
Avant de repousser la couette, Léa publie un selfie intitulé « pas envie d’aller en cours » sur Snapchat, le réseau social sur lequel la majorité de ses camarades sont inscrits, mais pas ses parents. Comme elle, 35% de ses camarades ont pris l’habitude de poster des photos d’eux sur les réseaux sociaux. Mais elle ne diffuse pas de clichés montrant ses proches. Seul un quart des jeunes le font.
Son père, Christophe, 47 ans, partage parfois quelques photos sur Facebook, mais c’est très occasionnel. Et comme près de la moitié des mobinautes, il restreint à ses seuls amis l’accès à ses images personnelles. Lui aussi débute sa journée sur son smartphone, mais il l’utilisera moitié moins de temps que sa fille au cours des prochaines 24 heures. Léa est de nouveau connectée, sur Instagram, pour poster une photo de la tenue vestimentaire qu’elle a choisi de porter ce jour-là.
En buvant son café, Christophe consulte une application de transport pour identifier le meilleur trajet pour se rendre à son premier rendez-vous client. Tout en évitant de préciser sa géolocalisation. Avant de se mettre en route, il consulte ses e-mails, usage fréquent pour la moitié des mobinautes, et il efface sans l’ouvrir ce courriel avec pièce jointe venant d’un expéditeur inconnu, pour éviter tout risque de piratage de ses données personnelles. Un coup d’oeil aux sites d’information, et il est temps de partir. Il attrape ses clés de voiture et son ordinateur portable professionnel, qui lui permettra de naviguer en ligne pendant 3 heures dans la journée. Après le déjeuner, de retour au bureau, il se connectera pendant 2h30, sur son ordinateur fixe cette fois, pour réaliser des opérations financières professionnelles. Entre deux dossiers, il consultera sa messagerie personnelle. Puis, comme trois utilisateurs professionnels sur dix, il utilisera Internet pour promouvoir son activité sur la page Facebook de l’entreprise, pour gérer ses déplacements professionnels, pour se tenir informé des meilleures pratiques dans son secteur, et pour stocker des fichiers. Il s’interdit de transférer des documents professionnels sur ses appareils personnels, par sécurité.
La journée au bureau touche à sa fin, et comme 20% des professionnels, Christophe s’accorde un moment au bureau pour traiter quelques affaires personnelles : gérer sa carrière sur LinkedIn, consulter son profil personnel sur Facebook, traiter une demande administrative ou encore faire un achat en ligne. Comme 97% des internautes qui possèdent un smartphone, Christophe est adepte du e-commerce. Il préfère ne pas enregistrer ses données bancaires sur les sites où il effectue ses achats, sauf sur ceux qu’il utilise souvent. Comme ce site de livraison de pizzas, où il passe commande pour le dîner du soir avec sa fille et sa mère, Nicole…
[* “97”, “des internautes qui possèdent un smartphone”, “achètent en ligne”, “” *]
De retour à la maison, il consulte son compte bancaire en ligne. Il fait pleinement confiance à sa banque pour garantir la sécurité de ses données – bancaires comme personnelles- plus encore qu’à son opérateur mobile. Mais il ne le fait pas n’importe où. Puis il se tourne vers sa tablette, qu’il utilise en moyenne 1h30 par jour pour lire les résultats sportifs ou se détendre en jouant à Candy Crush. Le « social gaming » séduit à tout âge ! Pendant ce temps, Léa est rivée à l’ordinateur familial. Comme 8 jeunes de moins de 25 ans sur dix, elle se rue sur Internet pour regarder la télévision et télécharger des films, des livres ou de la musique, ou pour regarder des films en streaming. Mais ce soir-là, elle suit un MOOC pour développer ses connaissances en dehors de l’école sur les sujets de son choix. Un quart de ses camarades sont inscrits à ces cours en ligne gratuits.
Internet n’est pas invité à table, si ce n’est dans la conversation.
La grand-mère, Nicole, estime que les risques sur Internet se sont accrus au cours des dix dernières années, et Léa acquiesce. Christophe, lui, fait partie des 10% de Français qui pensent que la Toile est devenue plus sûre. On parle « anti-virus » (qui oserait surfer sans en avoir un?), « paramètres de confidentialité », « historique de navigation », « géolocalisation » et « cookies ». Personne ne se demande s’il est question du dessert. Ces mots sont connus par 8 à 9 Français sur 10. D’autres restent mystérieux.
Léa explique donc à Nicole le concept du « phishing », le protocole de paiement sécurisé « https », et les avantages du « cloud ». Seuls 35% des Français utilisent cette solution de stockage, plébiscitée par près de la moitié des jeunes. Nicole se demande où sont stockées les photos que l’on poste sur les réseaux sociaux, et personne ne sait exactement. Par une anecdote, chacun raconte avoir pris des risques pour sa sécurité en ligne : Léa reconnaît s’être connectée à des sites inconnus avec ses identifiants Facebook, Nicole avoue utiliser le même mot de passe pour tous les comptes qu’elle crée et Christophe admet qu’il ne lit jamais les conditions d’utilisation avant de les accepter. On se promet d’être plus vigilants en découvrant les chiffres du piratage en ligne : un Français sur six et une entreprise française sur dix en ont été victimes au cours de l’année écoulée. Les trois convives s’accordent sur la nécessité de désactiver un compte victime de piratage. Mais de là à avertir la police… Et personne ne songe à solliciter la Cnil, qui est pourtant l’organisme chargé de protéger les citoyens sur Internet.
Le dîner terminé et Nicole partie, Léa se saisit de la tablette familiale pour acheter en ligne ce flacon de parfum qu’elle a découvert dans le tutoriel vidéo tout juste publié sur Youtube par sa blogueuse préférée, qui a le même âge qu’elle. La soirée touche à sa fin. Christophe récupère la tablette pour visiter quelques sites d’information avant d’éteindre les lumières. Léa est déjà couchée, mais pas déconnectée. Elle a tant de choses à raconter à ses amies par messagerie instantanée avant de s’endormir … avec son smartphone sur l’oreiller.
Sources complémentaires : Médiamétrie, Air of Melty
Faut-il interdire les écrans à nos enfants ?
Parents, une préoccupation grandissante habite sans doute votre esprit : la surexposition de vos enfants aux écrans.
La hausse de notre dépendance au numérique est une tendance lourde, internet et les réseaux sociaux semblent désormais incontournables dans notre quotidien. Les moments de calme, d’ennui ou d’attente sont vite noyés dans un flux d’informations, de messages et de vidéos. Selon l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM), la majorité des Français de 12 ans et plus est incapable de se passer d’Internet plus d’une journée sans ressentir de manque.
À quel point les jeunes enfants sont-ils concernés ? Quels sont les impacts et les solutions face à ces enjeux ?
Ici, nous vous proposons de faire le point sur les risques de la surexposition aux écrans, mais également de vous conseiller et vous outiller pour agir et mieux protéger vos enfants face à ces menaces. En adoptant des pratiques plus saines et équilibrées, à la portée de toutes et tous, nous chercherons à accompagner les plus jeunes à grandir et construire un avenir numérique plus sain et équilibré.
Les risques à connaître
L’omniprésence des écrans dans la vie quotidienne des jeunes générations suscite de plus en plus d’inquiétudes en matière de santé publique.
De la tablette à la télévision en passant par le smartphone, les écrans sont devenus des compagnons pratiques mais envahissants. En effet, les Français passent en moyenne 5h25 chaque jour connectés à Internet. La diminution de la consommation de l’écran unique, à savoir celui de la télévision, laisse place à un univers multi-écrans où le petit écran règne néanmoins en maître. Dès l’âge de 5 ans et demi, 98 % des enfants se tournent vers la télévision, 54 % s’adonnent à des jeux sur tablette ou ordinateur, et 26 % utilisent un smartphone au moins une fois par semaine.
Cette utilisation parfois jugée excessive entraîne des préoccupations relatives à la santé des jeunes, notamment pour leur développement physique et psychologique. Il est essentiel d’examiner et de comprendre ces risques, afin de mettre en place des stratégies préventives et d’assurer leur bien-être sans pour autant les couper du monde.
Un impact sur la forme physique et le sommeil : En période scolaire, les enfants et adolescents ont un besoin crucial de sommeil, celui-ci jouant un rôle prépondérant dans l’équilibre psychosocial et la consolidation de la mémoire. S’exposer aux écrans au-delà d’une heure après le dîner peut être à l’origine de troubles du sommeil.
Selon une analyse du Réseau Morphée réalisée auprès d’adolescents franciliens :
- 17,8 % des adolescents sont insomniaques,
- 45 % ont des sommeils non reposants,
- 40 % sont en restriction de sommeil
- 20 % expérimentent une privation de sommeil
L’usage des écrans durant la nuit est très étroitement lié à ces troubles, même lorsqu’il est bref, et la relation est proportionnelle : le risque s’accroît avec l’augmentation de la durée d’utilisation nocturne des écrans.
D’autres conséquences physiques de la surconsommation d’écrans, parfois directement liées au manque de sommeil, en découlent. Les cas de fatigue oculaire, migraines et surpoids sont également en augmentation chez notre jeune population.
L’altération de la capacité cérébrale : les enfants passant plus de deux heures par jour sur les écrans verraient leurs capacités cognitives (langage, mémoire, réactivité, temps de concentration, etc.) diminuer par rapport à ceux dont l’exposition est limitée.
Michel Desmurget, auteur de l’ouvrage coup de poing intitulé La Fabrique du crétin digital, emploie même le terme de « décérébration à grande échelle » lors d’une interview publiée dans le journal Le Monde en 2019.
Certaines conséquences psychologiques sont directement liées. Il est désormais prouvé que les réseaux sociaux peuvent altérer la santé mentale des jeunes utilisateurs. Pour explorer davantage ce sujet, vous pouvez consulter notre article Réseaux sociaux : la santé mentale de nos enfants en péril ?
Comment fonctionne TikTok ?
TikTok est devenue la plateforme incontournable des jeunes et parfois même des moins jeunes. En se positionnant comme l’application qui répond parfaitement à vos préférences, quels sont les risques de ce phénomène à tendance bulle de filtre ?
Comment fonctionne TikTok ?
Un concept à la croissance fulgurante
TikTok est né du rachat en 2017 par l’entreprise chinoise ByteDance de la plateforme Musical.ly, le réseau social qui met en vidéo de quelques secondes la mode du “lip sync” ou du “playback”, célèbre chez les 13-18 ans. Et il semblerait que l’investissement de ByteDance, à hauteur d’un montant compris entre 800 millions et un milliard de dollars, ait porté ses fruits. En quelques chiffres, l’application TikTok a été installée 2 milliards de fois et regroupe 800 millions d’utilisateurs actifs dans le monde, devenant le septième réseau social le plus utilisé au monde. Concernant ses utilisateurs, 41% intègrent la catégorie des 16-24 ans et la moyenne de visionnage par jour par personne atteint 52 minutes pour un total de 167 millions de vues par minute en 2021.
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