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Environnement
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Objets connectés : amis ou ennemis de l'écologie ?

26.01.2023

L’Internet des objets (IoT) est indéniablement en train de changer la façon dont nous vivons et travaillons. Les objets connectés promettent de faciliter notre quotidien, voire de nous aider à faire des économies d’énergie en maîtrisant mieux notre consommation. Mais de la collecte massive de données personnelles à leur impact réel sur l’environnement, l’IoT génère des préoccupations croissantes…

“Internet des objets” : de quoi parlons-nous ?

L’Internet des objets désigne l’ensemble des objets connectés à Internet ; des objets équipés de puces, capteurs, logiciels et autres technologies qui leur permettent de relever, de communiquer et d’échanger des données.

L’expression « Internet of things » est formulée la première fois par Peter T. Lewis dans un discours qu’il prononce en 1985 lors d’une réunion de la Federal Communications Commission (FCC) des États-Unis. Kevin Ashton l’utilise à nouveau en 1999. Alors qu’il est directeur exécutif de l’Auto ID Labs du MIT, il emploie ce terme lors d’une présentation pour Procter & Gamble consacrée à la technologie de radio-identification (RFID) et à l’amélioration de la chaîne logistique. Ses travaux de recherche portent d’ailleurs sur la RFID qu’il considère comme un précurseur de l’IoT.

L’IoT fait partie des technologies dites de rupture appelées à révolutionner l’organisation de nos sociétés humaines. Le secteur connaît d’ailleurs une croissance plus que fulgurante : aujourd’hui, des milliards de dispositifs sont connectés à Internet à travers le monde, et aucun domaine n’y échappe. Le site de recherches et d’informations sur l’IoT, IoT Analytics, évoque le chiffre colossal de 14,4 milliards d’objets connectés dans le monde en 2022, avec une croissance de 18,8 % par rapport à l’année précédente. Il n’y a d’ailleurs qu’à regarder autour de soi pour vite réaliser que les objets connectés font désormais partie de notre quotidien, et que leur présence dans notre vie de tous les jours est appelée à croître indéfiniment au fil des années.

Cependant, leur omniprésence soulève de nombreuses interrogations. Au-delà des enjeux de protection des données des utilisateurs, leur utilisation quotidienne et dans tous les domaines soulève la question brûlante de leur impact sur l’environnement. Alors que de nombreux objets connectés nous promettent d’optimiser notre quotidien et notamment de limiter notre consommation d’énergie, qu’en est-il réellement de leur empreinte carbone ?

Comment les objets connectés peuvent-ils nous aider à faire des économies d’énergie ?

Aujourd’hui, les fabricants n’hésitent pas à promouvoir les bénéfices attendus des objets connectés en matière de consommation d’énergie et de ressources, pour les entreprises, les industries et les particuliers.

À grande échelle, le REI, ou réseau d’électricité intelligent (smart grid en anglais), permet de surveiller avec précision l’état du réseau électrique en termes de consommation, de transits et de courants, ainsi que l’état des équipements du réseau, grâce à un réseau d’objets connectés disposés sur l’ensemble du réseau électrique. Cette surveillance permanente associée à une récolte massive de données permet d’ajuster avec précision la production d’électricité en fonction de la demande réelle, et donc de réduire la consommation d’énergie en évitant les gaspillages. La maintenance et la distribution du réseau sont également améliorées, offrant ainsi un meilleur service pour les usagers.

À une échelle moindre, l’IoT appliqué à la domotique peut par exemple permettre d’automatiser l’éclairage et les appareils électroniques des bâtiments, régler la température des pièces, ou encore, suivre en temps réel notre consommation d’énergie. Par exemple :
● les prises, interrupteurs et commutateurs intelligents sont capables de contrôler à distance les appareils électroniques d’une pièce, comme les lampes et les appareils ménagers,
● les thermostats connectés permettent de réguler automatiquement la température d’une pièce, en s’adaptant à la présence de personnes dans celle-ci et aux conditions météorologiques,
● les capteurs et compteurs intelligents relèvent des mesures sur l’utilisation de l’énergie dans un bâtiment et peuvent repérer les endroits et les périodes où la consommation d’énergie peut être adaptée ou réduite.

L’IoT permet à d’autres secteurs de réduire leur consommation de ressources naturelles et d’énergie et ainsi de limiter leurs émissions de carbone dans l’atmosphère. C’est entre autres le cas des secteurs de l’agriculture et des transports. Les capteurs connectés et les systèmes de surveillance peuvent aider les agriculteurs à mieux gérer les cultures et l’irrigation. Les véhicules connectés peuvent améliorer l’efficacité énergétique du transport routier en optimisant les itinéraires et en réduisant les embouteillages.

Quelle est l’empreinte carbone d’un objet connecté par rapport à son équivalent non connecté ?

Évaluer l’empreinte carbone d’un objet connecté et la comparer à celle de son équivalent non connecté n’est pas une tâche facile.

Premièrement, l’empreinte carbone d’un objet connecté dépend de son cycle de vie, depuis la production des matières premières jusqu’à son recyclage ou son élimination. Il est difficile de donner une estimation globale de l’empreinte carbone des objets connectés car elle varie suivant la technologie utilisée, les matières premières employées, l’utilisation et la durée de vie du produit, etc. Ces aspects dépendent aussi des fabricants et du degré de durabilité qu’ils appliquent à leurs processus de production.

Deuxièmement, il existe encore très peu de données et d’études fiables réalisées spécifiquement sur l’empreinte carbone des objets connectés, ceux-ci étant généralement incorporés à l’ensemble des appareils du secteur du numérique.

Quel est l’impact environnemental de l’IOT ?

Les objets connectés offrent donc tout un ensemble de solutions et services qui aident les foyers, les entreprises et les industries à mieux contrôler et optimiser leur consommation d’énergie. Pourtant, l’utilisation de tous ces appareils connectés et la collecte permanente de leurs données sont décriées par certains pour, justement, la** consommation excessive d’énergie et de ressources** qu’elles impliquent.

On estime que l’empreinte carbone du secteur du numérique, dont font partie les objets connectés, serait trois fois supérieure à celle d’un pays comme la France. Le numérique représenterait plus ou moins 10 % de la consommation d’énergie et 4 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale.

Consommation de ressources et fabrication polluante
La croissance exponentielle du secteur de l’IoT va entraîner une hausse drastique de la production des dispositifs connectés. Là encore, avancer un chiffre même approximatif n’est pas évident et les prévisions de différentes études divergent, mais le plus faible chiffre cit fait état de plus de 25 milliards d’objets connectés dès 2025 !

D’après une étude conduite par l’ADEME en 2021 sur le poids environnemental du numérique, la phase de fabrication/production est ce qui pèse le plus dans l’empreinte carbone d’un appareil électronique, connecté ou non. Cette étape implique l’utilisation de produits chimiques dangereux, l’extraction de métaux rares et des processus de production très gourmands en énergie.

Explosion de la consommation de données
Le traitement de toutes les données issues de l’IoT transmises aux _data centers _compte aussi dans l’empreinte carbone. Les data centers sont souvent pointés du doigt pour leur impact environnemental car ils nécessitent beaucoup d’électricité afin de pouvoir traiter et analyser les énormes quantités de données qu’ils reçoivent en continu. D’après certaines projections, le volume total de données des appareils connectés dans le monde devrait atteindre 79,4 zettaoctets (ZBs) en 2025.

Obsolescence et déchets électroniques
Enfin, les produits connectés comme tous les produits high-tech sont victimes de l’obsolescence programmée, et certains d’entre eux, de qualité moindre ou équipés de technologies rapidement dépassées, ont une durée de vie d’autant plus courte. Se pose alors la question de la prise en charge de tous ces déchets électroniques, dont la conception complexe et la présence de certains composants nocifs compliquent le recyclage.

Conclusion

Rappelons que même si les objets connectés sont responsables d’une part non négligeable d’émissions de gaz à effet de serre attribuées au secteur du numérique, ils peuvent aussi constituer des alliés de poids dans la transition écologique à grande échelle de notre économie et de nos sociétés.

Les objets connectés peuvent nous aider à mieux contrôler et consommer l’énergie. Leurs applications à des fins environnementales peuvent aussi grandement aider la société humaine à dépolluer la planète et à mettre en place des schémas d’utilisation des ressources plus respectueux de l’environnement.

Comme pour tout marché en pleine expansion, les gouvernements doivent réguler le secteur et mettre en place des normes environnementales ainsi que des labels et scores pour la fabrication, l’utilisation et la fin de vie de ces dispositifs. Les consommateurs ont aussi leur rôle à jouer en se tournant vers des marques et des fabricants qui remplissent des critères écoresponsables, et en limitant leur nombre d’appareils électroniques au strict nécessaire.

À nous de trouver un équilibre entre les bénéfices que peut apporter l’IoT dans notre quotidien et son impact sur l’environnement.

Aller plus loin

Environnement
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La technologie au service de la réduction des déchets

Le défi du réchauffement climatique nous pousse à revoir nos façons de consommer. Mais le changement à grande échelle peut s’avérer fastidieux, et long. De plus en plus d’entrepreneurs y voient une opportunité, en s’aidant des nouvelles technologies.

Parmi les armes à notre disposition pour lutter contre la dégradation intensive de nos ressources, nous pouvons compter sur les innovations de quelques pépites françaises.
L’économie circulaire et la réduction des déchets font partie des thèmes en vogue. Observons de plus près comment certaines entreprises arrivent à proposer des solutions concrètes, qui améliorent notre quotidien tout en réduisant notre impact.

Manger moins cher en luttant contre le gaspillage

Vider une demi-bouteille de lait dans l’évier. Jeter quelques yaourts périmés de 2 jours. Ces petits gestes occasionnels peuvent paraître anodins.
Pourtant, ces petits gestes, mis bout à bout, ont des conséquences. On estime qu’un Français jette en moyenne [29 kg de nourriture par an] (https://toogoodtogo.fr/fr/press/releases/camera-cachee-cours-cuisine)1. Les acteurs de la grande distribution eux, n’hésitent pas à se débarrasser parfois de lots entiers de produits invendus, jugés impropres ou défectueux.

Mondialement, [près de 30% de la nourriture produite est gaspillée] (http://www.fao.org/platform-food-loss-waste/flw-data/en/)2. C’est gigantesque.

À tel point que ces chiffres alarmants ont poussé Lucie Basch à créer une solution simple et accessible pour lutter contre ce problème. La prise de conscience se transforme en une application qui connecte les commerçants souhaitant valoriser leurs invendus auprès les particuliers : [Too Good To Go] (https://toogoodtogo.fr/fr), née en 2016.

Un concept gagnant-gagnant qui séduit. Le commerçant jette moins et attire des clients dans son enseigne. Le client quant à lui, accède à ces “paniers surprise” de nourriture à prix réduit (environ -50 à -70%). Un bon geste pour la planète et pour le portefeuille, des deux côtés de la caisse.

Et les résultats sont là ! Avec plus de 56 millions de plats destinés à la poubelle sauvés, TooGood ToGo poursuit son“rêve d’un monde sans gaspillage”.

  1. Les enjeux de TooGood ToGo

Prévenir la perte d’un produit, mais surtout d’un cycle entier de production
Avant d’arriver sur les étals et dans les réfrigérateurs, la nourriture doit être produite (élevage, agriculture, pêche), transformée, empaquetée, transportée et vendue. Toutes ces étapes polluent, c’est inévitable.
Chaque déchet alimentaire est donc responsable du gaspillage de toutes les ressources naturelles, matérielles ou humaines impliquées dans sa chaîne de production.
Imaginons un instant ne plus rien gaspiller. Les émissions de gaz à effet de serre produites par le système alimentaire pourraient [baisser de 11%, selon WWF] (https://www.worldwildlife.org/stories/fight-climate-change-by-preventing-food-waste)3.

  1. Sensibiliser les acteurs de la distribution et les gouvernements à revoir leurs pratiques

Plus qu’une application mobile à la technologie bien rodée (géolocalisation, paiement en ligne, etc.) Too Good To Go compte bien soutenir un mouvement de société.

Ces connexions quotidiennes entre commerçants et consommateurs forment un outil. Sa véritable utilité est de faire office de levier pour changer les habitudes de toute une chaîne de consommation. Le but est de sensibiliser au gaspillage, jusqu’aux plus hautes instances gouvernementales. Et les choses bougent, avec par exemple le [Pacte sur les Dates de Consommation] (https://toogoodtogo.fr/fr/campaign/pacte)4.
TooGood ToGo en chiffres :

  • 90% des paniers de courses sauvés du gaspillage sont consommés,
  • Plus de 50 000 points de vente ont rejoint l’application en 2020,
  • 1 panier Too Good To Go sauvé = l’équivalent en consommation CO2 de 442 chargements de téléphone.

The Box : la révolution anti-carton

La pandémie mondiale et ses multiples confinements ont profité au secteur du e-commerce. Rien de bien surprenant jusqu’ici. En revanche, ils n’ont pas toujours été bénéfiques pour la planète.

Car si le ralentissement de la production mondiale a permis de diminuer notre consommation d’énergie et nos émissions carbone, il a également créé une habitude qui, elle, reste bien ancrée : commander sur internet.

Se faire livrer de tout, n’importe où et à tout moment. La grande majorité du temps dans des cartons. Par conséquent, la consommation d’emballages volumineux à usage unique (qui finissent en déchets) explose.

La réaction du Parlement européen ne se fait pas attendre. Après les sacs en plastique en 2015, les institutions s’attaquent à un nouveau [plan pour une économie plus circulaire] (https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/IP_19_1480)5.

Pourrons-nous encore déchirer et jeter un colis à peine livré dans quelques années ?

Cette question, l’entreprise nantaise Living Packets se l’est posée. Leur réponse semble couler de source : la façon dont nous recevons et retournons les colis doit changer.

Un emballage intelligent, plus propre, et sécurisé.
La technologie connectée qui nous intéresse se nomme The Box. Et Living Packets, qui fabrique cet emballage intelligent, compte bien contribuer à révolutionner l’avenir du e-commerce.

Cette ambition se base sur 3 promesses :

  1. Protéger les marchandises à l’aide d’un arsenal de capteurs et de caméras dans le colis. Le tout connecté à une application mobile,
  2. Satisfaire les 85% d’acheteurs en ligne encore mécontents en réduisant les dommages, les vols et les pertes,
  3. Et surtout, faire baisser drastiquement l’empreinte écologique du transport de marchandises dans le e-commerce. Le colis serait réutilisable 1000 fois, tout en étant produit à partir d’éléments recyclés.

Devenu ordinaire, presque quotidien pour certains, le traditionnel colis en carton livré et aussitôt jeté est loin d’être innocent pour notre écosystème.

Comment The Box agit concrètement pour la planète ?
Outre son ambition d’améliorer l’expérience client, la start-up française s’engage pour notre environnement, et le revendique.

C’est une opportunité de transition écologique pour les commerçants qui envoient des marchandises. Et peu importe si ces derniers sont davantage intéressés par l’aspect sécuritaire de ce colis nouvelle génération. L’essentiel est qu’ils utilisent une technologie plus propre, afin de réduire l’empreinte carbone de leur logistique.

D’autant plus que l’usage multiple n’est pas le seul atout de The Box. Le colis intelligent est lui-même fabriqué à partir d’un matériau recyclé, et recyclable ! Avec moins d’emballages utilisés à grande échelle, des forêts entières peuvent être préservées.

Et cerise sur le gâteau : à l’intérieur de cette intrigante boîte, aucun papier bulle. C’est toujours un peu moins de plastique qui risque de finir sa course dans l’océan.

Les innovations technologiques : un espoir dans un climat de crainte environnementale

La situation alarmante décrite par les nombreux experts du climat et de la biodiversité fait écho. Les spécialistes sont écoutés par nos entrepreneurs, qui ne cessent d’innover pour agir plus “positivement”. Tout du moins, en cherchant des solutions concrètes pour limiter l’impact des activités humaines sur l’environnement.

Bien sûr, il faudra encore du temps pour changer les habitudes de consommation de centaines de millions d’individus. Mais avec l’aide de la recherche et des technologies, appuyées par les pouvoirs publics, l’espoir d’une empreinte écologique plus raisonnable à grande échelle est permis

Souhaitons que ces initiatives continuent à grandir, et à faire germer de nouvelles idées créatives chez les entreprises visionnaires de demain.


1 [VIDÉO : UN FRANÇAIS JETTE EN MOYENNE 29 KG DE NOURRITURE PAR AN] (https://toogoodtogo.fr/fr/press/releases/camera-cachee-cours-cuisine), sur Too Good To Go

2 [Food Loss and Waste Database] (http://www.fao.org/platform-food-loss-waste/flw-data/en/), sur FAO

3 [Fight climate change by preventing food waste] (https://www.worldwildlife.org/stories/fight-climate-change-by-preventing-food-waste), The Advance Computing System Association

4 [Ensemble, clarifions les dates de consommation pour réduire le gaspillage alimentaire] (https://toogoodtogo.fr/fr/campaign/pacte)

5 [Closing the loop: Commission delivers on Circular Economy Action Plan] (https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/IP_19_1480), sur Anssi


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Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !

Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.

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16.09.2021
Environnement
Article

L'obsolescence "programmée" : complot industriel ou phénomène de notre société ?

Difficile d’affirmer que nos produits seraient sciemment condamnés à mort, dès leur conception, par les fabricants. L’obsolescence est pourtant un véritable sujet environnemental, au vu de l’impact mondial d’une consommation de plus en plus énergivore.

Sans tomber dans le mythe d’un complotisme industriel à grande échelle, il est aujourd’hui légitime de s’interroger sur l’impact de nos modes de consommation, et les perspectives visant à tendre vers un système plus durable et vertueux. La lutte contre l’obsolescence dite “programmée”, ancrée dans le mouvement low-tech, donne vie à des pistes d’améliorations intéressantes.

L’Obsolescence programmée a plusieurs visages

La définition officielle est la suivante : “L’obsolescence programmée se définit par l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit, pour en augmenter le taux de remplacement.”

Autrement dit, c’est la réduction volontaire de la durabilité d’un produit afin d’en vendre plus souvent.

Bien que cette pratique soit illégale en France, et en théorie condamnable, elle reste compliquée à démontrer. Et si le terme historique de “programmée” évoque une sorte de manigance des industriels, nous pouvons aujourd’hui distinguer plusieurs catégories d’obsolescences, plus subtiles, mais tout aussi néfastes pour notre environnement :

  • L’obsolescence technique ou fonctionnelle : un objet cesse de fonctionner au bout d’un certain temps en raison d’une panne d’un de ses composants essentiels. Le remplacement de la pièce et la réparation sont presque impossibles, ou alors peu rentables pour le consommateur.
  • L’obsolescence esthétique : plus insidieuse, cette stratégie consiste à déprécier l’objet actuel dans l’esprit de l’utilisateur. Les campagnes marketing influencent nos décisions grâce aux effets de mode, tout en nous incitant à renouveler des produits encore fonctionnels par de nouveaux modèles plus “performants” et plus désirables.
  • L’obsolescence logicielle : les objets connectés subissent des incompatibilités, et commencent à dysfonctionner en raison d’un manque de support et d’adaptation aux nouvelles mises à jour.

Un cas concret : l’affaire des cartouches d’encre jetables

Les imprimantes à jet d’encre sont régulièrement citées pour illustrer ce système d’abrègement volontaire. En effet, les fabricants comme Epson, HP ou encore Canon furent mis en cause par une plainte pénale suite à des accusations de pratiques d’obsolescence programmée.

Une affaire qui a fortement retenti, entachant les constructeurs d’imprimantes à jet d’encre.

Epson est par exemple accusée de “raccourcir délibérément la durée de vie des imprimantes et des cartouches”. Concrètement, les cartouches seraient déclarées vides, alors qu’elles contiennent encore entre 20 % à 50 % de leur volume initial. Ce qui entraîne un blocage des impressions, prétextant le besoin de renouveler les cartouches.

Epson se défend ardemment contre ces accusations, alors que ses détracteurs l’accusent d’être responsable de l’impact d’une telle pratique :

Selon HOP (Halte à l’Obsolescence programmée), le dépositaire de la plainte, les actions entreprises pour faire condamner le constructeur pourraient à leur tour devenir obsolètes. En effet, l’affaire est toujours en attente de jugement depuis le 18 septembre 2017 (date du dépôt de plainte).

D’autres affaires concernent les constructeurs d’objets connectés comme les smartphones ou les ordinateurs (Apple, Samsung, Huawei, etc.). La durée de vie des batteries, ou encore l’obsolescence logicielle des systèmes d’exploitation utilisés pour faire fonctionner l’appareil correctement sont dans le viseur de la DGCCRF.

Le constructeur californien Apple a par exemple été condamné à régler une amende de 25 millions d’euros suite à une condamnation pour pratique commerciale trompeuse. Les investigations menées révélaient que des mises à jour logicielles diffusées en 2017 pouvaient ralentir artificiellement le fonctionnement des modèles d’iPhone 6, SE et 7.

Les conséquences alarmantes d’une surconsommation encouragée

Quel que soit notre avis sur le progrès technique et la nécessité de consommer dans une société comme la nôtre, les effets néfastes d’une surconsommation d’objets numériques sont indéniables et méritent d’être contraints.

La production de biens irréparables et destinés à être constamment jetés ou remplacés menace notre écosystème à l’échelle mondiale. Les ressources comme les minerais sont surexploitées et détruisent des terres rares. La production des composants, suivie de l’assemblage et de l’expédition aux quatre coins du globe engendrent des émissions de CO2 difficilement soutenables. Un téléphone portable nécessite 70 matériaux différents, et 90 % de l’empreinte écologique d’un appareil est émise lors de sa fabrication. Une fois jetés, ces millions d’objets et leurs composants toxiques sont trop rarement recyclés. Lorsqu’ils ne sont pas récupérés et traités correctement, les équipements obsolètes s’accumulent en monceaux de débris, dégradant fortement leur environnement. L’Asie est le continent le plus touché à l’heure actuelle.

Certaines initiatives cherchent à contrecarrer, voire à réglementer l’obsolescence prématurée de nos objets

À l’échelle des États, tout d’abord. En France, l’obsolescence programmée est considérée depuis 2015 comme une pratique trompeuse et illégale. Certaines réglementations apparaissent comme la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, ou la loi du 10 février 2020 (qui définit les sanctions) relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire.

D’autres acteurs comme HOP mènent chaque jour des actions de sensibilisation et de dénonciation des pratiques d’obsolescence.

Enfin, les consommateurs ont également leur rôle à jouer. Chacun de nous peut se questionner et opter pour une consommation plus responsable, afin d’agir en conséquence.

Aller plus loin

  • Consulter notre article consacré au “Do it yourself”, et aux solutions pour réparer soi-même ses objets avant de s’en séparer. Le Repair Café à Paris organise par exemple des ateliers collaboratifs bénévoles de bricolage d’objets électroménagers.
  • Se tourner vers le marché d’occasion en ligne, notamment pour ses vêtements. On vous en dit plus ici.
  • Trouver et signaler les produits durables sur produitsdurables.fr.
  • Vous ne savez pas vraiment comment recycler vos cartouches d’encre ? Rendez-vous sur cartouche-vide.fr pour les revendre.

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Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !

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05.12.2021
Environnement
Article

Le mouvement Low-tech : à la découverte de l’émancipation technologique

La décroissance est-elle inévitable ? Ce dernier siècle de révolutions technologiques en tout genre laisse place à une remise en question généralisée. Découvrons comment certaines solutions “low-tech” apportent leurs réponses aux défis écologiques.

Faire toujours mieux avec moins, selon ses ressources, à une époque où notre consommation est difficilement soutenable pour une seule planète Terre. C’est vers ce mode de vie que les disciples d’une consommation “low-tech” se dirigent.
Explorons ensemble comment ce mouvement agit concrètement, à travers des solutions accessibles à toutes et tous.

La Low-Tech vise à nous rapprocher d’une civilisation techniquement soutenable

Durant des décennies, il suffisait de prononcer le mot “high-tech” pour susciter l’intérêt.
Certes, la technologie en constante progression facilite la vie de milliards d’êtres humains, mais à quel coût ? Celui d’une inquiétante diminution des ressources, en accélération constante, couplée à l’érosion d’un précieux écosystème dans lequel nous vivons.

C’est pourquoi depuis environ 40 ans, une société quasi parallèle se construit en sens inverse, autour d’un ensemble de technologies jugées vraiment utiles, durables et économiques : la low-tech. Encore méconnu du grand public il y a peu, ce concept de “basse technologie” vise l’acceptation d’un confort de vie plus basique, parfois rudimentaire, afin de participer à un projet de société davantage en accord avec nos ressources disponibles.
Une vie plus sobre, qui s’articule autour de trois grands principes :

  • produire et consommer utile, en revenant à l’essentiel ;
  • se rendre accessible au plus grand nombre ;
  • être durable, fonctionnel et optimisé.

La low-tech peut paraître régressive et idéaliste à première vue, tant nous sommes dépendants d’un confort atteint grâce au système de consommation actuel.
Pourtant, des initiatives crédibles et durables permettent de retrouver un mode de vie plus simple à l’aide d’innovations et de réinventions adaptées à nos cultures.

Trois initiatives Low-tech simples et accessibles

Chacun peut agir à son échelle pour tendre vers un mode de vie plus soutenable, en fonction de ses ressources.
Sans nécessairement effectuer une transition drastique en partant vivre dans un éco-village autonome, des solutions existent à portée de main, applicables sur tout le territoire.
Voici 3 initiatives abordables pour celles et ceux qui désirent découvrir quelques bonnes pratiques low-tech.

  1. Fabriquer des produits du quotidien

Avez-vous déjà entendu parler de phtalates, de bisphénol-A (BPA) ou de laurylsulfate de sodium ? Ces divers agents chimiques présents dans de nombreux produits de consommation courante (dentifrices, lessive, déodorants, etc.) sont invisibles, nocifs, et pourtant nombre d’entre nous en utilisent chaque jour.
Vous l’aurez compris, consommer low-tech aujourd’hui ne signifie pas forcément bricoler son propre ordinateur ou son chauffage solaire. Cela passe également par des gestes simples dans nos cuisines.
Le fait-maison jusque sur la brosse à dent, c’est le Low-Tech Lab qui en parle le mieux, en nous donnant ses meilleures recettes pour consommer mieux (et moins cher).
Voici quelques-uns de leurs tutoriels bien pratiques :

  • Fabriquer son produit vaisselle 100 % naturel ;
  • Cuisiner son dentifrice maison en 5 minutes ;
  • Faire un déodorant à base de bicarbonate.
  1. Participer à des rencontres low-tech, ou ateliers participatifs

Il suffit de saisir “atelier participatif”, “atelier collaboratif" ou encore “association low-tech” sur un moteur de recherche pour se retrouver entre adeptes novices ou initiés.
Ces lieux de cohésion ont pour but de s’entraider à revenir aux fondamentaux, tout en découvrant de nouvelles pratiques. Loin d’être technophobes, les personnes qui se rejoignent dans des ateliers tels que le Low-Tech Lab de Boulogne-Billancourt sont également en quête d’innovation.
De plus en plus d’initiatives locales de ce type émergent, dans les centres-villes comme en périphérie. Ces points d’entrée communautaires feront probablement le bonheur de celles et ceux qui hésitent encore à se lancer vers ces nouvelles habitudes de vie.

  1. S’intégrer dans une dynamique d’économie circulaire

La lutte contre la pollution numérique, engendrée par une surconsommation de produits électroniques et électriques, fait partie des combats du mouvement low-tech.
C’est pourquoi l’éco-conception, le recyclage ou encore la réparation peuvent être considérés comme des pratiques low-tech accessibles à chacun. L’économie circulaire vise en effet à se détacher du modèle de consommation traditionnel consistant à extraire, produire, consommer, puis jeter.
Découvrez plusieurs moyens simples de limiter votre empreinte écologique :

  • S’équiper avec des objets reconditionnés : BackMarket, Reepeat, Smaaart ;
  • Limiter les déchets non-recyclables et emballages à usage unique : magasins en vrac, confection à partir de matériaux recyclés, objectif ZeroWaste !
  • Apprendre à bricoler, réparer voire même fabriquer en se rendant dans un atelier collaboratif.

Quelques ressources pour aller plus loin

La philosophie low-tech n’a pas pour but de culpabiliser les foules, comme ses détracteurs le prétendent. Bien que certains experts de l’autonomie soient objectivement anti-consuméristes et rejettent la modernité actuelle, c’est loin d’être le cas de tous les adeptes d’une croissance mesurée et plus supportable.
Ce sujet vous intéresse ? Pour en savoir davantage, voici quelques ressources à votre disposition.

  • L’âge des low-tech : Vers une civilisation techniquement soutenable - Un livre de Philippe Bihouix, ingénieur et auteur d’essais sur les questions environnementales ;
  • Nomade des mers - le documentaire d’une expédition incroyable du Low Tech Lab ;
  • Le forum des Entrepreneurs Low Tech.

Aller plus loin

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Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !

Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.

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12.01.2022
Environnement
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Reboot : le guide pour repenser l'impact du numérique sur l'environnement

180min
06.12.2021
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Environnement
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Objets connectés et transition énergétique : le bon mix ?

Les objets connectés peuvent constituer de bons alliés de notre transition énergétique. Comment ? En nous rendant acteurs de notre consommation. À condition de rester vigilants sur leur impact.

Le numérique est un incontournable de nos sociétés modernes : il nous sert à communiquer, à gérer nos comptes bancaires, à nous informer et nous éduquer, à effectuer nos démarches administratives… et maintenant, il investit le domaine de l’écologie.

En effet, nos pratiques quotidiennes sont amenées à devoir changer en faveur de la préservation de notre planète. Les technologies numériques nous ont amenés à faire évoluer la manière dont nous nous alimentons, dont nous suivons nos performances sportives, dont nous veillons sur nos proches ou bien encore sur notre propre santé… Mais c’est aussi un outil au service de la transition énergétique !

Pour rappel, le terme transition énergétique renvoie au passage du système énergétique actuel - s’appuyant sur des énergies fossiles - vers un bouquet énergétique basé prioritairement sur des ressources renouvelables et non carbonées. Quel est l’apport du numérique dans cette opération ? Et plus concrètement, comment les objets connectés peuvent-ils nous aider à concrétiser notre ambition écologique ?

Les objets connectés, gestionnaires de notre consommation

Apparus à la fin des années 90, le nombre des objets connectés dans le monde est passé de 5,9 milliards en 2017 à 7 milliards en 2018 (11,7 milliards fin 2020 rien qu’en France). À l’horizon 2025, on devrait compter 26 milliards d’objets connectés en service en Europe. Ces objets nous distraient, nous relient, nous servent à travailler et aujourd’hui, on attend aussi d’eux qu’ils nous aident à faire des économies d’énergie. Et où consomme-t-on le plus ? Chez nous !

Les objets connectés en lien avec la gestion de notre maison relèvent de la domotique, ou littéralement « informatique de la maison ». Le terme englobe la gestion automatisée de tous les appareils et les systèmes intégrés à l’habitat. Ainsi, les objets connectés peuvent nous permettre d’ajuster à nos besoins et nos habitudes notre consommation d’électricité, de chauffage… même à distance !

Le modèle abouti de la domotique relève de la maison entièrement connectée dite « intelligente », ou encore smart home : une habitation qui intègre au moins deux outils numériques pour la contrôler. À ce stade, on parle d’internet des objets dans la mesure où toutes les données des objets physiques sont entièrement transmises par le réseau mondial. Cela concerne principalement trois types de systèmes : les thermostats, l’éclairage et la climatisation.

Le but de cette technologie est d’assurer une consommation énergétique économique et adaptée à nos modes de vie grâce à un meilleur suivi et un contrôle optimal.

Le numérique allié des fournisseurs d’éléctricité

Les objets connectés sont aussi utilisés, à plus grande échelle, par les fournisseurs d’énergie. Prenons l’exemple de l’électricité.

Engie (groupe français spécialisé dans l’énergie) a par exemple développé des solutions de smart-metering : dispositifs qui renseignent le consommateur sur sa consommation via des compteurs intelligents. Le compteur Linky en est la parfaite illustration. Plus de 80 % des foyers en seraient aujourd’hui équipés. Grâce à ce système, il est possible de calculer à la fois l’énergie électrique consommée, mais aussi, celle produite par un foyer. Par exemple, si j’ai des panneaux photovoltaïques, l’énergie que je produis sera aussi prise en compte.

Le smart grid (ou réseau de distribution d’électricité « intelligent ») constitue une autre application à la fois numérique et écologique. Le terme décrit un système capable d’ajuster les flux d’énergie entre le consommateur et le distributeur. Son but est de prendre en compte les besoins des utilisateurs afin de leur assurer un approvisionnement durable et sûr à moindre coût. Avec ce mode de gestion énergétique, il est possible de réduire la consommation de certains équipements ne nécessitant pas d’être alimentés - voire de la couper en cas de fortes tensions sur le réseau.

L’objectif des smart metering/grids est au moins triple :

  • réduire l’impact environnemental du système électrique.
  • impliquer les individus dans leur consommation en leur donnant le moyen de mieux la contrôler.
  • encourager la production d’électricité décentralisée pour qu’elle se rapproche au plus près de là où elle est consommée.

Les objets connectés restent néanmoins énergivores

L’avenir de la planète, dont dépend celui de l’humanité, passe par la sobriété et la responsabilité de chacun. Après l’Accord de Paris (adopté en 2015), la COP 26 réitère ses premiers objectifs incluant notamment celui de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. La transition énergétique de la France vise ainsi à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Est-ce que les objets connectés peuvent contribuer à réaliser cette ambition ? Quel bilan peut-on faire de leur rôle en matière de sobriété énergétique ? Paradoxalement, leur fonctionnement exige une consommation d’énergie importante. Plus problématique, on estime aujourd’hui que les économies qu’ils permettent de réaliser ne parviendraient pour l’heure pas à compenser les dépenses énergétiques nécessaires à leur fonctionnement.

Le besoin d’une connectivité constante s’appuie sur une infrastructure énergivore (des serveurs, des routeurs…). De plus, les batteries de ces appareils ont besoin d’être régulièrement rechargées ou d’être reliées au réseau électrique en permanence.

Dès 2013, l’IAE (l’Agence Internationale de l’énergie) a ainsi calculé que les appareils connectés au niveau mondial consommaient annuellement 616 Twh (térawatt/heure, ou milliards de kwh). 400 Twh assurent leur maintien en veille. Les 216 Twh restants contribuent à alimenter la connectivité réseau afin de garantir le transfert de données. Un tel volume dépasse la consommation de deux pays comme la Finlande et le Canada.

Ces appareils consommeraient en définitive quasiment autant en veille qu’en étant connectés. Compte tenu de l’essor des objets connectés, comment réduire leur consommation énergétique et les rendre plus efficaces ? L’école Wis, spécialisée dans le digital, propose 3 axes d’amélioration :

  • Trouver une alternative à la connectivité permanente et prévoir des connexions ponctuelles pour éviter des consommations d’énergie inutiles.
  • Réduire les capteurs et les fonctionnalités de nos appareils.
  • Optimiser le mode veille.

En définitive, les objets connectés sont incontestablement sur la voie de la transition écologique. Cependant, il nous revient de rester conscients de leur impact énergétique, afin de favoriser les solutions les plus optimisées, compatibles avec un mode de vie réellement plus sobre. Comptons pour cela sur les acteurs du numérique pour innover sans cesse et nous offrir des outils de plus en plus efficaces !


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Pour repenser l’impact de vos activités numérique sur l’environnement, consultez Reboot : un guide complet pour vous aider à y voir plus clair et à agir en faveur d’un numérique plus durable, respectueux de notre planète !

Face à l’urgence climatique, il est encore temps de changer de logiciel. Ensemble, faisons le choix d’un numérique éco-responsable.

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20.01.2022
Environnement
Vidéo

Zoom sur le cycle de vie de nos smartphones

11.01.2022
Acculturation
Environnement
Fiche pratique

Le greenwashing : comment s’en protéger ?

Alors que la crise écologique menace de plus en plus la biodiversité mondiale, ainsi que la survie même de l’espèce humaine, de nombreuses entreprises ont fait le choix de s’engager dans une démarche plus responsable. Si leurs initiatives sont louables, il ne faut pas tomber dans la naïveté : certaines entreprises ne passent pas vraiment à l’action, mais font tout ce qu’elles peuvent pour vous le faire croire. Que ce soit pour se donner “bonne conscience” ou pour séduire de nouveaux consommateurs, de nombreuses entreprises jouent avec les codes de l’écologie et son vocabulaire. C’est ce qu’on appelle le greenwashing.

Qu’est ce que le greenwashing ?

Le greenwashing, ou “écoblanchiment” dans la langue de Molière, est une stratégie commerciale et marketing qui a pour objectif de faire croire qu’une entreprise met en œuvre une vraie politique écoresponsable. Le principe même du greenwashing consiste à avancer des arguments écologiques afin de faire rayonner une marque et surtout, de convaincre le grand public que l’entreprise s’engage en faveur de l’environnement. Il s’agit d’une pratique mensongère, relevant plus d’une action publicitaire qu’écologique.

Le terme n’est pas récent, il est apparu dans les années 1990 lorsque des ONG ont commencé à dénoncer les pratiques de certaines entreprises. Le terme est devenu très populaire à partir des années 2010 et il est aujourd’hui pratiquement rentré dans le langage courant. L’ADEME a publié un guide très complet sur le greenwashing : sa lecture est passionnante et permet d’ouvrir les yeux sur ce phénomène, parfois méconnu du grand public.

Certains secteurs seraient particulièrement concernés par ces pratiques douteuses : la cosmétique, l’automobile, l’habillement et l’agroalimentaire.

Comment identifier le greenwashing ?

Plus les consommateurs apprennent à reconnaître le greenwashing, plus les entreprises qui le pratiquent adoptent des stratégies retorses pour ne pas se faire prendre la main dans le sac. Voici plusieurs conseils pour vous aider à mieux identifier le greenwashing :

Regarder la composition du produit

Une abondance de mentions “sans” sur le packaging doit vous mettre la puce à l’oreille, car l’objectif est souvent de détourner son attention des ingrédients problématiques. Aujourd’hui, certaines applications comme Yuka permettent d’identifier immédiatement les produits problématiques que le fabricant ne veut pas montrer. L’application fonctionne pour les produits tant alimentaires que cosmétiques, alors pourquoi se priver ?

Ne pas avoir une confiance aveugle dans les labels écologiques

Il existe de nombreux labels, certains sont le fruit de discussions internationales ou nationales, de concertations entre de nombreux acteurs engagés, etc. Ils sont présents dans de nombreux secteurs, y compris celui de la tech. Mais il en existe d’autres, créés par des marques et qui n’ont donc aucune valeur juridique et se fondent sur de simples déclarations sans vérification externe. Il faut également faire attention à certaines icônes qui peuvent se confondre avec des labels officiels !

Ne pas croire qu’un emballage vert garantit un produit responsable

Si le vert est la couleur des partis écologiques dans le monde entier, et que le vert inspire confiance, c’est justement pour cela qu’il faut s’en méfier ! La couleur verte est souvent employée pour donner l’illusion d’un produit respectueux de l’environnement.

Faire attention aux termes employés

L’image et la couleur ne sont pas les seuls éléments sur lesquels une entreprise peut jouer pour tromper le consommateur : les mots sont aussi importants ! Ainsi, les termes “naturel”, “green”, “écologique”, “responsable” ou “écoresponsable” doivent vous alerter ! Évidemment, des marques faisant de vrais efforts utilisent également ces termes. Ce dont il faut vous méfier, c’est d’un usage abusif, sans chiffres ou faits avérés pour les confirmer.

Le greenwashing est-il inévitable ?

Si le greenwashing est une pratique malheureusement fréquente, elle n’est absolument pas inévitable ! Tout d’abord, il y a plus de réglementations qu’il y a 30 ans ce qui oblige les entreprises à prendre de vraies mesures en faveur de l’environnement. Les chartes et labels éco-responsables contribuent en ce sens à guider et contraindre les entreprises qui décident de s’en prévaloir. Et il ne faut pas oublier qu’il y a de plus en plus d’entreprises qui mettent en œuvre de vraies politiques RSE ! Pour qu’une entreprise puisse faire valoir son engagement écologique, elle doit se référer à une certification normée et reconnue à l’international. Norme “ISO 14001”, norme “ISO 9001” ou encore “26000”, nombreuses sont les certifications qui permettent aux entreprises d’appliquer des mesures efficaces et mesurables.

Mais le plus pertinent pour évaluer les effets de la politique environnementale d’une entreprise réside souvent dans son bilan carbone. Le bilan carbone est une méthode de collecte et d’analyse de données qui permet d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre générées par une entreprise en fonction de ses activités, et donc son impact sur le réchauffement climatique. Si seules certaines entreprises sont obligées d’en produire, celles qui veulent mettre en avant leurs engagements peuvent le faire de manière proactive, ce qui leur permet de bien se différencier des concurrents peu scrupuleux.

5min
12.01.2022
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Environnement
Fiche pratique

Des labels et scores à utiliser au quotidien

Comment faire pour acheter, pour consommer de manière responsable ? Une question peu évidente, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’appareils numériques. Afin de mieux orienter les consommateurs, de nombreux labels et scores ont été mis au point. Mais leur grand nombre ne risquent-ils pas de nous perdre ? Dans cette nouvelle fiche pratique, nous allons vous aider à y voir plus clair !

Labels, écolabels : comment s’y retrouver ?

Commençons par le commencement : qu’est-ce qu’un label ? Le label est un “outil de marquage, un moyen d’information du public sur les propriétés et les qualités objectives d’un produit, d’un ouvrage, d’une information, d’un bâtiment, d’une procédure, etc.”. Par exemple, pour un constructeur, un label permet d’identifier les fournisseurs qui proposent des composants responsables, ce qui lui permet à son tour d’obtenir un label. Pour le consommateur final, le label représente une garantie que le produit ou le service répond à certains critères précis et exigeants. C’est également un outil qui permet au consommateur de faire son choix d’achat plus vite.

Il existe également des écolabels qui comportent une différence fondamentale : les produits possédant de tels labels sont susceptibles de réduire certains impacts négatifs sur l’environnement par comparaison avec d’autres produits ou services de la même catégorie. Enfin, il faut ajouter que l’écolabel est complété d’exigences techniques spécifiques, par exemple la facilité de réparation, très importante lorsqu’il s’agit d’appareils électroniques que le consommateur souhaite conserver sur le long terme.

À quels labels se fier lors de l’achat d’un appareil électronique ?

Il existe de très nombreux labels et écolabels. Certains sont réservés à des types spécifiques de produits électroniques. Ici, nous allons nous concentrer sur les 4 labels qui peuvent être attribués à des ordinateurs et/ou à des smartphones.

  • Écolabel de type I : Il est basé sur une “approche globale”, systémique, qui passe par une analyse du cycle de vie (ACV) du produit, de sa fabrication (dont le choix des matières premières) à son élimination ou son recyclage en passant par sa distribution, sa consommation et son utilisation.

  • TCO : La certification « TCO certified » porte sur les critères suivants : ergonomie, émissions électromagnétiques, consommation énergétique, certification ISO 14001 du fabricant, faible bruit, respect des normes RoHS (pour limiter le recours à des substances dangereuses comme le plomb) et recyclabilité des matériels et enfin des dimensions sociales et sociétales (respect des 8 conventions fondamentales de l’OIT sur les droits humains).

  • EPEAT : c’est un label qui présente des critères environnementaux sur l’ensemble du cycle de vie des produits : ordinateurs, écrans, tablettes, téléphones mobiles, imprimantes et serveurs.

  • 80 Plus : cette certification est attribuée aux alimentations ayant un rendement électrique (rapport entre la puissance consommée et la puissance fournie) tel que l’énergie reçue en entrée est effectivement transmise à la machine (au moins 80 % de l’énergie reçue).

L’indice de réparabilité, notre nouveau meilleur ami ?

Produire un appareil électronique consomme énormément de ressources. Devoir en changer souvent, c’est augmenter fortement notre empreinte carbone. Afin de prolonger la durée de vie de nos compagnons numériques, il convient de se tourner vers la réparation ! En 2020 en France, seulement 40 % des appareils électriques et électroniques en panne étaient réparés. Pour améliorer ce taux, le Gouvernement a élaboré un nouvel indice, dédié à la réparabilité de nos appareils. 5 critères sont évalués par l’indice :

  • La disponibilité de la documentation,
  • La démontabilité, accès et outils,
  • La disponibilité des pièces détachées,
  • Le prix des pièces détachées,
  • Ainsi qu’un critère spécifique à la catégorie d’équipements concernée.

Bien entendu, l’objectif premier de cet indice est de lutter contre l’obsolescence programmée. Certaines marques ont proposé des modes d’emploi pour remplacer les pièces essentielles afin d’obtenir de meilleures notes. Même Apple, qui a longtemps refusé à ses consommateurs la possibilité de réparer eux-mêmes leurs smartphones et ordinateurs, vient de s’y mettre.

7min
05.12.2021
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