Fin d'année & consommation responsable : l'heure du bilan
La période d’inflation que nous traversons n’a pas l’air de freiner la croissance de la vente en ligne. Les Black Friday et Cyber Monday ont encore battu des records de vente en 2022. En cette période de fêtes, comment ne pas céder à la tentation des achats superflus qui pèsent sur notre environnement ?
L’e-commerce (ou commerce en ligne) est apparu en même temps que l’accès à Internet s’est facilité et démocratisé. Le tout premier achat en ligne est réalisé le 11 août 1994 par un certain Phil Brandenberger de Philadelphia, qui fit alors l’acquisition d’un CD de Sting. Ce tout premier achat en ligne peut paraître anodin, mais il marque pourtant le début d’une nouvelle ère dans l’économie mondiale : celle de l’e-commerce.
Le New York Times fut le premier journal à rapporter cet événement dans un article de presse dont le titre aurait difficilement pu être plus annonciateur de l’avenir du shopping tel que nous le connaissons aujourd’hui… « Attention Shoppers: Internet Is Open » (comprenez, « Avis aux acheteurs : Internet est ouvert »).
L’explosion du e-commerce face à la conscientisation des consommateurs
Les chiffres actuels de l’e-commerce sont vertigineux et atteignent chaque année plusieurs dizaines de milliards de dollars, d’euros ou de yuans. Inflation ou non, les traditionnelles opérations commerciales en ligne de la pré-période des fêtes ont encore rapporté très gros cette année. L’édition 2022 du Black Friday a atteint un nouveau record avec plus de 9 milliards de dollars de vente en ligne en une seule journée. Le Cyber Monday quant à lui a engendré un chiffre d’affaires de plus de 11 milliards de dollars sur la journée du lundi 28 novembre 2022…
Mais ce n’est rien comparé au Single’s Day, principalement célébré en Chine chaque 11 novembre, qui constitue la plus importante opération d’e-commerce au monde : le montant des ventes engendré dépasse ceux des Cyber Monday et Black Friday combinés. On imagine bien ce que ces chiffres à nous donner le tournis impliquent pour l’environnement, tant en termes de consommation de ressources que de pollution.
De plus en plus de consommateurs sont pourtant soucieux de leur impact environnemental, et beaucoup aspirent à consommer de manière plus éthique et responsable, spécialement à l’approche des fêtes. La fin des campagnes publicitaires et marketing en ligne tient plus du rêve que de la réalité, mais le web et l’e-commerce ont tout de même un rôle important à jouer pour permettre aux personnes de s’informer et d’accéder à des alternatives plus vertueuses, et ainsi participer au développement d’une économie plus verte et circulaire.
Labels, seconde main, do-it-yoursel…l’émergence d’alternatives durables
À l’inverse du Black Friday, le Green Friday a vu le jour en 2017 avec pour mission de mobiliser à chaque « vendredi noir » des acteurs qui mettent en avant des initiatives sociales et environnementales positives. Il dénonce la production et la consommation effrénées du Black Friday, et la surconsommation plus généralement.
D’autres tendances ont également émergé, comme l’attribution de labels et de scores aux produits et marques, le marché de l‘occasion et de la seconde main, les ateliers de fabrication ou de réparation do-it-yourself (soi-même), ou encore les appareils reconditionnés.
Orienter sa consommation grâce aux labels
Concernant les produits numériques, plusieurs labels ont été créés pour permettre plus de transparence. Ils informent notamment sur l’impact environnemental mais aussi sur l’indice de réparabilité, récemment mis en place par le gouvernement pour informer les acheteurs de la facilité qu’ils auront à réparer un appareil numérique ou électroménager, et ainsi allonger sa durée de vie.
Des labels et scores à utiliser au quotidien
Comment faire pour acheter, pour consommer de manière responsable ? Une question peu évidente, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’appareils numériques. Afin de mieux orienter les consommateurs, de nombreux labels et scores ont été mis au point. Mais leur grand nombre ne risquent-ils pas de nous perdre ? Dans cette nouvelle fiche pratique, nous allons vous aider à y voir plus clair !
Labels, écolabels : comment s’y retrouver ?
Commençons par le commencement : qu’est-ce qu’un label ? Le label est un “outil de marquage, un moyen d’information du public sur les propriétés et les qualités objectives d’un produit, d’un ouvrage, d’une information, d’un bâtiment, d’une procédure, etc.”. Par exemple, pour un constructeur, un label permet d’identifier les fournisseurs qui proposent des composants responsables, ce qui lui permet à son tour d’obtenir un label. Pour le consommateur final, le label représente une garantie que le produit ou le service répond à certains critères précis et exigeants. C’est également un outil qui permet au consommateur de faire son choix d’achat plus vite.
Il existe également des écolabels qui comportent une différence fondamentale : les produits possédant de tels labels sont susceptibles de réduire certains impacts négatifs sur l’environnement par comparaison avec d’autres produits ou services de la même catégorie. Enfin, il faut ajouter que l’écolabel est complété d’exigences techniques spécifiques, par exemple la facilité de réparation, très importante lorsqu’il s’agit d’appareils électroniques que le consommateur souhaite conserver sur le long terme.
À quels labels se fier lors de l’achat d’un appareil électronique ?
Il existe de très nombreux labels et écolabels. Certains sont réservés à des types spécifiques de produits électroniques. Ici, nous allons nous concentrer sur les 4 labels qui peuvent être attribués à des ordinateurs et/ou à des smartphones.
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Écolabel de type I : Il est basé sur une “approche globale”, systémique, qui passe par une analyse du cycle de vie (ACV) du produit, de sa fabrication (dont le choix des matières premières) à son élimination ou son recyclage en passant par sa distribution, sa consommation et son utilisation.
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TCO : La certification « TCO certified » porte sur les critères suivants : ergonomie, émissions électromagnétiques, consommation énergétique, certification ISO 14001 du fabricant, faible bruit, respect des normes RoHS (pour limiter le recours à des substances dangereuses comme le plomb) et recyclabilité des matériels et enfin des dimensions sociales et sociétales (respect des 8 conventions fondamentales de l’OIT sur les droits humains).
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EPEAT : c’est un label qui présente des critères environnementaux sur l’ensemble du cycle de vie des produits : ordinateurs, écrans, tablettes, téléphones mobiles, imprimantes et serveurs.
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80 Plus : cette certification est attribuée aux alimentations ayant un rendement électrique (rapport entre la puissance consommée et la puissance fournie) tel que l’énergie reçue en entrée est effectivement transmise à la machine (au moins 80 % de l’énergie reçue).
L’indice de réparabilité, notre nouveau meilleur ami ?
Produire un appareil électronique consomme énormément de ressources. Devoir en changer souvent, c’est augmenter fortement notre empreinte carbone. Afin de prolonger la durée de vie de nos compagnons numériques, il convient de se tourner vers la réparation ! En 2020 en France, seulement 40 % des appareils électriques et électroniques en panne étaient réparés. Pour améliorer ce taux, le Gouvernement a élaboré un nouvel indice, dédié à la réparabilité de nos appareils. 5 critères sont évalués par l’indice :
- La disponibilité de la documentation,
- La démontabilité, accès et outils,
- La disponibilité des pièces détachées,
- Le prix des pièces détachées,
- Ainsi qu’un critère spécifique à la catégorie d’équipements concernée.
Bien entendu, l’objectif premier de cet indice est de lutter contre l’obsolescence programmée. Certaines marques ont proposé des modes d’emploi pour remplacer les pièces essentielles afin d’obtenir de meilleures notes. Même Apple, qui a longtemps refusé à ses consommateurs la possibilité de réparer eux-mêmes leurs smartphones et ordinateurs, vient de s’y mettre.
Gagner en autonomie et apprendre à réparer soi-même
Ce label est d’autant plus le bienvenu quand on sait que des ateliers physiques tels que les « Repair Cafés » fleurissent doucement dans les villes. Ces lieux de rencontre et d’échange aident les personnes à réparer elles-mêmes leurs appareils cassés ou endommagés. Les ateliers de réparation bénéficient de l’intervention de personnes qualifiées, engagées dans une démarche altruiste et écologique en mettant à disposition des autres leur temps et leur savoir.
En plus d’impliquer les personnes dans tout le processus de réparation, cette initiative participe ainsi à réduire le gaspillage et l’accumulation de déchets numériques. Il est aussi possible de réparer son appareil chez soi à l’aide de tutoriels.
Car le DIY (pour Do It Yourself, faites-le vous-même) prend de l’essor, et de plus en plus de personnes sont désireuses de mettre la main à la pâte pour s’engager dans un processus de réparation, et donc éviter de racheter un produit, mais aussi pour fabriquer elles-mêmes leurs équipements.
Par exemple, la plateforme Oui Are Makers propose des dizaines de tutoriels vidéo dans des domaines divers (technologies, couture, décoration, etc.) pour permettre à ses utilisateurs de laisser libre cours à leurs envies. Car après tout, quoi de plus attentionné et touchant que d’offrir un cadeau que l’on a créé soi-même ?
Le Do-It-Yourself pour s’affranchir de la surconsommation numérique
À l’ère de de la cyberdépendance, la panne d’un objet électronique du quotidien peut s’avérer déstabilisante. Pourtant, plutôt que de se précipiter pour le remplacer, il pourrait être bien plus judicieux de chercher à le réparer… soi-même.
Vous ne possédez ni tournevis, ni connaissances en microtechnique, et votre smartphone refuse de s’allumer… Que faîtes-vous ? Vous avez deux heures ! Si la première démarche qui vous vient en tête est de réfléchir à un nouvel achat, alors il y a sans doute un changement de paradigme à opérer dans votre rapport à la consommation numérique.
Le Do-It-Yourself, moteur de la prise de conscience matérielle
Pour un néophyte du bricolage, un appareil électronique en panne s’érige en montagne à gravir. Pourtant, nous sommes toutes et tous en mesure, sinon d’apprendre à réparer soi-même ces petits objets, au moins de suivre une liste d’instructions fournies par un tiers. Et bien souvent, le fait de mettre pour la première fois les mains dans le cambouis constitue un véritable déclic dans notre approche du Do-It-Yourself, ou DIY, numérique.
C’est en tout cas le cheval de bataille d’Hortense Sauvard, fondatrice et CEO de la start-up Oui Are Makers, une plateforme en ligne qui rassemble une communauté de gens animés par cette envie d’apprendre à fabriquer. Pour celle-ci, il est important de “démocratiser l’accès au faire soi-même, d’abord parce que c’est un enjeu écologique. Faire soi-même est une manière de reprendre conscience de la notion de ressource matérielle”. En outre, c’est également, selon la jeune dirigeante, “l’occasion de mettre des savoir-faire déjà existants chez un certain nombre de passionnés à la portée du plus grand nombre”.
C’est d’ailleurs en substance le même sentiment qui a motivé en 2009 la création du concept des Repair Cafés par une élue hollandaise. Depuis, ces ateliers participatifs de restauration d’objets, dans lesquels des participants viennent faire réparer toutes sortes d’appareils par des bénévoles, mesurent le chemin parcouru. Ils ont pignon sur rue dans de nombreuses villes de France et du monde depuis 2013, et continuent de sortir de terre à un rythme soutenu. Aujourd’hui, on en trouve qui s’organisent de manière hebdomadaire ou mensuelle dans presque tous les arrondissements de Paris.
Un accès à la connaissance démocratisé par internet
La grande communauté du DIY rassemble deux types de personnes. Celes qui savent faire, et celles qui aimeraient apprendre. Une fois qu’on a dit cela, l’objectif est de réussir à les mettre en relation. Concrètement, du côté de Oui Are Makers, cela prend la forme d’un outil d’édition de tutoriels dont les premiers peuvent se saisir pour montrer leurs projets et partager leurs techniques sur des sujets en tous genres (bricolage, décoration, et dans ce cas précis, nouvelles technologies), et les seconds peuvent s’appuyer sur les ressources partagées pour effectuer leurs propres réparations.
Instinctivement, vous devez être en train de vous demander en quoi la plateforme se différencie d’un géant du partage de vidéos comme YouTube. Il s’agit principalement d’une question de modèle économique. “Nous sommes radicalement opposés à ce type de plateformes sociales parce que nous avons vraiment une mission et une raison d’être écologique, sociale et environnementale. Nous ne nous reposons pas sur la publicité, mais uniquement sur le BtoB. Pour l’expliquer concrètement, nous lançons et hébergeons régulièrement des défis de création et/ou de prototypage en partenariat avec des entreprises que notre communauté intéresse, comme Boulanger, ou encore la MAIF. C’est d’ailleurs dans ce cadre que nous lançons très prochainement un appel aux talents orienté autour du numérique”, explique Hortense Sauvard.
Un appel lancé, donc, aux potentiels contributeurs de tous horizons, désireux de partager leurs savoir-faire en matière de réparation d’objets numériques, et qui verra les trois plus beaux projets récompensés par une interview et un tutoriel spécialement produit et diffusé par OuiAreMakers. Il s’agit là d’une belle occasion de partager vos bonnes pratiques numériques, ou d’aller faire le plein de conseils pour une consommation plus responsable.
Le lien humain au coeur de la problématique
Si la démarche de Oui Are Makers est presque entièrement dématérialisée, elle n’en trouve pas moins son origine dans la volonté de créer du lien et de l’échange entre les personnes. Cet échange, c’est ce sur quoi repose le concept des Repair Cafés, comme l’explique Ophélie Sinagra, bénévole à la ressourcerie “L’alternative”, et organisatrice des ateliers du 4ème arrondissement de Paris.
“Au Repair Café, on vient avec un objet à réparer, pour se faire aider par des bénévoles armés de connaissances variées, comme le bricolage, la robotique, ou l’informatique. Ces derniers sont animés par une volonté purement altruiste et écologique, et n’ont pas vocation à se comporter comme le SAV d’une enseigne comme Darty. Ils travaillent avec les demandeurs et les mobilisent dans la réparation, que ce soit pour dévisser une pièce, ou rechercher de l’information en ligne, afin que chacun se place dans une démarche active d’apprentissage”.
Environ 50 % des objets apportés sont réparés, soit 20 à 30 kilos par atelier. Mais pour aller plus loin, les bénévoles proposent également de recycler correctement ce qui ne peut l’être. Une gestion vertueuse de la fin de vie d’un objet numérique qui permet d’alléger leur impact environnemental.
Patience et adaptabilité
À en juger par nos échanges avec ces différents acteurs, ce sont là les deux maîtres mots du changement d’attitude à opérer face à notre exigence numérique. Patience, car il est fort probable que le dysfonctionnement d’un smartphone, un ordinateur, ou une tablette, ne puisse être réglé de manière immédiate. “Il arrive que nous passions par plusieurs étapes de conseil auprès des bénéficiaires, pendant lesquelles nous identifions des pièces à remplacer, les aidons à les commander, et les invitons à revenir la fois suivante pour procéder aux réparations. Il faut être prêt à attendre, et c’est parfois compliqué, notamment dans le cas du smartphone en panne car il est si important dans notre quotidien”.
Mais cette notion d’immédiateté n’est-elle pas à reconsidérer, au même titre que la course effrénée vers la nouveauté et la performance ? C’est ce que semble penser Hortense Sauvard, qui nous confiait au terme de notre entrevue que l’une des clés du DIY numérique était sans aucun doute “sortir de l’effet de mode et d’accepter d’être légèrement plus low-tech, en donnant non pas une, mais plusieurs vies à nos appareils”.
Aller plus loin
Pour vos pièces détachées, vous pouvez aussi vous rendre sur le site Spareka, qui dispose notamment de sections dédiées aux appareils électroniques et multimédia.
Appel aux talents : Créons durablement autour du numérique
Fin 2021, MAIF et Oui Are Makers ont lancé un Appel à vos talents pour encourager la création responsable autour du numérique.
L’objectif était de réaliser des projets autour du numérique pour répondre à une démarche éco-responsable, de faire partager des connaissances autour du numérique pour les rendre accessible au plus grand nombre.
Les 3 lauréats ont été sélectionnées parmi les porteurs de projets, et ont reçu chez eux notre équipe pour réaliser une vidéo sur leurs projets et leurs convictions. Les vidéos commencent à être partagées aux communautés MAIF et Oui Are Makers, alors restez connectés à notre page Facebook !
Rendez-vous sur le site de Oui Are Makers pour en savoir plus !
Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !
Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.
Miser sur la seconde main
Le marché de l’occasion et de la seconde main est aussi en pleine expansion. Le site web français le plus connu dans ce secteur est sans aucun doute Le Bon Coin, qui propose la mise en vente ou l’achat de produits d’occasion de toutes catégories confondues.
Plus récemment, des plateformes spécialisées dans une catégorie de produits ont commencé à se développer. On peut aujourd’hui trouver des sites de vente en ligne de jouets et de livres d’occasion, tout comme des friperies digitales, ce qui n’est pas une mauvaise idée quand on prend conscience de l’impact de la pollution textile dans le monde. Le secteur de la mode et sa fast fashion aux prix beaucoup trop bas sont parmi les industries les plus néfastes pour l’environnement – sans parler des conditions de travail des ouvriers de ce secteur.
Les produits high-tech sont régulièrement offerts comme cadeaux de Noël, mais ces derniers et tout particulièrement les smartphones sont loin d’être des exemples de produits neutres. La consommation de ressources et notamment l’extraction des minerais nécessaires à leur fabrication, fait peser un poids croissant sur l’empreinte environnementale du secteur, sans oublier l’impact social de certaines filières à l’éthique vacillante. Et c’est là que le reconditionné intervient et prend tout son sens. Certes, il ne résout pas tous les problèmes liés à la pollution numérique, mais il permet a minima de réduire la pression exercée sur nos ressources naturelles.
Friperies digitales : concilier écologie, économies et plaisir
La surconsommation de vêtements est-elle vraiment en voie de disparition ? Une nouvelle vague d’acheteurs, plus consciente, adopte les multiples innovations des entrepreneurs du numérique engagés. Voyons comment s’articule ce marché en plein essor.
Les enjeux sociaux et environnementaux actuels viennent changer les codes dans l’industrie de la mode. À l’ère de l’instantané et du changement permanent, une part croissante de consommateurs s’interrogent, et agissent en faisant leur shopping différemment. Voyons quel rôle jouent les nouvelles technologies dans l’essor d’une mode plus éthique.
L’essor digital du marché de la seconde main dans la mode
Les nouvelles technologies nous permettent d’accéder en quelques secondes à des millions d’articles textiles de seconde main. C’est même devenu un véritable marché porteur pour les entrepreneurs du numérique. À tel point qu’une étude de Vestiaire Collective, un des pionniers du secteur du luxe d’occasion, prévoit une croissance de 12 % par an du marché sur les 5 prochaines années.
Selon le groupe Boston Consulting Group, qui a co-mené cette étude, l’émergence d’un nouveau type de consommateurs, issus de la Génération Z et des Millenials, est au cœur de cette tendance pour plusieurs raisons :
- ils ont grandi avec un smartphone et sont habitués aux technologies ;
- leur sensibilité aux enjeux environnementaux est plus ancrée que chez leurs aînés ;
- ils sont en quête de pièces uniques, limitées pour se différencier, et moins chères pour conserver leur pouvoir d’achat.
La démocratisation des articles de luxe est porteuse du succès de ces plateformes, qui permettent entre autres de garantir l’authenticité et la qualité des articles vendus. 71% des acheteurs de vêtements d’occasion interrogés n’avaient pas les moyens de s’offrir des marques de première main. Une aubaine pour certaines maisons de mode iconiques, qui attirent ainsi une nouvelle clientèle. En effet, de nombreux acheteurs appartenant à ces catégories de clients (44 %) déclarent être plus à même de s’offrir un article neuf chez une marque de luxe car ils anticipent de le revendre facilement en ligne dans le futur.
Les principales marketplaces
Qui sont les principaux acteurs de la revente d’articles de mode en ligne et quels sont leurs modèles ?
- Vestiaire Collective, créé en 2009, est une des premières plateformes ayant pris le pari du haut de gamme d’occasion. Avec plus de 5000 marques référencées et environ 8000 pièces ajoutées chaque jour au catalogue en ligne, c’est un des leaders du secteur.
Son fonctionnement : le vendeur envoie un vêtement qui sera vérifié par le service de Vestiaire Collective. L’entreprise estime ensuite le prix de vente, en incluant sa commission (de l’ordre de 15 à 25 % du prix) et intègre la pièce sur son e-commerce. Une équipe logistique se charge ensuite de la livraison, partout en Europe.
- Vinted est un exemple de développement sur ce marché de l’occasion en ligne. Lancée en 2008 en Lituanie, Vinted était à l’origine spécialisée dans la revente de vêtements pour femmes entre particuliers. Puis, l’entreprise s’est élargie aux vêtements pour enfants et pour hommes, depuis peu aux accessoires, et même au mobilier ainsi qu’aux livres. Une sorte de Leboncoin à l’échelle européenne, qui revendique plus de 30 millions d’utilisateurs et près d’1,4 milliard de dollars de chiffre d’affaires.
Son modèle : une application mobile très intuitive, fonctionnant sur le principe de la notation des vendeurs et de la protection acheteur permettant de sécuriser les achats.
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Certaines marques lancent elles-mêmes leur propre marketplace d’occasion. C’est notamment le cas de Petit Bateau, qui permet de poster des annonces pour revendre un vêtement dans l’onglet Changer DEmain de son application mobile. Autre option intéressante : il est possible de rendre ses pièces Petit Bateau en boutique, en échange d’un bon d’achat si les vêtements sont revendables. Citons également La Redoute et sa plateforme La Reboucle, permettant de revendre entre particuliers des produits achetés sur le e-commerçant nordiste, ou bien encore L’atelier Bocage qui permet de louer des chaussures qui seront ensuite reconditionnées afin d’être vendues d’occasion.
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Enfin, s’il est plus connu pour son mobilier et ses voitures d’occasion, ou même ses maisons et appartements, l’incontournable Le Bon Coin dispose aussi d’une catégorie dédiée aux articles de mode. Avec plus de 100 millions de transactions par an, le site de petites annonces en ligne séduit en conciliant consommation responsable, lien social (la plupart des échanges se faisant en mains propres) et bonnes affaires.
Quel impact positif pouvons-nous espérer grâce à ces nouvelles tendances de consommation ?
Ces solutions pour une consommation plus responsable permettent de réduire l’impact écologique du secteur de la mode, connu pour être particulièrement énergivore. La “fast fashion”, qui désigne le marché du vêtement neuf d’entrée de gamme, est en effet régulièrement pointé du doigt par ses détracteurs :
- plus de 60% des fibres utilisées pour la fabrication de vêtements sont synthétiques et proviennent de dérivés d’énergies fossiles ;
- la quantité d’eau nécessaire fait de l’industrie textile le troisième pôle de consommation mondial ;
- 25 % des insecticides sont utilisés pour cultiver le coton non-biologique.
Acheter moins, mais de meilleure qualité, est logiquement favorable à l’environnement. Une chemise premier prix à 20 euros venue d’Asie sera potentiellement changée au bout de 6 mois. Tandis qu’une chemise de qualité vendue 80 euros, mieux fabriquée en Europe avec des matières plus qualitatives, pourrait durer plusieurs années. Et ceci sans même citer des critères d’ordre social ou sociétal.
Ainsi, nous pouvons espérer qu’une mode plus éthique, devenue très facilement accessible à grande échelle, engendre plusieurs bénéfices :
- moins de production, mais de meilleure qualité ;
- favoriser une consommation plus locale, pour réduire les émissions de CO2 liées au transport intercontinental ;
- la généralisation de labels certifiant une chaîne de production plus éthique (Global Organic Textile Standard, PETA, Oeko-Tex, etc.).
À l’heure des grandes mesures environnementales, le secteur de l’habillement sera certainement un pilier pour répondre aux objectifs ambitieux de lutte contre le réchauffement climatique et la pollution.
Aller plus loin
Au-delà des géants Vinted et Vestiaire collective, d’autres petites friperies en ligne cherchent à conquérir le marché de la mode éthique. Pour en savoir plus, vous pouvez consulteR la liste proposée par Reset.eco.
Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !
Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.
Les appareils reconditionnés pour un numérique plus sobre et éthique
L’essor de la vente d’appareils numériques reconditionnés peut-il contribuer à répondre à certains défis majeurs de notre époque : le changement climatique, mais aussi la fracture numérique et la baisse du pouvoir d’achat ?
À l’heure où les engagements de la COP26 apparaissent loin d’être suffisants pour contenir la hausse de la température mondiale et contrer la menace de dérèglements climatiques majeurs, la pollution liée au numérique, secteur en pleine expansion, pose des problèmes environnementaux et sociaux grandissants. Les objets numériques et technologiques reconditionnés peuvent-ils peser dans la balance en luttant contre l’obsolescence programmée et économisant des ressources rares ?
Qu’est-ce que l’obsolescence programmée ?
Le terme « obsolescence programmée » apparaît au début des années 1930 aux États-Unis, employé par Bernard London, alors agent immobilier new-yorkais. Il y fait référence dans un court livre intitulé « Ending the Depression through Planned Obsolescence », qui paraît quelques années seulement après le début de la crise économique mondiale de 1929. Avec cette idée, il souhaite venir au secours des entreprises en difficulté par le renouvellement plus fréquent de certains biens d’usage et aider ainsi à la relance de l’activité économique.
Le premier objet « victime » de l’obsolescence programmée est l’ampoule et son filament à incandescence, mais il en existe beaucoup d’autres : collants, voitures, vêtements, appareils électroménagers, et bien entendu, les appareils et accessoires numériques, dont les smartphones, tablettes et ordinateurs.
Aujourd’hui, la définition légale de l’obsolescence programmée est la suivante : c’est « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ». Depuis 2016, elle est considérée comme délit et interdite par la loi française, selon l’article L 441-2 du code de la consommation.
Quel est l’impact environnemental des appareils électroniques ?
Avec l’essor du numérique, l’impact environnemental lié à ce secteur est de plus en plus alarmant. Il faut prendre en compte toutes sortes de pollution émise tout au long de la vie des appareils : leur fabrication qui comprend notamment l’extraction des matières premières, leur transport, leur utilisation et leur fin de vie.
Prenons l’exemple des métaux rares que l’on retrouve dans les smartphones : il s’agit bien souvent de ressources non renouvelables, extraites dans des conditions aussi bien désastreuses pour l’environnement que pour les personnes et parfois enfants qui travaillent dans ces mines, souvent situées en Afrique et en Asie, en marche non-stop. Sans parler de l’énergie fossile nécessaire pour mener à bien les opérations de forage et minage.
L’assemblage et la fabrication en usine des appareils et accessoires numériques, puis leur expédition autour du monde sont elles aussi gourmandes en énergie et carburant.
N’oublions pas les déchets que représentent les appareils électroniques en fin de vie : cassés, obsolètes, démodés, impossibles à réparer… En France, on change de téléphone en moyenne tous les 2 ans, et pratiquement 90 % d’entre nous changeons de téléphone alors que le nôtre fonctionne toujours ! Plusieurs dizaines de millions de téléphones portables fonctionnels dormiraient actuellement dans les tiroirs des Français·e·s. Seuls 15% des téléphones portables et smartphones seraient collectés afin d’être recyclés, et quand bien même, leur conception rend complexe la récupération et le recyclage des matériaux dont les métaux. De nombreux déchets électroniques sont alors exportés de façon illégale vers des pays d’Asie et d’Afrique, où ils terminent dans des décharges à ciel ouvert de plus en plus grosses.
Les appareils reconditionnés à la rescousse !
Heureusement, on observe depuis plusieurs années un changement dans les habitudes de certains consommateurs. Dans l’hexagone, la part de téléphones neufs vendus recule chaque année tandis que celle des téléphones reconditionnés augmente. Prix du neuf exorbitants ou sensibilisation croissante aux enjeux environnementaux et sociaux de notre consommation ? Peu importe la réponse, les Français·e·s achètent de plus en plus d’objets reconditionnés, tout comme ils conservent leurs smartphones plus longtemps qu’auparavant !
Les appareils reconditionnés sont plus que des appareils d’occasion : ils sont récupérés, rénovés et testés par une entreprise spécialisée dans le reconditionnement, des « reconditionneurs ». Aujourd’hui des sites web se sont spécialisés dans la vente d’appareils électroniques reconditionnés comme Back Market, CertiDeal ou encore remade.com, spécialisé dans les smartphones d’Apple. Certains fabricants de biens électroniques ont par ailleurs créé des programmes de recyclage et reconditionnent leurs produits, comme Apple et ses iPhone. Les opérateurs téléphoniques s’imposent aussi progressivement comme des acteurs croissants du marché du reconditionné.
Le web a aussi permis de grandement faciliter le don de ses anciens téléphones portables et autres appareils électroniques : le site jedonnemontéléphone.fr (je donne mon téléphone) récupère pour remettre en état ou recycler les téléphones inutilisés des usagers, tandis que La Collecte Tech récupère les appareils numériques des entreprises et organisations qui ne sont plus utilisés pour leur donner une seconde vie au profit de personnes frappées par la fracture numérique.
Quels sont les avantages d’acheter des appareils technologiques reconditionnés ?
- Prix très intéressants (jusqu’à 75 % moins cher qu’un appareil neuf) ;
- Plateformes d’achat et de revente qui travaillent avec des reconditionneurs expérimentés et incluent des garanties à leurs produits ;
- Réduction de la « fracture numérique » en rendant accessible les appareils numériques et les nouvelles technologies au plus grand nombre ;
- Réduction de la pression environnementale créée par la fabrication de produits électroniques neufs ;
Il existe de nombreuses façons de réduire son empreinte carbone numérique, et se tourner vers des produits reconditionnés plutôt que neufs en fait partie ! D’autres habitudes sont aussi à prendre :
- Faire attention à ses appareils pour les faire durer le plus longtemps possible ;
- Réduire son utilisation d’objets électroniques/informatiques et résister aux publicités et offres promotionnelles ;
- Essayer de réparer ses appareils en cas de casse : de plus en plus de boutiques de réparation mobile voient le jour et proposent des services de réparation ;
- Recycler ses appareils inutilisés en les donnant à des associations, des centres de recyclage, des entreprises spécialisées dans le reconditionnement ;
- Ne pas laisser ses appareils inutilisés au fond de ses tiroirs et placards et ne pas les jeter avec les ordures normales.
Aller plus loin
- Consulter notre article consacré aux enjeux de l’obsolescence programmée
- En savoir plus sur les outils à notre disposition pour ne pas subir l’obsolescence des produits, avec Halte à l’Obsolescence Programmée.
- S’informer sur la pollution engendrée par la fabrication des appareils numériques avec Greenpeace.
- Prendre conscience de l’impact environnemental des smartphones avec l’ADEME
- Découvrir le réseau Envie, qui valorise des équipements électroniques en conciliant insertion professionnelle, économie circulaire et création d’emplois locaux
Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !
Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.
Malgré toutes ces alternatives et l’évolution des mentalités des consommateurs, la surconsommation reste malheureusement très importante. À une époque de l’année propice aux achats compulsifs et parfois non nécessaires, pourquoi ne pas prendre le temps de se poser les bonnes questions quant aux produits que l’on souhaite acquérir ? Pourquoi aussi ne pas repenser nos habitudes d’achat et prendre le réflexe de se tourner vers des alternatives plus responsables ?
Dans un monde où la quête de croissance reste souvent un graal poursuivi par nombre de décideurs, les individus ont aussi un rôle à leur échelle, avec un triptyque sous forme de devise : Réduire - Réutiliser - Recycler.
Le Do-It-Yourself pour s’affranchir de la surconsommation numérique
À l’ère de de la cyberdépendance, la panne d’un objet électronique du quotidien peut s’avérer déstabilisante. Pourtant, plutôt que de se précipiter pour le remplacer, il pourrait être bien plus judicieux de chercher à le réparer… soi-même.
Vous ne possédez ni tournevis, ni connaissances en microtechnique, et votre smartphone refuse de s’allumer… Que faîtes-vous ? Vous avez deux heures ! Si la première démarche qui vous vient en tête est de réfléchir à un nouvel achat, alors il y a sans doute un changement de paradigme à opérer dans votre rapport à la consommation numérique.
Le Do-It-Yourself, moteur de la prise de conscience matérielle
Pour un néophyte du bricolage, un appareil électronique en panne s’érige en montagne à gravir. Pourtant, nous sommes toutes et tous en mesure, sinon d’apprendre à réparer soi-même ces petits objets, au moins de suivre une liste d’instructions fournies par un tiers. Et bien souvent, le fait de mettre pour la première fois les mains dans le cambouis constitue un véritable déclic dans notre approche du Do-It-Yourself, ou DIY, numérique.
C’est en tout cas le cheval de bataille d’Hortense Sauvard, fondatrice et CEO de la start-up Oui Are Makers, une plateforme en ligne qui rassemble une communauté de gens animés par cette envie d’apprendre à fabriquer. Pour celle-ci, il est important de “démocratiser l’accès au faire soi-même, d’abord parce que c’est un enjeu écologique. Faire soi-même est une manière de reprendre conscience de la notion de ressource matérielle”. En outre, c’est également, selon la jeune dirigeante, “l’occasion de mettre des savoir-faire déjà existants chez un certain nombre de passionnés à la portée du plus grand nombre”.
C’est d’ailleurs en substance le même sentiment qui a motivé en 2009 la création du concept des Repair Cafés par une élue hollandaise. Depuis, ces ateliers participatifs de restauration d’objets, dans lesquels des participants viennent faire réparer toutes sortes d’appareils par des bénévoles, mesurent le chemin parcouru. Ils ont pignon sur rue dans de nombreuses villes de France et du monde depuis 2013, et continuent de sortir de terre à un rythme soutenu. Aujourd’hui, on en trouve qui s’organisent de manière hebdomadaire ou mensuelle dans presque tous les arrondissements de Paris.
Un accès à la connaissance démocratisé par internet
La grande communauté du DIY rassemble deux types de personnes. Celes qui savent faire, et celles qui aimeraient apprendre. Une fois qu’on a dit cela, l’objectif est de réussir à les mettre en relation. Concrètement, du côté de Oui Are Makers, cela prend la forme d’un outil d’édition de tutoriels dont les premiers peuvent se saisir pour montrer leurs projets et partager leurs techniques sur des sujets en tous genres (bricolage, décoration, et dans ce cas précis, nouvelles technologies), et les seconds peuvent s’appuyer sur les ressources partagées pour effectuer leurs propres réparations.
Instinctivement, vous devez être en train de vous demander en quoi la plateforme se différencie d’un géant du partage de vidéos comme YouTube. Il s’agit principalement d’une question de modèle économique. “Nous sommes radicalement opposés à ce type de plateformes sociales parce que nous avons vraiment une mission et une raison d’être écologique, sociale et environnementale. Nous ne nous reposons pas sur la publicité, mais uniquement sur le BtoB. Pour l’expliquer concrètement, nous lançons et hébergeons régulièrement des défis de création et/ou de prototypage en partenariat avec des entreprises que notre communauté intéresse, comme Boulanger, ou encore la MAIF. C’est d’ailleurs dans ce cadre que nous lançons très prochainement un appel aux talents orienté autour du numérique”, explique Hortense Sauvard.
Un appel lancé, donc, aux potentiels contributeurs de tous horizons, désireux de partager leurs savoir-faire en matière de réparation d’objets numériques, et qui verra les trois plus beaux projets récompensés par une interview et un tutoriel spécialement produit et diffusé par OuiAreMakers. Il s’agit là d’une belle occasion de partager vos bonnes pratiques numériques, ou d’aller faire le plein de conseils pour une consommation plus responsable.
Le lien humain au coeur de la problématique
Si la démarche de Oui Are Makers est presque entièrement dématérialisée, elle n’en trouve pas moins son origine dans la volonté de créer du lien et de l’échange entre les personnes. Cet échange, c’est ce sur quoi repose le concept des Repair Cafés, comme l’explique Ophélie Sinagra, bénévole à la ressourcerie “L’alternative”, et organisatrice des ateliers du 4ème arrondissement de Paris.
“Au Repair Café, on vient avec un objet à réparer, pour se faire aider par des bénévoles armés de connaissances variées, comme le bricolage, la robotique, ou l’informatique. Ces derniers sont animés par une volonté purement altruiste et écologique, et n’ont pas vocation à se comporter comme le SAV d’une enseigne comme Darty. Ils travaillent avec les demandeurs et les mobilisent dans la réparation, que ce soit pour dévisser une pièce, ou rechercher de l’information en ligne, afin que chacun se place dans une démarche active d’apprentissage”.
Environ 50 % des objets apportés sont réparés, soit 20 à 30 kilos par atelier. Mais pour aller plus loin, les bénévoles proposent également de recycler correctement ce qui ne peut l’être. Une gestion vertueuse de la fin de vie d’un objet numérique qui permet d’alléger leur impact environnemental.
Patience et adaptabilité
À en juger par nos échanges avec ces différents acteurs, ce sont là les deux maîtres mots du changement d’attitude à opérer face à notre exigence numérique. Patience, car il est fort probable que le dysfonctionnement d’un smartphone, un ordinateur, ou une tablette, ne puisse être réglé de manière immédiate. “Il arrive que nous passions par plusieurs étapes de conseil auprès des bénéficiaires, pendant lesquelles nous identifions des pièces à remplacer, les aidons à les commander, et les invitons à revenir la fois suivante pour procéder aux réparations. Il faut être prêt à attendre, et c’est parfois compliqué, notamment dans le cas du smartphone en panne car il est si important dans notre quotidien”.
Mais cette notion d’immédiateté n’est-elle pas à reconsidérer, au même titre que la course effrénée vers la nouveauté et la performance ? C’est ce que semble penser Hortense Sauvard, qui nous confiait au terme de notre entrevue que l’une des clés du DIY numérique était sans aucun doute “sortir de l’effet de mode et d’accepter d’être légèrement plus low-tech, en donnant non pas une, mais plusieurs vies à nos appareils”.
Aller plus loin
Pour vos pièces détachées, vous pouvez aussi vous rendre sur le site Spareka, qui dispose notamment de sections dédiées aux appareils électroniques et multimédia.
Appel aux talents : Créons durablement autour du numérique
Fin 2021, MAIF et Oui Are Makers ont lancé un Appel à vos talents pour encourager la création responsable autour du numérique.
L’objectif était de réaliser des projets autour du numérique pour répondre à une démarche éco-responsable, de faire partager des connaissances autour du numérique pour les rendre accessible au plus grand nombre.
Les 3 lauréats ont été sélectionnées parmi les porteurs de projets, et ont reçu chez eux notre équipe pour réaliser une vidéo sur leurs projets et leurs convictions. Les vidéos commencent à être partagées aux communautés MAIF et Oui Are Makers, alors restez connectés à notre page Facebook !
Rendez-vous sur le site de Oui Are Makers pour en savoir plus !
Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !
Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.
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